Bukavu : un rapport accablant fustige des « antivaleurs » au sommet de la commune de Kadutu

Un rapport accablant sur la gestion de la commune de Kadutu, vient d’être publié par la Dynamique des Jeunes Pétitionnaires du Sud-Kivu, qui parle d’une gestion caractérisée par des « antivaleurs » au sommet de cette commune de la ville de Bukavu au Sud-Kivu.

Dans ce rapport publié ce lundi 12 septembre à Bukavu, ces jeunes qui citent les différents rapports de gestion, les entretiens et les interviews avec certains agents de cette commune, regrettent la gestion « opaque » de l’actuel bourgmestre, le Professeur Munyabeni Nyembo Joseph.

Une gestion qui selon eux, ne facilite pas le décollage de cette entité territoriale décentralisée.

«On en conclu que la gestion du Bourgmestre Munyabeni Nyembo est caractérisée par le détournement, la disparition, voire la fausse déclaration des recettes, le détournement des rétrocessions. Quelle moquerie contre la population de Kadutu,» fustigent ces jeunes pétitionnaires, qui promettent de poursuivre ce contrôle citoyen dans toutes les ETD de la province du Sud-Kivu.

Sur le plan financier, ces jeunes affirment que le bourgmestre de Kadutu retire entre 2 et 4 millions de francs congolais par semaine, dans les caisses de la commune, lequel argent est « bouffé » en lieu et place de servir à la réalisation des projets de développement dans la commune.

«Ces sommes astronomiques de la commune bouffées proviennent essentiellement des taxes et redevances pour utilisation temporaire du domaine public de la commune, des délivrances des attestations, des location des stands dans les marchés communaux, échoppes, magasins, container et autres,» lit-on dans ce rapport.

Les jeunes pétitionnaires regrettent que malgré toutes ses sources de revenus, la commune de Kadutu ne dispose d’ « aucun chantier » ou initiative de développement sur financement propre de la commune.

Sur le plan administratif, le rapport révèle que la commune de Kadutu est gérée comme « un bien privé » du bourgmestre.

«Il a instauré une administration bis, avec des services parallèles qui consomment plus qu’ils ne ramènent à la commune,» révèle le rapport.

Sur le plan infrastructure, la commune ne dispose « d’aucune infrastructure » en bon état.

« Les infrastructures de la commune sont en délabrement très avancé. Et pour vous en convaincre, on a qu’à voir l’état pitoyable du tronçon routier stade de la concorde de Kadutu jusqu’à la commune, tronçon routier lycée Mapatano jusqu’à la commune,» fait observer le rapport.

Sur le plan social, le rapport révèle que le bourgmestre entretient des relations « conflictuelles » et de division au sein de l’administration communale suite aux services « parallèles » qu’il a créés.

Les jeunes pétitionnaires regrettent que des agents de la commune soient impayés depuis plusieurs mois, avec une enveloppe salariale d’environ 15 millions de francs congolais que reçoit la commune, et malgré les millions de francs de recettes journalières qu’elle mobilise.

Autre révélation faite dans ce rapport, le bourgmestre Munyabeni aurait mis en place des cadres de base (chefs d’avenues, quartiers et des cellules), sous tutelle des associations et structures de la Société Civile, pour le « protéger » en contrepartie de recommander les leurs comme taxateurs, contrôleurs et ou avoir des étalages dans les rayons des marchés communaux.

Au regard de cette situation, les jeunes pétitionnaires recommandent au Ministre national de l’Intérieur de « suspendre le bourgmestre Joseph Munyabeni », et de « convoquer le Gouverneur » du Sud-Kivu pour légèreté.

Ils demandent également à la justice d’ouvrir des enquêtes judiciaires sur la gestion de la commune de Kadutu, et à l’Assemblée provinciale d’interpeller ledit bourgmestre pour qu’il s’explique devant la représentation provinciale.

Au bureau de coordination de la Société Civile, ces jeunes lui demandent de « suspendre » les acteurs de la Société Civile sous noyau de Kadutu pour leurs agissements qui « ternissent l’image » de cette structure citoyenne.

Toutes nos tentatives pour entrer en contact avec le Bourgmestre Munyabeni pour sa version des faits sont restées jusqu’ici vaines.