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Economie

Faits et vérités historiques : la fermeture du chemin de fer de Benguela, la faillite de la Gécamines, la mégestion et la vétusté du réseau ont conduit à la débâcle de la SNCC (un professeur à l’Université de Lubumbashi)

2023-10-13
13.10.2023
Politique
2023-10-13
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Le 7 octobre, jour du dépôt de sa candidature à la présidentielle de décembre 2023, le président sortant, Félix Tshisekedi, a ciblé l’un de ses principaux challengers, Moïse Katumbi, l’accusant, sans le nommer, d’avoir tué la Société nationale de chemin de fer du Congo -SNCC. «Il y a des gens qui veulent postuler comme président qui ont dirigé cette province-Katanga- et qui n’ont pas été capables de faire reluire la SNCC. Au contraire, ils l’ont même tuée», a dit le président candidat.

Un professeur à l’Université de Lubumbashi et ancien cadre chez Merzario, société devancière dans le secteur de transport routier entre l’ex-Zaïre et l’Afrique australe, a tenu, sous le sceau de l’anonymat, contexte politique oblige, à recadrer les choses et rétablir les vérités historiques sur la vie de la SNCC. « J'interviens pour empêcher que des générations entières soient induites en erreur», a-t-il justifié, faisant une leçon d’histoire et recommandant à quiconque d’interroger l’abondante publication sur les dates clés de la marche de cette entreprise étatique.

D’entrée, le professeur a souligné avec force que « la SNCC est, aux termes de la Loi n°74/027 du 02 décembre 1974 telle que complétée et modifiée en 1995 et 2002, une entreprise publique, relevant des tutelles administrative du ministère du Portefeuille et technique du ministère des Transports. Un gouverneur de province ne saurait être mêlé à sa gestion ni tenu pour responsable de sa déconfiture ». À en croire, la SNCC, jadis opérationnelle dans sept provinces et épine dorsale de l’économie du pays, a connu ses premières difficultés avec la fermeture, en août 1975, du chemin de fer de Benguela, alors principale voie de sortie des minerais du Katanga vers Lobito en Angola, sur la côte atlantique, à cause de la guerre civile angolaise, qui entraîna l’arrêt de l’exploitation. Katumbi a alors 11 ans !

Outre la fermeture du chemin de fer de Benguela, il a évoqué le manque d’un plan de réinvestissement des bénéfices engrangés pendant les jours fastes de l’entreprise. « L'argent généré vers les années 1972-1978 par l’exploitation pendant la période de vache grasse, caractérisée par l’expansion de l’entreprise publique avec 180 locomotives, 200 voitures et 200 wagons, n’a pas été réinvesti au renouvellement du charroi et du réseau ferroviaire long de 3 641 km, mais aujourd’hui en mauvais état et à l’origine d’une série de déraillements meurtriers », a dit le professeur, rappelant le pertinent constat fait par l’ancien ministre des Transports Justin Kalumba, le mercredi 13 mai 2015 au cours d’une plénière du Sénat présidée par Léon Kengo wa Dondo et renvoyant les sceptiques aux archives de la chambre haute du Parlement.

Enfin, l’enseignant est aussi d’avis que la faillite, à partir de 1984, de la Gécamines, principale cliente de la SNCC, a également été pour beaucoup dans l’effondrement de cette dernière. En cette année 1984, la tonne de cuivre chute à moins de 2000 dollars sur le marché mondial alors que la Gécamines produit pour 3 200 dollars la tonne. «L’opérateur public et pivot de l’économie nationale travaille à perte. Il ne sait plus financer Inga, Regideso ou SNCC. Parallèlement, les rails, qui nécessitent des corrections et des réfections tous les 30 ans, n’ont jamais connu une cure de jouvence depuis l’époque coloniale », a-t-il poursuivi.

Grève cassée et 3 mois de salaire liquidés pour le compte du gouvernement central

À partir de 1985, parce qu’elle doit exporter sa production en baisse, la Gécamines fait recours aux premières sociétés routières, notamment Merzario. Katumbi a à peine 21 ans. Merzario comptait dans son actionnariat d’illustres personnalités de la 2ᵉ République. Entre autres Niwa Mobutu dont les intérêts étaient représentés par un certain Georges Bundu te Litho, lui-même actionnaire dans la boîte; Kunda Bobozo ou Teddy Kinsala, représenté par son frère Richard Kinsala. Un certain Lufuilu Nandongosi gérait la Direction de l’Audit de cette entreprise dont les véhicules de marque «Iveco» garnissaient le charroi.

En 2009, deux ans après l’arrivée de Katumbi aux commandes du Katanga, le personnel de la SNCC était dans une série de grèves. Ministre du Portefeuille à l’époque, Jeanine Mabunda, la même, était prise en otage à Likasi par les grévistes. « Le gouverneur Katumbi a dû intervenir pour que la ministre soit libérée. Il a en même temps négocié avec les syndicalistes pour payer une somme destinée à liquider trois mois de salaire, en appui au gouvernement central. Il a tenu parole quelques semaines plus tard quand son gouvernement a décaissé 6 millions de dollars au profit de l’entreprise, en plus de deux sacs de farine de maïs par employé. Il y aura, plus tard, un financement de la Banque mondiale à hauteur de 221 millions de dollars, obtenus entre autres grâce au plaidoyer du gouverneur. Quand l’Angola a rétabli le chemin de fer jusqu’à Dilolo, le gouverneur Katumbi a construit un poste douanier pour le compte de la douane afin de renforcer le contrôle des minerais évacués par route et destinés à l’exportation. Le mal était tellement profond que les difficultés de la SNCC ont persisté et persistent. Et ce n'est pas à un tel gouverneur, qui a montré autant de volonté et secouru le Pouvoir central, qu’on ferait un procès aujourd’hui», a témoigné, pour sa part, un ancien de la SNCC, forcé de toujours attendre sa retraite.

À ces difficultés s’ajoutent des problèmes techniques réels basés sur l’incompatibilité des écartements entre les rails du chemin de fer de SNCC et ceux de la Zambie et l’Afrique du Sud, qui empêchent les locomotives de la SNCC de rouler sur les réseaux zambien et sud-africain et d’aider à perfuser les finances de l’entreprise. Ces facteurs mis ensemble expliquent mieux la descente aux enfers de la SNCC et la naissance des sociétés privées de transport des minerais par route dont les promoteurs contribuent, au demeurant, à créer les emplois et paient taxes et impôts dus à l’État.

Moralité : un gouverneur de province n’est pas responsable de la santé d’une entreprise publique. Ce n’est pas à lui que l’État devrait laisser la charge de la gestion de la SNCC ou de reconstruction de son réseau vétuste, des missions exclusivement dévolues au Pouvoir central.

Tino Mabada
AfricaNews / MCP , via mediacongo.net
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Jean KALUBI @9DQ6XLK   Message  - Publié le 16.10.2023 à 18:43
Comparons les réalisations de Fifi Masuka en 3 ans et celles de Soriano en 8 ans. Pour terminer, puisque le prof connaît bien la famille de Soriano, qu'il nous éclaircisse sur l'affaire "Stade MAZEMBE". Soriano l'avait-il acheté ou c'est Mobutu ? Pourquoi le confisque-t-il aujourd'hui ? Les joueurs de Mazembe à qui Mobutu avait offert ce stade ne touche même un dollar. ça c'est la mafia de la camora italienne ni plus ni moins.

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Jean KALUBI @9DQ6XLK   Message  - Publié le 16.10.2023 à 18:33
Ce professeur d'université a raison de rester anonyme puisque vouloir affirmer que la SNCC et la Gécamines étaient déjà en faillite lorsque Soriano a été nommé à la tête de la province du Katanga, c'est bien beau. Je le renvoie aux déclarations de Ngoie Mulunda et Muyambo. D'où a-t-il eu l'argent ? Est-ce qu'il était millionnaire à sa nomination ? Que le prof, qui semble bien connaître Soriano, nous présente les biens laissés par le père de Soriano, qu'il a hérités ou le bâteau de pêche laissé par l'intéressé ? Il ne faut pas participer au mensonge cousu avec du fil blanc. Comparons les réalisations de Fifi Masuka en 3 ans par rapport à celles de Soria montre

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GERTRUDE TSHEZA @PCK5MGU   Message  - Publié le 13.10.2023 à 14:06
@Anonyme. La relance de l’économie n’est pas une question d’années. Elle ne peut pas non plus se régler en une ou deux années. Le plus important c’est de commencer pour que les successeurs parachèvent. Ne pensez pas que ce que vous détruisez en une heure va être reconstruit en une heure. Commencez et les autres poursuivront si vous ne terminez pas. Le plus étonnant c’est de ne rien faire et de mal gérer ce qu’on a hérité tout en critiquant négativement ceux qui n’ont rien fait comme et avant vous. Félix est en train d’inaugurer des œuvres que son prédécesseur avait commencées. C’est cela la continuité de l’état et nous devons applaudir pour cela. Si vous, vous ne faites rien, pourquoi critiquer vos prédécesseurs qui n’ont rien fait pendant que vous vous ne faites rien.

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Anonyme @LHU88P9   Message  - Publié le 13.10.2023 à 12:04
Le pouvoir central tenu pendant 18 ans par Kabila son mentor qui n'a pas été capable de relancer la SNCC. Les 18 ans ont servi à quoi alors? Quand on dit que c'est Mobutu qui a tué le pays, puis Kabila l'a enterré, vous doutez pourquoi ?

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GERTRUDE TSHEZA @PCK5MGU   Message  - Publié le 13.10.2023 à 11:52
Félix est nul sur tous les plans. Il n’a même pas un diplôme d’Etat. Quand on passe sa vie aux côtés d’une aide-soignante on ne peut rien savoir et on ne peut apprendre qu’à soulever des personnes âgées dans leurs lits ainsi qu’à enlever leur kaka. C’est en fait ce type de personne qui dirige notre pays.

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Jean KALUBI @9DQ6XLK   Message  - Publié le 13.10.2023 à 14:39
Gertrude TSHEZA, veux-tu aller au collège Boboto, si tu habites Kinshasa, et pose la question de savoir si Fatshi n'avait pas obtenu son diplôme d'état. Lorsqu'on a une HAINE VISCERALE contre une tribu ou quelqu'un, on ne se contrôle pas et on débite des idioties. Denise a perdu ses deux parents lorsqu'elle avait moins de deux ans. Elle est belle, jolie et parle mieux sans accès. Sa grande soeur, qui s'occupait d'elle, est morte aussi en la laissant encore seule; il fallait qu'elle s'assume. Est-ce qu'une aide soignante est une vaurienne pour toi ? Avant elle, il y a eu 5 premières dames, cite nous celle qui a fait plus d'études qu'elle. Revenons à leurs maris, à part Kasa-vubu qui a fait le petit séminaire, cite nous celui qui avait le bac. Est-ce Lumumba ? Non. Mais ses écrits ont été enseignés dans près de la moitié d'universités du monde. Mobutu ? Non. Renvoyé dès la 4e secondaire pour l'armée où il est journaliste de lingala. LDK ? Non. Avant de devenir maquisard, il était directeur d'une petite radio privée à Kalemie. JKK ? Non. Taximan. C'est ce qu'on a dans la tête qui permet de faire des bonnes choses et non les diplômes. Exhibe nous ton...

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Raphaël Mbate @NOMWGVI   Message  - Publié le 13.10.2023 à 10:59
Merci professeur pour vos précisions ,en effet il faut connaitre le pays et le déroulement de la chose publique ............

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