« Kasaï central, le phénomène Kamuina Nsapu appartient au passé » (Gouverneur)

Au Kasaï central, « la situation sécuritaire est calme depuis l’avènement à la magistrature suprême du Président Félix Tshisekedi. Le phénomène Kamuina Nsapu appartient au passé », jubile Martin Kabuya.

Sur Top Congo FM, le gouverneur de cette province se réjouit même du fait que la population, « qui avait fui les exactions, est en train de regagner les villages ».

Il estime tout de même que c’est « un processus qui ne se fait pas d’un coup de baguette magique. Il faudrait conscientiser les gens. Les sensibiliser pour qu’ils puissent regagner leur milieu d’origine ».

Apparu dans les Kasaï suite aux conflits entre le Chef coutumier Jean-Pierre Pandi et les autorités congolaises, le phénomène Kamuina Nsapu a fait plusieurs victimes dans des affrontements avec les Forces de sécurité. Après le décès de leur chef, tué lors d’une intervention de la Police en août 2016, les membres de Kamuina Nsapu, convaincus de disposer de pouvoirs mystiques avaient commis de nombreuses exactions occasionnant des déplacements massifs de la population.

Ce sont « les injustices et surtout la pauvreté qui caractérisaient nos milieux » qui étaient à la base de ce phénomène, explique le gouverneur Martin Kabuya.

« Les gens voulaient qu’il y ait alternance au sommet de l’État. Il y a eu alternance. Le Président de la République est un fils du Kasaï. C’est le dirigeant, que ce soit à Kananga, à Mbuji-Mayi, à Kabinda, à Lusambo et à Tshikapa, que la population voulait », renchérit-il.

« Personne n’avait rêvé de voir, un seul instant, un fils du Kasaï passer à la magistrature suprême. C’est un déterminant qui va permettre à ce que sa présence au sommet de l’État puisse booster les petites économies ».

Alors que certaines milices tentent de se reconstituer pour reprendre les exactions, Martin Kabuya affirme « qu’il n’y a pas de raison pour que quiconque puisse s’amuser à verser dans cette aventure malheureuse que nous avons tous décriée et combattu avec la dernière énergie ».

Il prévient « malheur à celui par qui le mal pourra venir ».

4 milliards de dollars pour relever les défis

« Le défi qui reste à relever est l’électrification du Kasaï. Nous sommes présentement aux États-Unis à la recherche des bailleurs de fonds qui puissent financer les différents piliers de notre programme d’action dont la centrale hydroélectrique de Katende qui doit être achevée », signale Martin Kabuya.

« Les Indiens avait abandonné ce projet depuis 4 ans. Nous sommes à la recherche des partenaires qui puissent venir terminer les travaux de construction afin qu’à l’horizon 2022-2023, le Kasaï puisse être électrifié », indique-t-il.

Pour y arriver, « 4 milliards de dollars pour les 5 prochaines années. Ce montant va permettre de nous attaquer aux actions prioritaires dont la consolidation de la paix, la valorisation des ressources humaines et la protection du cadre de vie ».