Fin d’année-accidents : "irresponsabilité des usagers" (CNPR)

Chaque fin d’année, la route tue plus que d’ordinaire. Et donc il y a plus d’accidents de la route. Pour le commun des mortels, il s’agit "de sacrifices humains". Les coupables sont tout désignés. Il s’agit, d’après eux, des magiciens, des hommes du pouvoir et des sorciers. Les tenants de cette thèse, prétendent  que "ces malfaisants, se font un stock de sang". L’objectif serait de garantir leurs puissances ou leur prospérité. La commission nationale de prévention routière du Haut-Katanga, elle, pointe du doigt l’irresponsabilité des conducteurs et des défaillances techniques des véhicules. 

Depuis le mois de novembre jusqu’à ce jour, les accidents de la circulation se suivent avec leurs lots de désolation. En une semaine, en ce mois de décembre, la route a fait plus de morts que lors du trimestre dernier tout entier.

Ce dimanche 11 décembre à Kanyaka sur la route Lubumbashi /Kasumbalesa, un accident de la circulation a causé la mort d’au moins 6 personnes. Un jour plus tard, au village Kawama sur le tronçon Lubumbashi/Likasi, 5 personnes perdent la vie pour la même cause. Le trajet Kasumbalesa/Lubumbashi/Likasi, a été le théâtre de plusieurs accidents mortels.

Le bilan se chiffre en de dizaines de personnes décédées et des dizaines d’autres grièvement blessées. Plusieurs véhicules sont irrécupérables. Des véhicules poids lourds accidentés transportant des produits toxiques ou dangereux tels que l’acide sulfurique ou du soufre, causent des dommages sérieux sur l’environnement.

Selon Christophe Liya, chargé de la technique à la Commission nationale de prévention routière (CNPR)/du Haut-Katanga, la hausse des cas d’accidents en fin d’année représente, selon les années, jusqu’à 30 pour cent de la moyenne annuelle.

Ce n’est pas sorcier

Ce spécialiste de la circulation routière refuse de regarder vers ”la sorcellerie” pour expliquer cette hausse exponentielle des cas d’accidents en fin d’année. Il note premièrement qu’à cette période, il y a augmentation sensible des déplacements des personnes et des biens. Les conducteurs de véhicules de transport en commun ont alors tendance à faire de la vitesse.

Le but est de faire le plein de recettes. Le nouveau code limite pourtant la vitesse en zone urbaine, a 50 kilomètres par heure. Sur les routes inter-urbain, la vitesse autorisée est de 80 kilomètres par heure. Presque personne ne respecte ce prescrit de la loi, constate Christophe Liya.

Si tu bois, ne conduit pas

La CNPR note, parmi les principales causes d’accident de la circulation, l’ivresse au volant. Selon cette structure spécialisée, même avec un verre de trop d’alcool dans le corps, beaucoup de conducteurs, n’hésitent pas à prendre le volant. 

En état d’ivresse, plusieurs conducteurs, se prennent pour des superstars de la course de formule 1. Il s’ensuit des dépassements hasardeux et surtout dangereux.

Aqua planage

En fin d’année, la saison pluvieuse est à sa vitesse de croisière dans le Haut-Katanga. Qui dit pluie, dit flaques d’eaux. Plusieurs usagers de la route ne songent pas à mettre des pneus adaptés en cette période. Il se pose alors un problème d’adhérence au sol. Il arrive ainsi qu’un véhicule qui se retrouve subitement dans une grosse flaque d’eaux, puisse pratiquement planer.

Le conducteur perd ainsi le contrôle de son engin. L’accident devient ainsi inévitable. Le fait est que pour maximiser les recettes, beaucoup de transporteurs en commun, surchargent leurs véhicules. Ce qui est un facteur aggravant d’accidents.

Courtoisie routière

Pour diverses raisons, la fin de l’année correspond à ce qu’on dénomme ”la courtoisie routière”. Il s’agit d’un moment où les autorités politico administratives privilégient  la prévention par rapport à la répression. Ce qui incite souvent les usagers de la route, à n’en faire qu’à leurs têtes. Les conséquences sont de regrettables pertes en vies humaines et en énormes dégâts matériels.

C’est pour cette raison que la CNPR par l’intermédiaire de son chargé de la technique, appelle les conducteurs à plus de responsabilités. Il invite tous les usagers de la route à la stricte observance du nouveau code de la route.

Pour Christophe Liya, chacun devrait voir si son propre comportement ne le met pas en danger sur la route. Au lieu de penser directement à des sorciers qui jetteraient des sorts aux uns et aux autres.