Sculpture : une moto créée avec des machettes et ornée de fleurs pour exprimer la réalité socio-économique des conducteurs de moto-taxis

Dans le cadre des 9ᵉ jeux de la Francophonie, l'artiste camerounaise Marie Francine Dongmo a réalisé une œuvre, dans la discipline « Sculpture ». Dénommée « 5ᵉ pouvoir », l’œuvre consiste en une moto faite avec des machettes ornées de fleurs.

Cette œuvre a été présentée au public ce samedi 29 juillet au musée national du Congo, où sont organisées les expositions autour de la photographie, de la peinture et de la sculpture, dans le cadre des activités culturelles des 9ème jeux de la Francophonie.

L’artiste a fait savoir à Media Congo Press (MCP) que l’œuvre présente, symboliquement, la réalité socio - économique des moto-taxis en Afrique subsaharienne « C’est une œuvre qui met en scène une moto faite de machettes ornées de fleurs et représentant symboliquement la bravoure, la violence et le courage des conducteurs qui affrontent quotidiennement le danger de la circulation. Les fleurs représentent la beauté et la vie qui émane de ce moyen de transport. Pour sa part, la couleur rouge de la fleur symbolise le sang des personnes qui périssent lors des accidents », a expliqué marie Francine Dongmo à MCP.

Pour l'artiste, les machettes qui entourent l'œuvre symbolisent la violence physique , c'est-à-dire les accidents de la route et aussi la psychologie, car, indique-t-elle, la plupart des personnes qui conduisent les motos au Cameroun et dans certains pays d'Afrique n’ont pas choisi de faire ce métier. « C'est la difficulté de la vie qui les a conduits vers ce métier », a-t-elle fait savoir.

L’artiste camerounaise va plus loin, en expliquant que son œuvre a aussi été créée pour amener les gens à réfléchir sur les enjeux et le paradoxe qui entournent le métier de conducteur de moto-taxi, qui est à la fois un facteur de liberté et de risque.

Au sujet de la dénomination « 5ᵉ pouvoir », l’artiste explique que les conducteurs de moto-taxis ont un certain pouvoir et peuvent facilement décider de déstabiliser un pays. Ils sont utilisés, par exemple, lors de campagnes électorales et, souvent, sont solidaires pour boycotter certaines décisions, indique Marie Francine Dongmo.