C’est dans la douleur que s’est effectuée la mise en place à la Commission nationale des Droits de l’Homme (CNDH). Au départ, il y avait beaucoup d’appelés, 9 personnes seulement ont atteint la ligne d’arrivée. Fernandez Murhola (Sud-Kivu), Chantal Nembunzu (Province Orientale), Ghislain Embusa Endole (Equateur), Kenge Tshilombayi Ngomba (Kasaï Oriental), Amuri Lumumba wa Kayembe (Maniema), Mwamba Mushikonke Mwamus (Katanga), Belinda Luntadila (Bas-Congo) et Olivier Wala- Wala (Bandundu).
Les réactions n’ont pas tardé après la publication, par l’Assemblée nationale, de la liste définitive des membres du Bureau de la Commission Nationale des Droits de l’Homme. Déjà au sein de la Représentation nationale, l’unanimité n’a pas été au rendez-vous. Certains Députés ont eu du mal à avaler la pilule amère. Le plus entreprenant d’entre eux, Konde Vila Kikanda, un vétéran de la politique congolaise. Il n’a pas apprécié que sa province d’adoption, le Nord-Kivu, ne soit pas prise en compte.
Pourtant, selon l’argument qu’il a développé, le Nord-Kivu subit, plus que les autres provinces de la RDC, de graves violations des droits de l’homme. Il a ajouté que, depuis deux ou trois décennies, la Société civile du Nord-Kivu est à la pointe de la lutte contre la violation des droits de l’homme. Pour Konde Vila Kikanda, la composition de la CNDH ne respecte pas le principe de l’indépendance de la Société civile. Thomas Lokondo, Député élu de la province de l’Equateur, a proposé, en vain, que les C.V des membres de la CNDH soient lus en plénière pour permettre à chaque Député de se faire une idée précise sur leur profil et leur parcours.
La sagesse de Minaku
Ouvert aux critiques, surtout lors qu’ils sont formulés dans l’esprit de renforcer la crédibilité à la fois de la CNDH et de l’Assemblée Nationale, Aubin Minaku a suggéré que les provinces oubliées désignent leurs représentants au Secrétariat Exécutif. Ce qui permettrait à chaque province d’avoir au moins 1 ressortissant à la CNDH. Les Députés ont-ils oubliés que le nombre de provinces est passé de 11 à 26 ? Ils en tiendront certainement compte.
L’Assemblée Nationale avait-elle d’autre choix ?
Le processus de désignation des membres de la CNDH a duré plus longtemps que prévu. Les acteurs du monde associatif ont éprouvé beaucoup de difficultés pour s’accorder sur les personnes physiques devant les représenter. Conséquence, les Députés se sont retrouvés dans l’obligation de pousser. Mais, ils n’ont pas fait le travail à la place des acteurs de la Société civile. La loi ne le leur permet pas. Fallait-il retarder indéfiniment l’installation de la Commission Nationale des Droits de l’Homme alors qu’elle constitue une revendication de la population congolaise ?