Dans un communiqué à la presse, le Premier ministre, Augustin Matata, apprécie et appuie la démarche menée auprès du PGR, Flory Kabange Numbi, par le conseiller spécial anti-corruption, Luzolo Bambi. Cependant, puisqu’il s’agit d’une dénonciation, le principe de la présomption d’innocence devrait prévaloir. Surtout que la véracité de certains éléments faisant l’objet de dénonciation est sujette à caution. C’est le cas des rumeurs sans fondement autour de deux membres du Gouvernement.
Les membres du Gouvernement qui se compromettent dans la gestion des affaires publiques ne peuvent espérer une quelconque couverture de la part du Premier ministre. Augustin Matata Ponyo travaille, d’ailleurs, au renforcement des mécanismes juridictionnels et institutionnels de lutte contre la mauvaise gouvernance, la fraude, la corruption et le détournement des deniers publics. Ce combat, Matata le mène au sommet depuis un peu plus de cinq ans. A dater du jour où le président Joseph Kabila l’avait choisi comme ministre des Finances dans l’équipe Muzito II, avant de l’élever au rang de chef du Gouvernement. Cela ne signifie pas que Matata est prêt à se montrer moins solidaire envers ses ministres. Il prendra la défense des membres du Gouvernement qui n’ont rien à se reprocher.
Parce qu’il ne tolère pas d’incartades dans son entourage. L’exemple de solidarité gouvernementale est donné lorsque, par exemple, le chef du Gouvernement souligne que l’achat des bus supplémentaires pour Transco n’a pas du tout été fait de gré à gré. Une telle précision venant du Premier ministre a de quoi rassurer le ministre des Transports et Voies de communication, Justin Kalumba, que d’aucuns voudraient à tout prix voir finir ses jours en prison. En sursis depuis que les députés ont reporté sa déchéance pour la session parlementaire ordinaire de septembre prochain, Kalumba ne dort pas tranquille.
La mise en demeure du PGR (Procureur Général de la République) empêche les journalistes de s’étendre longuement sur un sujet aussi sensationnel que la corruption au sommet de l’Etat. Mais, l’on ne peut s’interdire de constater que derrière cette affaire apparemment anodine, se cachent de gros enjeux. C’est pour la première fois que les différentes institutions s’affrontent. D’un côté, la Présidence de la République qui dénonce, le pouvoir judiciaire qui temporise et, de l’autre, le Gouvernement qui se défend, tout en adhérant à la démarche.