Dépréciation du franc congolais: la BCC propose trois mesures pour stabiliser le taux le marché d'échange

Le gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC), Déogratias Mutombo, a proposé ce mercredi 29 juillet au cours d’une conférence de presse tenue à l’issue de la réunion extraordinaire du Comité de politique monétaire, trois mesures pour stabiliser, à court terme, le franc congolais sur le marché.

La première de ces mesures est l’ajustement budgétaire. D’après le gouverneur de la BCC, le gouvernement devrait suspendre toutes les dépenses inutiles en cette période où la pandémie de coronavirus affecte l’économie nationale. A l’en croire, cette mesure avait été appliquée en 2017.

«…Si on n’est pas en mesure de le faire, on peut suspendre à des intervalles bien précis certains paiements...Il faut à tout prix arrêter avec les déficits supplémentaires. Par contre, il faut dégager des marges budgétaires. Il faut améliorer la qualité de la dépense. Pas de dépenses inutiles, aujourd’hui on ne peut pas se le permettre », a-t-il fait savoir.

L’amélioration de la mobilisation des recettes est la deuxième mesure à prendre selon Deogratias Mutombo. « Pour permettre l’amélioration des recettes, il faut commencer par supprimer la multiplicité des taxes légales qui sont perçues par plusieurs services publics. Il faut qu’on mette un terme à ça », a-t-il insisté avant, de plaider pour la restructuration des services publics et la réduction de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) qui, selon lui, est trop élevée. Deogratias Mutombo pense que cette taxe peut être fixée à 10 % en lieu et place de 16 % actuellement.

« Il faut arrêter avec la fragmentation fiscale. Au niveau des postes frontières, il faut supprimer le bulletin de liquidation de la DGDA. Ce bulletin de liquidation reprend beaucoup de taxes pour rien. On devrait avoir cette stratégie d’avoir une fiscalité compétitive parce qu’on est entouré de neuf voisins. Il nous faut la concurrence. Il faut aussi s’attaquer à la multiplicité des taxes illégales. Il y en a beaucoup. Au lieu de 4 services, il y a plus d’une dizaine…On va continuer comme ça jusqu’à quand ? », s’est-il plaint.

Pour ce qui est du renforcement du respect à la règlementation des changes et du rapatriement des recettes d’exportation des sociétés minières, le gouverneur de la BCC est revenu sur l’obligation par les miniers de rapatrier 60 % des devises obtenues à l’issue de l’exportation des matières premières.

Il sied de noter que ces mesures tendent à permettre au gouvernement de maximiser ses revenus afin de financer les dépenses publiques et les investissements.