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Infos congo - Actualités Congo - MICRODEV - Appel à candidature - 17/08/2024
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La Chine veut inonder le monde de ses voitures électriques

2024-06-20
20.06.2024
Economie
2024-06-20
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À Yantai, dans la province du Shandong, des centaines de voitures électriques chinoises de la marque BYD attendent d'être exportées vers l'Europe. | AFP

Après avoir conquis le marché national, les constructeurs chinois comptent bien augmenter les exportations.

«Nouvelle ère, nouvelle voiture»: la dix-huitième édition du Salon international de l'automobile chinois s'est ouverte le 25 avril à Pékin et les sociétés chinoises qui produisent des voitures électriques tiennent à y montrer leurs modèles. L'Association chinoise des constructeurs automobiles (CAAM) indique que, sur les quelque 336 millions de véhicules qui circulent sur les routes de Chine, plus de 6% –soit environ 20 millions– sont des voitures, bus et camions électriques. Le marché chinois représentait par ailleurs, en décembre 2023, 69% des ventes mondiales de ce type de véhicules.

L'industrie chinoise montre ses capacités techniques dans le domaine de la voiture électrique, où elle a pris en quelques années un incontestable leadership. Son objectif est maintenant de développer les ventes de ces véhicules dans le plus de pays possible à travers le monde.

Un paysage automobile transformé

Il y a une cinquantaine d'années, la moitié des avenues des grandes villes chinoises étaient réservées à une foule de cyclistes. Les klaxons des rares voitures s'entendaient sur la partie restante de la chaussée. Puis, au début des années 1990, la circulation automobile s'est développée et a rapidement occupé la quasi-totalité des rues. De nombreuses entreprises automobiles chinoises se sont alors développées, les plus importantes étant Dongfeng, FAW (First Automobile Works), Chang'an Automobile, ou encore SAIC (Shanghai Automotive Industry Corporation).

Les véhicules produits étaient peu performants et les structures d'exportation pour les vendre hors de Chine n'existaient pas. Aussi les dirigeants chinois ont-ils considéré que les voitures fabriquées en Chine n'étaient pas en mesure de concurrencer les marques occidentales, japonaises ou coréennes, qui vendaient leurs véhicules à essence aux quatre coins de la planète. Lors des réunions politiques à Pékin, les parkings de l'Assemblée nationale populaire étaient remplis de Mercedes, BMW et Audi, qui attendaient les représentants du peuple chinois.

Ces trois ou quatre dernières années, le paysage automobile chinois s'est grandement transformé. Pour produire des voitures électriques, les fabricants chinois disposent d'un avantage majeur: depuis quarante ans, leur pays a fait en sorte de dominer l'essentiel de la filière des terres rares et des métaux qui servent à faire fonctionner les batteries électriques. Tous les éléments, du raffinage des minerais jusqu'à l'usine de fabrication des moteurs, sont disponibles en Chine. Les voitures produites sont pratiquement toutes équipées de batteries lithium-fer-phosphate, une technologie qui ne coûte pas très cher et qui ne nécessite pas de cobalt. Mais elles sont lourdes et difficiles à recycler.

Résultat: il y a, en Chine, près de 130 fabricants de voitures électriques. Il y en avait environ 500 en 2019, mais beaucoup produisaient des modèles d'une qualité moyenne, et d'autres ont été éliminés par la féroce guerre des prix qui sévit dans ce secteur en pleine évolution. Aujourd'hui, une vingtaine de groupes ont réussi, par la qualité de conception de leurs voitures et grâce aux prix peu élevés auxquels ils les vendent en Chine, à surmonter cette concurrence.

Dans les huit immenses halls du Salon de l'automobile chinois, où se tiennent 1.500 exposants et où 800.000 visiteurs sont attendus jusqu'au 4 mai, les marques chinoises fabriquant des voitures électriques sont mises en avant et tiennent la vedette.

Les virages des entreprises chinoises

À l'origine, la plupart des fabricants chinois de voitures électriques se consacraient à une autre activité. Xiaomi par exemple, qui fabrique essentiellement des smartphones, s'est lancé le 28 mars dans la production de la Speed Ultra 7. Le prix de cette voiture électrique va se situer autour de 28.000 euros, alors que sa carrosserie ressemble fort à celle de la Taycan, version électrique de la Porsche Panamera, qui, elle, coûte environ 90.000 euros.

Le PDG de Xiaomi, Lei Jun, a annoncé que la Speed Ultra 7 disposait d'une autonomie de 800 kilomètres et que ses accélérations étaient supérieures à celles des modèles de la société américaine Tesla, que dirige le milliardaire Elon Musk. Celui-ci est actuellement en visite en Chine pour rencontrer les responsables du commerce international chinois afin, expliquent les médias nationaux, de «discuter des prochaines étapes en termes de coopération et d'autres sujets».

Actuellement, le leader de la voiture électrique en Chine s'appelle BYD: ses ventes représentent plus d'un tiers du marché chinois. Le nom chinois de l'entreprise, Bǐyàdí Qìchē, a, en vue de l'exportation, été transformé en BYD, initiales de «build your dreams» («construisez vos rêves»). Il s'agissait à l'origine d'une simple fabrique de batteries, fondée en 1995 à Shenzhen, grande ville proche de Hong Kong devenue le siège de nombreux groupes technologiques.

BYD a développé toute une gamme qui va des voitures aux camions et aux taxis en passant par les bus. Le bus électrique K9, notamment, a été acheté par quantité de villes à travers le monde. Le projet de l'entreprise est désormais de se développer en Europe, en tentant d'y vendre 300.000 voitures électriques cette année. Les modèles BYD sont largement majoritaires dans les grandes quantités de voitures électriques chinoises que des cargos amènent depuis quelques mois dans le port d'Anvers et qui attendent d'être vendues.

Plusieurs autres entreprises chinoises de voitures électriques visent aussi l'exportation. En 2023, MG qui, à l'origine, est né du rachat d'une marque anglaise naguère réputée, a vendu plus de 20.000 exemplaires de sa MG4 rien qu'en France. Par ailleurs, Geely, qui a acquis la propriété de Volvo en 2010, propose un crossover électrique, le Zeekr 001, qui est un break surélevé haut de gamme de 5 mètres de long. L'essentiel des gains que vont procurer à toutes ces entreprises chinoises les ventes de véhicules à l'étranger semble être actuellement destiné à être réinvesti en Chine, notamment dans la recherche et les améliorations technologiques.

Coups de main du gouvernement

À Pékin, le gouvernement suit de près l'évolution de la voiture électrique en Chine et apporte régulièrement son aide au secteur. Depuis une dizaine d'années, les acheteurs bénéficient d'exonérations de taxes et, depuis juin 2023, d'allègements d'impôts. Des coupons d'achat sont également distribués à ceux qui décident d'acquérir une voiture électrique. D'autre part, l'État chinois accorde, même si leur montant a diminué, toutes sortes d'aides financières aux fabricants.

Le fait que nombre de petits constructeurs qui ont fait faillite avaient auparavant empoché de l'argent public semble être considéré comme un inconvénient secondaire. L'important, vu de Pékin, est actuellement de solidifier la position économique des constructeurs chinois. Aussi, dans les provinces chinoises où des voitures électriques sont produites, les aides du gouvernement central sont complétées par les gouvernements locaux. La finalité de tous ces financements est notamment d'aider les fabricants chinois de voitures électriques à être en position de force en vue de l'exportation.

L'offensive commerciale lancée par la Chine à propos des automobiles électriques semble avoir pris de court les marques occidentales. Pendant plus de quarante ans, leur démarche a été de s'installer en Chine pour y produire et y vendre leurs voitures. La procédure consistait à créer une coentreprise, dans laquelle une société chinoise était majoritaire. C'est ainsi que Honda s'est associé avec Dongfeng, comme Nissan ou Peugeot-Citroën, Ford avec Chang'an, ou encore, dès 1984, Volkswagen avec SAIC.

Cependant, depuis 2017, le gouvernement chinois a changé la réglementation: dans le secteur automobile, les entreprises étrangères n'ont plus besoin de s'associer à une firme chinoise et peuvent donc avoir la pleine propriété de leurs usines. Aussitôt, la société américaine Tesla a ouvert une entreprise à Shanghai.

Comment freiner le mouvement?

Mais aujourd'hui, le mouvement des ventes part de Chine pour aller vers l'Occident et les fabricants européens ne disposent guère de chaînes d'approvisionnement en batteries. Il faudrait en construire rapidement un grand nombre pour que l'Europe puisse avoir une réelle autonomie alors que, pour l'instant, les technologies et le prix des batteries produites en Chine sont très efficaces.

Selon Transport et environnement, 25% des voitures électriques circulant en Europe sont déjà de marques chinoises. Cette association internationale, qui milite pour le transport décarboné, estime qu'une forte augmentation des droits de douanes sur ces véhicules venus de Chine favoriserait une production européenne.

Augmenter considérablement les taxes sur les voitures électriques relèverait cependant d'une logique de protectionnisme économique qui n'est pas dans la logique de l'Union européenne et qui, par ailleurs, amènerait probablement des représailles commerciales chinoises. À la fin 2023, la Commission européenne a fait savoir qu'elle soupçonnait les marques automobiles chinoises de concurrence déloyale. Le gouvernement chinois accorderait d'importantes subventions au secteur des véhicules électriques. À Pékin, le ministère du Commerce a répliqué en déclarant que cette enquête était susceptible de «violer les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et les lois de l'Union européenne». L'enquête de la Commission européenne se poursuit.

Les États-Unis sont beaucoup plus déterminés que l'Europe à contrer l'expansionnisme commercial chinois, donc à bloquer la vente d'automobiles chinoises sur leur territoire. Ils ont établi des droits de douane considérables à l'encontre des véhicules chinois. C'est ce qui explique que les constructeurs chinois consacrent désormais leurs efforts de vente aux marchés européens. BYD exporte en Europe pas moins de huit modèles, en attendant de construire une usine en Hongrie. L'Américain Tesla à de son côté réagi en baissant les prix de ses automobiles électriques en Europe.

La Chine peut d'autant plus chercher à exporter ses voitures électriques que son économie connaît une phase de ralentissement. La sortie du vaste confinement, édicté de 2020 à 2022 en raison de l'épidémie de Covid-19, n'a pas provoqué la reprise forte et durable de la croissance économique que l'on espérait à Pékin. Dès lors, il est probable que les fabricants chinois de voitures électriques vont être vivement encouragés à tout faire pour vendre au maximum en Europe, en jouant sur les prix. Avec un temps de retard, les fabricants automobiles européens vont devoir s'adapter à l'assaut des sociétés chinoises. En matière de véhicules électriques, la guerre concurrentielle entre l'Europe et la Chine ne fait que commencer.


Slate fr / MCP , via mediacongo.net
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