Nord-Kivu : la société civile s’inquiète des initiatives d’auto-défense contre les ADF

La coordination provinciale de la société du Nord-Kivu se dit inquiète des initiatives d’auto-défense prises par les habitants des territoires de Beni et Lubero pour combattre les présumés rebelles ougandais des ADF. Dans une déclaration faite dimanche 16 octobre à Radio Okapi, le rapporteur général de la société civile provinciale, Etienne Kambale pense que ces initiatives sont périlleuses et risquent d’embraser la province.

«La coordination de la société civile du Nord-Kivu, invite urgemment le ministre de la Défense de la RDC à s’impliquer sans complaisance dans la sécurisation de la population du territoire et ville de Beni, afin de limiter les initiatives périlleuses d’auto-défense qu’initient la population du grand Nord de la province du Nord-Kivu», a affirmé Etienne Kambale.

Il a rappelé que le week-end dernier, dans la ville de Butembo, un groupe de jeunes organisé en groupe d’auto-défense munis d’armes blanches, a voulu se rendre à Beni pour combattre des présumés ADF.

Ces jeunes ont été maitrisés par les FARDC et la police, ce qui a débouché à un affrontement. Le bilan fait état de 5 morts, dont deux enseignants, deux élèves, un soldat FARDC et plusieurs blessés.

Au même moment, un autre groupe s’est livré à quelques rites sur le boulevard Nwamwisi, avant de se retrancher dans les quartiers périphériques de la ville sans que les forces de sécurité n’interviennent.

La population se dit étonnée de voir l’état congolais et ses partenaires notamment la MONUSCO ne pas parvenir à mettre fin à l’activisme de ces rebelles, explique Etienne Kambale.

«Ces rebelles défient toute une grande armée comme les FARDC et la communauté internationale via la MONUSCO et sa brigade d’intervention en dépit de leurs efforts mitigés», a regretté Etienne Kambale.

Il a estimé que les initiatives d’auto-défense sont des faits interpellateurs qui démontrent «qu’il y a un déficit de communication entre l’armée et la population exacerbée par la persistance des massacres odieux contre elle».​