La baleine bleue redevient l’animal le plus lourd ayant jamais vécu sur Terre

L’éternelle question de savoir quel animal détient le titre de plus grand être vivant sur Terre vient d’être secouée par une étude récente qui réfute les conclusions antérieures sur la baleine Perucetus colossus.

En 2023, des chercheurs avaient en effet suggéré que cet animal vieux d’environ 39 millions d’années surpassait la baleine bleue en termes de poids. Cependant, de nouveaux travaux contestent cette affirmation et rétablissent la baleine bleue comme le plus grand animal ayant jamais vécu sur notre planète.

Une bagarre au sommet

Les tailles extrêmes présentent un grand intérêt pour l’évolution. Elle dicte en effet de nombreux traits de la biologie d’un organisme. Il existe notamment une fascination particulière pour l’identification des grandes tailles chez les vertébrés qui implique notamment les baleines, les dinosaures terrestres non aviaires ou encore les reptiles marins éteints.

Pendant longtemps, on a pensé que la baleine bleue (Balaenoptera musculus) était au-dessus des autres, toutes espèces confondues. Cependant, Perucetus colossus, une baleine basilosauridée datant de l’Éocène découverte au Pérou, a récemment suscité l’attention. L’année dernière, des estimations de son poids corporel avaient en effet dépassé celles des rorquals bleus actuels, remettant en cause notre compréhension des limites de la taille des vertébrés. Mais cet ancien géant était-il vraiment plus lourd que la baleine bleue ?

Une étude rigoureuse

L’équipe de recherche avait initialement basé ses conclusions sur des fossiles de Perucetus colossus comprenant treize vertèbres, quatre côtes et un os de hanche. En extrapolant ces fragments, ils avaient estimé que le poids du squelette de P. colossus aurait été deux à trois fois supérieur à celui des squelettes de baleines bleues existantes en raison de ses os exceptionnellement denses.

Cependant, les chercheurs de la nouvelle étude, dirigée par le professeur Ryosuke Motani et Nick Pyenson, ont remis en question ces conclusions. Ils ont en effet souligné que le poids élevé estimé pour P. colossus aurait rendu difficile son existence dans l’eau en nécessitant une nage constante contre la gravité.

Les erreurs dans les estimations ont été identifiées dans deux domaines clés. Tout d’abord, la façon dont le poids du squelette total a été utilisé pour extrapoler la taille du corps ne correspondait pas aux modèles de croissance observés chez les animaux actuels. Deuxièmement, la surévaluation potentielle de la masse corporelle résultait des os extrêmement épais de P. colossus, connus sous le nom de pachyostéosclérose.

La baleine bleue remporte le duel, haut la main

En réévaluant ces paramètres, les chercheurs ont remis en question les estimations précédentes. Contrairement aux affirmations antérieures, il a été conclu que Perucetus n’excédait pas la masse corporelle des rorquals bleus modernes. Selon les hypothèses et les méthodes, les chercheurs ont en effet estimé son poids à entre 60 et 70 tonnes pour une longueur de dix-sept mètres. Même en extrapolant à une longueur de vingt mètres, les estimations maximales ont atteint 98 à 114 tonnes, ce qui est toujours en deçà des poids directement mesurés chez les rorquals bleus.

En effet, le poids moyen d’une baleine bleue adulte se situe généralement entre 100 et 200 tonnes. Cependant, certains individus exceptionnels peuvent dépasser ces chiffres et atteignent parfois les 200 à 270 tonnes.

Cette étude met ainsi en évidence les défis liés à la détermination des tailles extrêmes des organismes et souligne l’importance d’une méthodologie rigoureuse.