Politique
La rencontre de l’Opposition, mercredi dernier en Belgique, a vécu. Dans la déclaration qu’ils ont signée à l’issue de leurs échanges, six leaders de l’Opposition ont convenu de travailler ensemble en vue d’« une vision partagée et un programme harmonisé du candidat commun de l’Opposition à une élection présidentielle crédible ». La rencontre de Bruxelles a enclenché une nouvelle dynamique que l’Opposition entend consolider lors du prochain round prévu en Afrique du Sud, à l’invitation de l’ANC, le parti du mythique Nelson Mandela.
En affichant leur unité, mercredi en Belgique, les leaders de l’Opposition ont déjoué tous les pronostics. À Kinshasa, la majorité au pouvoir a tenté de minimiser la rencontre, estimant que c’était un coup d’épée dans l’eau qui n’allait pas influer sur le processus électoral. Or, au regard de l’évolution de la situation, le tandem MP/FCC doit se mordre la langue.
Le plus évident est que l’opposition a réussi son coup. À Bruxelles, six leaders de l’Opposition, à savoir, Moïse Katumbi, Jean-Pierre Bemba, Adolphe Muzito, Antipas Mbusa, Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe ont pris le temps de se parler en tête-à-tête pour définir une vision parafée en vue de sauver la démocratie congolaise en péril, par la volonté manifeste du pouvoir en place à Kinshasa. À l’issue de leurs échanges, les six leaders ont levé l’option de multiplier des rencontres pour parvenir à une « vision partagée et un programme harmonisé » du candidat commun de l’opposition à la présidentielle du 23 décembre 2018. À vrai dire, Bruxelles n'aura été qu’une étape.
Car l’Opposition projette de se retrouver en Afrique du Sud, à l’invitation du parti au pouvoir, ANC (Congrès national africain). Plusieurs sources le confirment déjà. Et le passage en Afrique du Sud du chef de la diplomatie belge, Didier Reynders, n’est pas un hasard. Le vice-Premier ministre Belge en charge des Affaires étrangères vient de séjourner simultanément en Afrique du Sud, en Angola et au Congo/Brazzaville. Si les questions bilatérales ont dominé les discussions dans ces trois pays, la question de la RDC a été en bonne place. Puissance coloniale de la RDC, la Belgique ne cache pas non plus le grand intérêt qu’elle porte à la bonne tenue d’élections en RDC. Ce qui n’est pas du goût des autorités de Kinshasa qui l’ont fait savoir par un communiqué signé le 12 septembre 2018 par le chef de la diplomatie congolaise, Léonard She Okitundu.
KINSHASA GROGNE, LE MONDE SE MOBILISE
Tout en se félicitant du bon déroulement du processus électoral, le vice-Premier ministre en charge des Affaires étrangères, Léonard She Okitundu, faisait comprendre - comme pour répondre à la Belgique - que « le gouvernement tient à réitérer fermement son refus de toute ingérence en la matière tant de la part des pays voisins que des autres partenaires bilatéraux ». Le discours souverainiste de Kinshasa semble ne pas impressionner la communauté internationale. Aussi bien à New-York, siège des Nations unies, que dans d’autres capitales européennes et africaines, la mobilisation se met en place pour garantir la bonne tenue d’élections en RDC.
À Bruxelles, l’Opposition a marqué le pas dans ce sens, en posant neuf préalables pour les élections du 23 décembre 2018. Le prochain round des discussions internes de l’Opposition est prévu en Afrique du Sud. C’est l’ANC, rapporte-t-on, qui serait au centre de cette initiative. Là aussi, la main de la Belgique n’est pas loin, se dit-on dans les milieux spécialisés. Que la nouvelle survienne juste après le passage de Reynders en Afrique du Sud, il y a une bonne raison de faire le rapprochement.
L’autre élément qui s’ajoute dans le puzzle est le refus catégorique que Kinshasa avait réservé à la nomination de Thabo Mbeki, ex. président de l’Afrique du Sud, comme envoyé spécial de la SADC en RDC et dans la région des Grands Lacs. À Pretoria, capitale politique de l’Afrique du Sud, l’arrogance affichée par Kinshasa n’a pas été bien digérée.
En acceptant d’accueillir les opposants congolais, est-ce que l’Afrique du Sud tente-t-elle à sa manière de régler ses comptes au pouvoir en place à Kinshasa ? Difficile à dire. Toutefois, depuis le dialogue intercongolais, l’Afrique du Sud a toujours offert son hospitalité aux dirigeants politiques de la RDC. Tout récemment, elle a d’ailleurs servi de cadre au lancement d’Ensemble pour le changement, plateforme électorale de Moïse Katumbi. C’est dire que le choix du pays de Mandela comme prochain lieu de rencontre de l’Opposition ne devrait pas soulever des interrogations pernicieuses. Toujours est-il qu’on ne peut pas écarter la Belgique du schéma de l’unité qui se forme au sein de l’Opposition.
Bien évidemment, on ne peut que saluer ce vent de l’unité qui souffle dans les rivages de l’Opposition congolaise. Celle-ci passe finalement pour un interlocuteur valable dans la voie de l’alternance démocratique. Le plus important est de raffermir la dynamique qui s’est installée le 12 septembre 2018 en Belgique.
En Afrique du Sud, il s’agit donc de consolider les digues en vue de la bataille finale, censée mener à l’alternance démocratique par la voie des urnes. Le peuple tout entier attend donc ses leaders de l’Opposition surmonter leurs clivages et leurs egos afin de barrer la route à la dictature qui se met en place en RDC.
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