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"Nous vivons comme des animaux!": depuis cinq ans, et à la veille de la présidentielle, la situation sécuritaire dans l'Est n'a fait qu'empirer !

2023-12-06
06.12.2023
Société
2023-12-06
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"Nous vivons comme des animaux !" Les autorités promettent le retour de la paix, mais dans les camps insalubres de la périphérie de Goma, dans l'est de la République démocratique du Congo, les déplacés de guerre, comme Anna Mastaki, 28 ans, crient leur sentiment d'abandon.

"Tant que je n'aurai pas réglé ce problème de sécurité, je n'aurai pas réussi mon mandat," déclarait en 2021 lors d'une visite dans la région le président Félix Tshisekedi, arrivé au pouvoir deux ans plus tôt et candidat à sa propre succession aux élections du 20 décembre prochain.

Depuis cinq ans, la situation sécuritaire dans l'Est n'a fait qu'empirer. L'ONG Médecins sans frontières, qui travaille depuis plusieurs décennies en RDC, dépeint à l'AFP une "situation catastrophique," où "des dizaines de milliers de familles continuent de fuir les combats" dans la province du Nord-Kivu.

L'ONU s'alarme du nombre de personnes déplacées par la violence "le plus élevé jamais enregistré" en RDC, établissant que près de 7 millions de Congolais "ont été forcés de quitter leur foyer," la plupart dans l'Est. Pour l'agence des Nations unies pour les migrations (OIM), le gigantesque pays d'Afrique centrale a basculé dans "l'une des plus grandes crises humanitaires au monde."

La partie orientale de la RDC est en proie depuis bientôt 30 ans aux violences de groupes armés, locaux et étrangers, hérités pour beaucoup des conflits qui ont ensanglanté la région dans les années 1990-2000. Mais ces cinq dernières années ont marqué un pic d'insécurité, avec une augmentation de l'activité de ces groupes dans trois provinces, l'Ituri, le Nord et le Sud-Kivu. Des milliers de civils ont été tués et des dizaines de milliers de femmes violées, d'après les données de groupes de recherche et des sources humanitaires.

"Le droit de voter"

"Nous, les déplacés, finalement, nous ne sommes pas des Congolais comme les autres ?", questionne Chantal Uwimana, dans un camp de la périphérie ouest de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu. "Ils ont dit qu'ils allaient nous enrôler (sur la liste des électeurs), mais en fait rien ne s'est passé," constate amèrement cette mère de huit enfants qui a fui le territoire de Masisi, plus au nord, où des combats ont lieu actuellement. "Cette élection, nous allons la voir se dérouler alors que nous, nous vivons dehors, sous la pluie," désespère-t-elle.

Elle est parmi les centaines de milliers d'habitants du Nord-Kivu qui ont fui les affrontements opposant l'armée congolaise, épaulée par des miliciens et des "instructeurs" militaires étrangers, à la rébellion du M23, renforcée en hommes et en armes par le Rwanda voisin. Après plusieurs années de sommeil, le M23 ("Mouvement du 23 mars") a repris les armes fin 2021 et s'est emparé de vastes pans de territoire dans la province.

Un calme relatif s'était installé en mars, mais de violents combats, engageant des troupes au sol, de l'artillerie et des avions de chasse, ont repris ces dernières semaines autour de Goma et dans les montagnes plus au nord. Les rebelles ont mis en déroute la coalition armée progouvernementale et se sont emparés de villes et de routes stratégiques.

Bahati Nvano, 45 ans, vit lui aussi une vie de misère. Pour chercher un peu de protection, il a fui Kiwanja (70 km au nord de Goma) avec ses enfants et rejoint la masse de déplacés entassés sous des abris de bâches et de sacs plastique autour de Goma.

"Nous n'avons pas reçu de carte d'électeurs," déplore-t-il. Au-delà de l'élection, il est inquiet, car cette carte est un des rares documents d'identité accessibles et permet de se déplacer dans le pays. M. Nvano dit être "stupéfié" que le 20 décembre "(leurs) voix ne seront pas prises en compte." "Tout Congolais a le droit de voter !", rappelle-t-il.

"Tâtonnements"

Mi-novembre, après une contre-offensive militaire qui a fait long feu, Félix Tshisekedi déclarait que "malheureusement" le vote ne pourrait avoir lieu dans les territoires de Rutshuru et de Masisi, au nord de Goma, où opèrent les rebelles du M23.

Bien qu'il "exprime une forte volonté de résoudre la crise (dans l'Est), ses actions récentes semblent peu efficaces, voire parfois perçues comme des tâtonnements," analyse Fred Bauma, directeur du centre de recherche politique Ebuteli, basé dans la capitale Kinshasa. Au niveau régional, les tensions ont explosé depuis l'année passée, au point que le Secrétaire général des Nations unies s'inquiétait en octobre d'un "risque de confrontation directe" entre la RDC et le Rwanda.

Les actions du président et de son gouvernement pour ramener la paix dans l'Est sont donc jugées plutôt sévèrement. Tout comme sa politique censée contenir l'inflation et la dépréciation du franc congolais face au dollar. Pourtant, la plupart des déplacés interrogés par l'AFP autour de Goma déclarent que s'ils pouvaient voter, ils voteraient pour Félix Tshisekedi, pour lui donner encore une chance et en justifiant son bilan mitigé par la "situation chaotique dont il a hérité."

Depuis le début officiel de la campagne électorale, le 19 novembre, plusieurs candidats de l'opposition sont venus tenir des meetings dans l'Est, avec force promesses d'y ramener la paix.


VOA / MCP , via mediacongo.net
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