Katanga : la commune de Kamalondo lutte contre l’insalubrité

Kamalondo lutte courageusement contre l’insalubrité pour retrouver sa place d’antan de commune Albert. La commune offre une image contrastée entre l’ouest malpropre et l’est salubre si l’on prend l’avenue Karavia qui passe au milieu de ces deux entités formant Kamalondo comme limite de ces blocs.

A  l’époque coloniale, cette commune abritait les Congolais dits « évolués ». Toute la crème d’importants hommes connus, dont la plupart seront devenus des leaders politiques, habitait Kamalondo. Au fil du temps, jusqu’à nos jours, les habitants de Kamalondo se diffèrent de tout le reste des Lushois. La commune se caractérise par son inclination à l’ambiance. Le boire, le manger, la danse et la musique sont le propre de cette municipalité. Des dancing-clubs de renom ont existé, tandis que des célébrités, hommes et femmes, s’affichaient au palmarès des disciples de Bacchus.

L’on se souviendra également que les brochettes, amuse-gueules, et autres, communément appelés "michopo" étaient l’apanage de cette commune. Cela étant, certains friands de ces recettes habitant d’autres communes de la ville, allaient les chercher à Kamalondo. La culture de la viande grillée a connu son apogée à Lubumbashi, et très particulièrement dans l’ex-commune Albert, grâce à la présence nombreuse de communautés ouest-africaines : maliens, Nigérians, Ghanéens, Togolais, et j’en passe, préféraient habiter là-bas, chèvres et moutons, bref tous les capricornes, ont souffert et continuent à souffrir à ce jour de leur abattage au quotidien. Le quartier ou bloc entier exhale l’odeur épicée de ces grilloirs.

Ces communautés, semble-t-il, sont à la recherche des zones d’extraction des pierres précieuses. A vrai dire, la viande de capricorne ne constitue pas leur principale occupation. C’est même un loisir ou un passe-temps.

La vue connaît une refondation. Certes, de nouvelles habitudes naissent. La commune de Kamalondo a vu certaines de ses avenues se revêtir de l’asphalte. Avec la construction  du stade Mazembe, Kamalondo est devenue un site touristique grâce à cette belle infrastructure sportive. Beaucoup d’avenues asphaltées quadrillent la municipalité. Celle-ci voit son importance s’accroître grâce à son accessibilité. C’est ce qui nous motive aujourd’hui d’évoquer le contraste entre les deux entités constituant Kamalondo, dont l’une est propre, c’est-à-dire la partie est, et l’autre moins salubre, soit l’ouest.

La partie est de Kamalondo, située en amont, se remarque bien par son assainissement. L’avantage de ce quartier proviendrait en partie de sa situation sur un terrain relevé, contrairement à l’ouest qui constitue presque un déversoir de toutes les eaux et les ordures, en bas de relief. Les parcelles de  Kamalondo sont apparemment, toutes propres. Le grand mal de Kamalondo demeure ses eaux usées, dont principalement les égouts. Les habitants n’ont pas la culture de faire évacuer leurs fosses sceptiques remplies par des camions vidangeurs. Cela se fait, bien sûr, moyennant un payement. Mais, des gens malintentionnés déversent le contenu de ces fosses sceptiques dans les caniveaux. Surtout quand il pleut.

Des parcelles de cette commune étant trop peu spacieuses, les enfants jouent souvent sur la voie publique. Quand le ballon tombe dans ces égouts, ils le ramassent sans trop se faire plier. Une mère qui donne à ses enfants un beignet à manger ne tient pas compte des conditions hygiéniques. Le tout se passe automatiquement sans se gêner de l’état des enfants de ballons ramassés des eaux sales. Tout cela reflète des situations scandaleuses de pauvreté et de manque d’éducation en matière sanitaire.

Les habitants de Kamalondo devraient promouvoir les règles hygiéniques en maintenant leur environnement en état de salubrité. Ils ont l’obligation de veiller à l’assainissement de leur habitat, de sorte qu’il n’y ait pas d’alibi pour faciliter des contagions à certaines épidémies comme le choléra.

Leur entité a, d’ailleurs, une particularité, celle d’être une commune très bien circonscrite, et qui se verrait dans les tout prochains jours, ses avenues intégralement asphaltées. Et il fera encore beau vivre à Kamalondo.