Intifada contre un convoi de la Monusco à Goma

Un convoi de la Monusco a été pris à partir samedi après-midi au centre-ville de Goma par la population. Lors de son passage, motards et piétons se sont immédiatement mobilisés en lançant des projectiles sur la jeep officielle ainsi que celle d’escorte. Situation qui ravive dangereusement la tension anti-Monusco dans la ville au moment où une pétition est annoncée par les mouvements citoyens exigeant le départ définitif de la mission des provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.

Caillassage spectaculaire d’un convoi de la Mission d’observation des Nations unies en République démocratique du Congo samedi à Goma. Les passagers de deux véhicules ont eu la vie sauve grâce à la dextérité des chauffeurs qui étaient littéralement pris pour cible pendant que le trafic était amplement dense dans la ville. Les deux véhicules qui avaient à leur bord des casques bleus et des fonctionnaires des Nations unies, ont été pourchassés par des motards en furie.

La Veranda Mutsanga salue la vigilance populaire

La Véranda Mutsanga, un des groupes de pression de la société civile, a salué la vigilance de la population qui tient à se rassurer qu’aucun véhicule de la Monusco ne soit en circulation dans la région affectée par la guerre et l’insécurité. “Nous encourageons toute la population de l’est à maintenir cette pression, car même dans le Sud-Kivu tout comme au Nord-Kivu, la Monusco et les agences du système des Nations Unies, ne circulent plus librement parce qu’ils savent désormais qu’une fois vues dans la cité, ils s’exposent aux sanctions populaires des Congolais qui tiennent à tout prix au départ non négocié de cette fameuse mission de l’ONU qui a tant fait souffrir les Congolais en maintenant l’est de la RDC dans l’insécurité durant deux décennies pour justifier les renouvellements de leur mandat au Congo”, a réagi Patrick Ricky Paluku, défenseur des droits humains et coordonnateur provincial de la Véranda Mutsanga.

L’acteur de la société civile soutient que “de gré ou de force, la Monusco devra quitter le sol congolais”. De l’Ituri en passant par Beni et Goma jusqu’au Sud-Kivu, le code reste Zéro Monusco en circulation à l’est, a été lancé, dit-il. Très radical, cet activiste estime que “la population de l’est n’a plus besoin d’un mot d’ordre de qui que ce soit pour traquer son oppresseur qu’est la Monusco”, a-t-il fait savoir

Les accords entre la RDC et l’ONU n’engagent pas le peuple qui souffre

La Véranda Mutsanga déclare que les accords signés entre le pouvoir de Kinshasa et l’ONU n’engagent pas la population de l’est, victime desdits accords qualifiés de contre-nature n’ayant aucunement profité aux populations locales. “Le peuple de l’est du pays continue à enterrer ses filles et fils lâchement abattus en présence des services de sécurité et de la Monusco”, s’inquiète-t-il. Et de poursuivre : “on ne libère pas un peuple, le peuple se libère. Et l’heure à sonner pour se faire”, a-t-il réagi.