Dossier des réfugiés en RDC : « Nous devons être vigilants, surtout en empêchant leur entrée avec des armes » (Jonas Tshiombela)

Le Gouvernement a été invité à renforcer les mécanismes de traitement et de surveillance des réfugiés, afin de prévenir des troubles internes et débordements dus à l’hospitalité légendaire du pays, lors d’un entretien mercredi avec l’ACP.

Réagissant en rapport avec la pensée du Chef de l’État sur la question des réfugiés en RDC, émise lors de son adresse à la Nation, à l’occasion du 64ème anniversaire de l’accession de la RDC à l’indépendance, Jonas Tshiombela, coordonnateur de la Nouvelle société civile congolaise ( NSCC), a appelé à des mesures efficaces de gestion de ce dossier qui constitue une menace pour l’avenir du pays.

Comment trouvez-vous la pensée du chef de l’État concernant la question des réfugiés en RDC, telle que émise dans son adresse à la Nation, le samedi dernier, à l’occasion de la fête de l’Indépendance ?

Jonas Tshiombela : La question des réfugiés sur le territoire congolais, vu que nous en avons aussi des congolais dans d’autres pays, ne devrait pas être un problème dans notre pays. Maintenant, ce sont les conditions de vie sur notre sol qu’il faut renforcer parce que l’on doit savoir respecter les normes dans notre pays.

On ne peut pas accueillir les réfugiés avec des armes comme on a eu à commettre la faute en 1994, en acceptant d’accueillir des réfugiés avec des armes, aujourd’hui ça nous coûte plus de 10 millions des congolais qui sont morts parce que nous avons été hospitaliers.

Donc il faut réglementer et les accueillir avec humanisme, les mettre dans les conditions de sécurité mais aussi de surveillance pour qu’ils ne constituent pas de base arrière de déstabilisation de notre pays.

Donc, nous ne sommes pas le peuple qui va refuser d’autres peuples sur notre sol, seulement, nous devons être vigilants, surtout en empêchant l’entrée des réfugiés avec des armes.

D’où il faut traiter cela avec beaucoup de responsabilité, d’humanité et de respect de la vie humaine, étant donné que la RDC est signataire de nombreux engagements internationaux. Et en même temps, s’assurer que la sécurité de sa population ne sera pas menacée.

Le Chef de l’État a affirmé que le dossier est actuellement abordé de manière minutieuse par le Gouvernement, sur quels aspects aimeriez-vous que le Gouvernement insiste pour une solution durable ?

Si cette question est actuellement traitée, qu’on nous montre comment elle est abordée. Quelle est le mode opératoire choisi? Cela sera plus rassurant. En plus de cela il faut agir. Il faut trouver la solution une fois pour toute, pour ce qui est de la sécurité des réfugiés sur notre sol, la sécurité des déplacés internes, ainsi que celles des réfugiés d’autres pays sur notre sol.

Concernant l’hospitalité légendaire de la RDC, quelle recommandation faites-vous notamment au Parlement pour un meilleur encadrement de cette pratique pour que des conséquences fâcheuses n’en découlent plus ?

Concernant l’hospitalité légendaire, moi je n’ai aucune recommandation. Il y a des hommes et des femmes dans ce pays qui sont payés sur base de l’argent des contribuables congolais, mais qui ne foutent rien pour que les congolais vivent en paix et dans la dignité. Nous n’avons pas des recommandations à faire à des gens qui savent pourquoi ils ont été nommés ministres notamment en matière de sécurité ou encore d’avoir été élu député. Ils connaissent leurs missions, car, le peuple attend d’eux des solutions pour avoir la sécurité, la stabilité au niveau du pays, des bons salaires, etc. Il appartient aux autorités de prendre des mesures courageuses qui fassent sortir le pays de la souffrance.

Néanmoins, l’hospitalité doit être encadrée avec des mesures de sécurité et autres qui profitent à la sous-région et à nous même les Congolais.