Société
Après un audit réalisé par la Cour des comptes sur la gestion de la bancarisation de la paie des agents et fonctionnaires de l’État, des agents de la Police nationale congolaise (PNC) et militaires des Forces armées de la RDC (FARDC), le président de la commission de la paie et directeur général de la Banque centrale du Congo (BCC) en charge de la politique monétaire et opérations bancaires, Jean-Louis Kayembe wa Kayembe a été auditionné par le parquet général de Kinshasa/Gombe.
Il était question, au cours de cette audition, que ce haut cadre de la BCC puisse éclairer la lanterne du procureur général sur des soupçons qui pèsent sur lui, concernant entre autres la perception des frais de gestion des comptes bancaires des agents et fonctionnaires de l’État.
« Il s’agissait d’une interpellation au niveau de l’inspection générale de police judiciaire. J’ai répondu à une invitation qui m’a été lancée. Je n’ai pas passé nuit au cachot. Je précise qu’il n’a eu aucun détournement », a indique Jean-Louis Kayembe.
D’après l’audit réalisé par les experts de la Cour des comptes, les agents et fonctionnaires de l’État supportent les frais de tenue de comptes, quelque soit le niveau de la rémunération. Entre temps, au ministère du Budget, l’on fait état de la prise en charge des frais de gestion des comptes bancaires des agents et fonctionnaires de l’État.
Selon les conclusions de l’enquête, environ 2,1 milliards USD soit 38,42 % du budget sont destinés à la rémunération de 1 303 760 agents et fonctionnaires de l’État. De ce fonds, indiquent des sources bien informées, 4 693 536 USD sont empiétés des salaires des agents chaque mois pour la prise en charge de gestion des comptes bancaires.
En outre, l’opération de bancarisation fait énormément de reliquat dont la gestion reste opaque. Ces reliquats proviendraient essentiellement du « manque d’actualisation des listings de paie, la destination incorrecte des listings de paie envoyés en provinces par la direction de la paie, le non-paiement des agents et fonctionnaires de l’État affectés dans des localités éloignées des succursales des banques commerciales intervenantes, la discordance entre les listings de paie et les avis des crédits ». Entre 2012 et 2016, par exemple, notent les experts, le taux d’accroissement des reliquats a été de 2833,15 % à Sofi banque et 1194,12 % à Advans Banque.
Le protocole d’accord signé entre le gouvernement et l’association des banques commerciales en 2012 fait obligation aux banques commerciales intervenantes, entre autres, de procéder à l’ouverture des comptes individuels pour les agents et fonctionnaires de l’État désignés sur les listings.
Outre la rémunération des prestations des banques intervenantes, le gouvernement congolais s’était engagé à prendre en charge les frais de gestion des comptes bancaires de tous les agents et fonctionnaires de l’État.
« Le protocole d’accord signé entre le gouvernement et l’association congolaise des banques (ACB) prévoit que le gouvernement puisse rétribuer les banques qui interviennent dans le cadre de la paie un montant de 3,5 USD par agent et non aux membres du comité de suivi de la paie », a déclaré le président du comité de suivi de la paie des agents et fonctionnaires de l’État.
A ce jour, le nombre de membres du comité de suivi de la paie serait multiplié par dix. Ce que ne reconnaît pas Jean-Louis Kayembe qui justifie ce réajustement par le fait que le comité de suivi fait appel aux personnes de différents secteurs pour éclairer la lanterne.
« Toutes ces personnes sont prises de manière ponctuelle. On ne peut pas dire que nous avons multiplié le nombre de membres du comité de suivi, comme s’il s’était agi des membres permanents », s’est-il défendu.
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