Société
Les opérations d’octroi de la carte d’identité nationale en République Démocratique du Congo (RDC) pourraient connaître un coup d’arrêt. Dans une note adressée au Vice-premier ministre aux affaires intérieures, l’Inspection générale des finances pointe des « magouilles financières » dans l’accord liant l’Office National d’identification de la Population (ONIP) et l’entreprise Afritech.
D’après la note de l’IGF, le contrat entre l’ONIP et Afritech porte sur une somme de six cents nonante-sept (697) millions de dollars d’apport de l’État congolais qui a déjà disponibilisé vingt (20) millions. L’entreprise Afritech devrait également apporter cinq cent nonante-trois (593) millions de dollars. Les enquêtes de l’IGF ont dévoilé que cette entreprise ne dispose pas de ressources pour financer sa participation. Pour l’IGF, cette opération tombe dans l’illégalité.
« Le groupement Afritech-Idemia ne dispose pas de ressources pour financer sa participation. Le contrat prévoit que l’État congolais fournisse à ce groupement une garantie devant lui permettre de lever les fonds auprès des banques commerciales. Ladite garantie portera sur la séquestration des avoirs de la banque centrale du Congo par la banque commerciale prêteuse. Cette opération tombe dans l’illégalité, voire dans l’impossibilité », écrit l’IGF.
Par ailleurs, les enquêtes de l’IGF ont mis à nu une usurpation d’identité par Afritech qui s’est fait passer pour une « filière » de la société française Idemia dans la matérialisation de ce projet. Pour l’IGF, « les reponses à ces observations constituent les préalables à la poursuite de ce projet ». L’IGF qui affirme que les vingt (20) millions de dollars débloqués par le gouvernement ne sont pas encore utilisés, souhaite que l’opération d’octroi de la carte d’identité nationale soit stoppée, le temps de fournir les réponses à ces inquiétudes.
Il y a presqu’un an, le Président Félix Tshisekedi a reçu sa première carte d’identité nationale. L’opération se poursuivait dans la ville de Kinshasa et devrait être étendue à l’arrière-pays. Quarante (40) ans après, les congolais devraient disposer de leur carte d’identité nationale. Depuis 2005, ce sont les cartes d’électeurs qui font office des cartes d’identité.
Dossier cartes d’identité : l’IGF écrit au Ministre de l’Intérieur pour dénoncer des magouilles financières dans le contrat ONIP- AFRITECH
Dans une note d’observations adressée au vice-premier ministre de l’intérieur et sécurité sortant, Peter Kazadi, l’inspection générale des finances, IGF ne mâche pas les mots en rapport avec le contrat qui unit, l’Office National d’identification de la Population, ONIP et le groupement AFRITECH/IDEMIA axé sur la production des cartes d’identité.
Le gendarme de l’État congolais en matière de finances publiques éventre le Boa dans ce juteux mariage où la République est perdante et dit non à cette énième initiative évaluée à 697 millions USD, visant à saigner à blanc le Trésor public.
Dans ce contrat mafieux mis à nu, il est prévu que l’État congolais apporte USD 104 millions dont USD 20 millions sont déjà disponibilisés et USD 593 millions à apporter par le groupement.
Seulement, ne disposant pas des ressources pour financer le projet AFRITECH/IDEMIA a joué le malin. Le contrat prévoit que le gouvernement lui fournisse des garanties en terme de séquestration des avoirs de la Banque centrale du Congo, BCC devant lui permettre de lever des fonds auprès des banques commerciales. En outre, l’IGF poussant sa curiosité dans cette union d’une durée de 20 ans, elle a constaté la surfacturation dans la construction des infrastructures du projet estimée à USD 444 millions.
L »État congolais malmené
En outre, dans ce dossier, le produit à se partager est de l’ordre de USD 2 milliards dont 60 % pour le groupement AFRITECH/ IDEMIA, 20 % à l’État congolais et 20 % pour le remboursement de la dette. Or, à en croire l’IFG, la firme française IDEMIA qu’elle a contacté, ne reconnaît aucun lien avec le marché de production des cartes d’identité en RDC mais affirme que AFRITECH est un client qui projetait s’approvisionner en matériels auprès d’elle. D’où l’utilisation de la dénomination AFRITECH/ IDEMIA dans ce projet devient ipso facto, une usurpation.
Voilà pourquoi l’inspection Générale des Finances, veut obtenir les explications valides du vice-premier ministre, Peter Kazadi depuis le 07 juin, avant d’autoriser la sortie des fonds de la première tranche de financement du contrat de USD 20 millions bloqués au Trésor public. Un projet qui appelle aujourd’hui à des questionnements sans fin sur la conception d’une initiative aussi mafieuse contre tout un pays, dénonce un analyste.
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