Afrique
Les forces de sécurité burundaises et des rebelles burundais venus de République démocratique du Congo se sont affrontés mardi matin dans la province de Bubanza, la police affirmant avoir tué 14 “criminels” tandis que les rebelles disent avoir tué une dizaine de soldats.
Le groupe rebelle burundais RED-Tabara, basé dans l’est de la RDC, a assuré que les affrontements avaient eu lieu lors d’une incursion en territoire burundais. Le gouvernement burundais et de nombreux diplomates estiment que ce groupe rebelle est dirigé par l’un des plus farouches opposants au régime burundais, Alexis Sinduhije, ce que l’intéressé a toujours nié.
“Démantèlement (…) d’un groupe de criminels armés venus de la RDC”, a annoncé mardi le ministère burundais de la Sécurité dans un tweet.
“Quatorze criminels tués et onze armes saisies sur eux”, a-t-il ajouté, sans évoquer de pertes dans les rangs des forces de sécurité, alors que des témoins et des sources administratives locales ont affirmé que plusieurs membres des forces burundaises avaient été tuées.
Sous couvert de l’anonymat, un des responsables du RED-Tabara affirme que “le bilan de la police est totalement fantaisiste”. “Comme on avait l’avantage de la surprise, une dizaine de policiers ont été tués et de notre côté, on a perdu un combattant, et autre a été capturé”.
Les rebelles sont arrivés au Burundi vers 04H00 (06H00 GMT), selon des témoins sur place interrogés par l’AFP par téléphone, qui ont évoqué un groupe constitué d’une centaine de combattants portant des uniformes de l’armée et de la police burundaises.
Civils utlisés comme porteurs
“Ce groupe a pris avec lui une vingtaine de civils, dont un chef de colline, pour le transport de leurs ravitaillement, et les ont relâchés trois heures plus tard lorsqu’ils sont arrivés à l’entrée de la forêt de la Kibira”, a expliqué à l’AFP un responsable local sous couvert de l’anonymat.
La forêt primaire de la Kibira, qui court du centre du Burundi vers le Nord et se prolonge avec la forêt de Nyungwe au Rwanda, a souvent servi de refuge aux groupes rebelles burundais.
C’est l’arrière-garde de ce groupe armé qui a affronté pendant plusieurs heures des soldats, des policiers et des membres des Imbonerakure, la jeunesse du parti au pouvoir au Burundi, qualifiée de milice par l’ONU, selon des témoins et des sources administratives, qui ont assuré que les combats ont poussé des milliers de personnes à fuir la zone.
Le Burundi traverse un crise meurtrière née de l’annonce en avril 2015 de la candidature du président Nkurunziza à un troisième mandat controversé, obtenu en juillet de la même année. La prochaine élection présidentielle est prévue en 2020.
Les dernières attaques menées par des rebelles burundais basés en RDC remontent à 2017.
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