Politique
"Faites en sorte que nous ne soyons pas déçus", tel est le coeur du message lancé le 2 janvier 2019 par Diacounda Traoré, président de la mission d'observation de l'Union africaine (UA) aux quatre principaux protagonistes de la crise post-électorale congolaise.
A Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, l'ancien président malien par intérim Diacounda Traoré a mis autour de la table les deux candidats de l'opposition divisée, Félix Tshisekedi et Martin Fayulu, un représentant du candidat du pouvoir Emmanuel Ramazani Shadary dauphin de Joseph Kabila et le président de la Commission électorale, Corneille Nangaa.
"Nous les avons mis face à leur responsabilité", a insisté M. Traoré, sur fond de risques de violences à l'annonce des résultats provisoires. "Nous avons parlé des problèmes africains et nous avons trouvé des solutions africaines. Lesquelles ? Que la démocratie africaine connaisse un vrai bond en avant", a-t-il ajouté.
Il faut des résultats "conformes à la volonté des électeurs"
Les recommandations de M. Traoré s'adressent en priorité à la Commission électorale nationale indépendante (Céni), qui a le monopole de la proclamation des résultats et de leur "compilation" (centralisation) préalable.
Lors des élections contestées de 2011, des ONG avaient dénoncé des fraudes dès le stade des "centres locaux de compilation des résultats". Il faut que les résultats qui seront proclamés "soient conformes à la volonté des électeurs", a répété deux fois M. Traoré.
L'émissaire de l'Union africaine, institution souvent qualifiée de "syndicat" des pouvoirs en place sur le continent, sous-entend donc que les résultats pourraient ne pas refléter "la vérité des urnes", comme le craint déjà l'opposition.
Un report possible de l'annonce des résultats officiels
Ces résultats doivent être proclamés "au plus tard" le dimanche 6 janvier, avait déclaré la Céni après le scrutin. Mais un haut-responsable de la Céni laisse entendre qu'un report de l'annonce est possible.
Une situation qui, dans ces conditions, pourrait devenir explosive et incontrôlable, alors que le plus grand pays subsaharien est privé d'internet depuis le 1er janvier.
L'élection présidentielle doit désigner le successeur du président Joseph Kabila au pouvoir depuis janvier 2001 après l'assassinat de son père Laurent-Désiré, qui avait lui-même renversé le maréchal Mobutu en mai 1997.
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Ils nous font confiance
L'ancien président malien Diacounda Traoré (deuxième à partir de la gauche) nommé chef de la mission électorale de l'Union africaine à Kinshasa est entouré par les candidats le 2 janvier 2019: le représentant du candidat du pouvoir Emmanuel Shadary (à gau