Politique
"Mon père a toujours été un homme debout. Le Congolais Debout, c'est la conséquence d'un livre que mon père a écrit à la fin des années 60 qui s'intitulait Telema Congo. Je préfère être un Congolais pauvre, mais debout qu'un Congolais riche mais assis", a fait savoir Sindika Dokolo.
Invité du Magazine TOP PRESSE sur TOP CONGO FM, l'initiateur du mouvement Le Congolais Debout rappelle être "né dans les affaires".
"J'ai essayé de reproduire le parcours de mon père qui était quelqu'un de très innovateur, de travailleur et d'ambitieux, qui m'a inculqué des valeurs", laisse-t-il entendre.
"Les politiciens occupent les espaces qu'on leur laisse. Le problème au Congo est qu'on a laissé beaucoup trop d'espaces aux politiciens. Il y a une forme d'auto-censure des citoyens qui n'occupent pas l'espace public qui doit être le leur pour une démocratie saine. En m'engageant, j'ai fait mon choix en disant qu'il fallait plus des citoyens que des politiciens", estime l'homme d'affaires.
Reconnaissant que le contexte politique a évolué avec l'élection de Félix Tshisekedi à la tête du pays, parce que "jusqu'ici, on s'est battu pour défendre les droits des Congolais de choisir leurs dirigeants, les élections ont eu lieu", Sindika Dokolo a organisé les premières assises du mouvement Le Congolais Debout pour déterminer "quels seront les termes prioritaires autour desquels nous allons nous battre".
Levant un coin du voile, il signale "la priorité sera d'être une force de changement capable de faire pression pour que les réformes que tout le pays attend aient effectivement lieu".
Allusion faite notamment à la "réforme de la justice et à la révision de l'analyse profonde des institutions. Il faut un engagement et un suivi citoyen toujours dans le respect de la loi. La non violence est une règle absolue", insiste-t-il.
Favorable à la révision constitutionnelle
"C'est fondamental qu'on ait deux tours à l'élection présidentielle. Ce système, à un seul tour, était une manipulation grossière", dénonce Sindika Dokolo.
Il se dit favorable à "toutes les réformes constitutionnelles qui viseraient à renforcer l'État".
En ce qui concerne la dissolution du Parlement par le chef de l'État, dès l'année prochaine, "je suis favorable parce que je suis convaincu que c'est malsain le jeu qu'il y a eu", souligne Sindika Dokolo.
"Le seul message clair qui est sorti est que le candidat de Joseph Kabila [à la présidentielle] a fait les résultats qu'on peut compter avec les doigts d'une main. C'est le rejet de tout un système. Mon souhait est qu'on procède à de nouvelles élections législatives avec un système qui ne sera pas truqué", suggère-t-il.
Construire un port en eau profonde
Homme d'affaires, Sindika Dokolo note que le "projet Grand Inga, ce sont des investissements tellement importants qui coûtent 5 ou 6 ans de l'argent que l'État congolais perçoit chaque année. Pour réaliser ce projet, il faut que le Congo soit crédible".
À en croire ses propos, "aujourd'hui, nous sommes dans une situation où l'État est affaibli. Notre signature souveraine n'est pas crédible. Vous pouvez faire tous les calculs d'ingénieurs que vous voulez, ce projet Inga ne sera qu'un doux rêve".
Pour le port en eau profonde, Sindika Dokolo affirme avoir "dit au Président de la République" sa volonté de "le construire".
"Il m'a dit: une seule personne, c'est impossible. Je lui ai dit que l'offre est publique avec une première phase à 350 millions ou 400 millions. Mon usine de ciment, que j'ai inaugurée, il y a 2 ans coûte 450 millions de dollars. Donc, c'est possible. C'est faisable. J'aurai beaucoup aimé faire cela pour ma province du Kongo central", indique-t-il.
Il constate également qu'à l'heure actuelle, "il est impossible qu'il y ait un approvisionnement qui se fasse de port de Pointe-Noire et d'un Grand port en eau profonde dans le Kongo central. Il n'y a pas suffisamment de marchandises. Si j'étais Président de la République, avant de parler quoi que ce soit d'autre, je me concentrerais stratégiquement sur le port en eau profonde".
Sindika Dokolo affirme être un acteur de la société civile ayant "beaucoup de considération pour la politique. C'est un métier noble. Si on a rellement des aspirations politiques, il faut les assumer et les dire avec enthousiasme. J'ai une vision qui passe par mon engagement citoyen. Ce que je peux apporter dans ce pays, c'est créer l'emploi et la richesse".
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