Economie
"Nous lançons un message à tous ceux qui veulent faire de la récupération politicienne de l'affaire Sicomines : arrêtez. L'Inspection générale des finances a fait un rapport technique. Cette mission a commencé il y a 6 mois. Ce n'est pas parce qu'il y a des élections aujourd'hui que nous devons arrêter de travailler", déclare, invité de l'Édition Spéciale sur Top Congo FM, Jules Alingete, chef des services de l'Inspection générale des finances (IGF), au sujet des "fils égarés de la RDC" qui ont accompagné (par passivité ou complicité), les entreprises chinoises dans le bradage des ressources naturelles dans le cadre de ce qu'on a alors appelé "contrats chinois" signés en avril 2008.
"Que ceux qui s'agitent, cessent. Mes frères politiciens congolais qui faisaient de l'agitation, vous n'êtes pas concernés. N'ayez pas peur. Soyez avec nous pour défendre les intérêts du Congo, ne faites pas le jeu de ces entreprises chinoises qui mettent en avant pour faire croire qu'il s'agit d'un problème entre congolais. Arrêtez vos agitations inutiles", exhorte-t-il.
"Le message que je leur lance est que nous n'avons aucun problème avec vous. Nous comprenons dans quelles circonstances vous avez agi. Nous vous disons (simplement) : le Congo d'abord", rassure Jules Alingete.
"Le rapport est technique et se résume en une chose : ce qu'on nous a promis dans la convention, ne nous a pas été donné. Nous réclamons seulement qu'on puisse le donner et qu'en plus, on revisite la convention pour rééquilibrer les avantages, rien que ça", insiste-t-il.
Les Chinois n'ont pas exécuté la convention seuls ?
"Il y a également beaucoup de Congolais, des structures congolaises qui sont intervenues. Mais je ne veux pas les mettre sur le banc des accusés. Je voudrais simplement que ces Congolais-là soient avec nous pour demander, dans l'intérêt du Congo, à la partie chinoise, à ses entreprises, de réaliser leurs engagements. Un point, un trait", plaide l'inspecteur en chef.
"Nous demandons aux entreprises chinoises engagées dans la convention, de réaliser leur engagement. Par la suite, nous demandons à ces entreprises de s'asseoir avec l'agence qui est chargée du suivi et de la coordination de leurs activités pour examiner la revisitation de ce contrat qui est totalement déséquilibré", explique-t-il.
Quid du statu quo ?
Et dans le cas la Chine ou du moins ses entreprises ne bougeaient pas d'un iota, Jules Alingete commence par noter "que le gouvernement congolais a fait ce qu'il a promis. Elles (entreprises chinoises) ont promis des infrastructures, c'est un engagement. Elles doivent le tenir (pour autant qu'elles) reconnaissent que nous sommes à 822 millions de dollars au lieu de 3 milliards sur 15 ans".
Et c'est justement "là où on peut dire que les Congolais ont abusé, c'est dans les 822 millions de dollars d'infrastructures que nous estimons avoir été surfacturés. Dans cette partie congolaise, il y a l'Agence des grands travaux qui était chargée du suivi", révèle-t-il, avant de revenir à l'hypothèse où la partie chinoise ne s'exécute pas.
"Le permis d'exploitation est renouvelable par le gouvernement", commence par rappeler ce haut fonctionnaire public.
Déjà, "l'année prochaine, il faudra le renouveler. Le gouvernement pourrait ne pas renouveler (les) permis. Ce sont des mesures de contrainte pour amener à la négociation. Il n'y a pas que ça (faut-il savoir). Aujourd'hui, elles n'ont plus d'exonérations. Il y a d'autres mesures qu'on peut prendre", indique-t-il encore.
La classe politique, un malheur
Toutefois, "ce sont des partenaires et on est dans le cadre d'une convention. Ne mettons pas le feu. Nous leur demandons (simplement) de réaliser leur engagement et que nous puissions examiner la convention pour voir quelles sont les dispositions qu'il faudra revisiter", reprend Jules Alingete avant d'y aller de son pic net et absolument tranchant : "Le malheur du peuple congolais, c'est sa classe politique".
Certes, "il est vrai que dans cette classe politique, on a des valeurs, mais la majorité, près de 90 % des gens qui font partie de la classe politique congolaise font la promotion de la médiocrité, pour paraphraser le Cardinal Mosengwo", formule-t-il.
"Je vais même plus loin : ils font la promotion de la voyoucratie. C'est-à-dire la gouvernance publique par des corrompus. Nous devons être patriotes, nous devons aimer le Congo. Si nous ne défendons pas les intérêts du Congo, il n'y a personne qui viendra le faire à notre place", lance-t-il.
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