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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 01 juillet
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Economie

SADC : 400 millions de consommateurs des produits industriels (Julien Paluku)

2022-08-15
15.08.2022
2022-08-15
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Julien Paluku Kahongya

La SADC va baser son industrialisation sur trois secteurs principaux : l’agro-industrie, l’industrie pharmaceutique et l’industrie minière. Mais à côté de cela, il y a des secteurs connexes qui doivent alimenter les principaux. A Ouragan.cd, Julien Paluku Kahongya soutient que le secteur industriel sera le moteur de développement des pays de la zone SADC.

Les seize pays membres de la SADC ont ciblé trois secteurs prioritaires de leur action commune. L’agro-industrie, l’industrie pharmaceutique et l’industrie minière. Des domaines essentiels qui constituent des secteurs principaux pour combler les besoins d’environ 400 millions des consommateurs de la zone SADC, lesquels constituent le maillon de la grande chaîne des filières essentielles à toute la population SADC. “Rien que la RDC, à elle seule, constitue un marché de 470 millions de dollars en achat des produits pharmaceutiques importés chaque année”, a indiqué Julien Paluku Kahongya.

Panéliste à la conférence publique annuelle de la Communauté de développement des États d’Afrique australe (SADC) organisée sous le thème “Investir dans l’industrialisation de la région SADC, gage de développement endogène”, le ministre de l’Industrie, devant d’éminents professeurs d’universités, experts et étudiants venus de différentes institutions d’enseignement supérieur et universitaire de la capitale, a développé les grands axes du Plan directeur d’industrialisation de la République démocratique du Congo.

Un plan qui met en lumière la mise en place des Zones économiques spéciales (ZES) et l’industrie des batteries et véhicules électriques. Paluku a insisté sur l’urgence de la création des infrastructures routières et ferroviaires qui permettent l’interconnexion des États et l’intensification des échanges.

“Parce que même si nous devons industrialiser les pays SADC, il faut qu’il y ait beaucoup d’infrastructures qui soient mis en place pour assurer une interconnexion des zones industrielles pour permettre des échanges et à l’intérieur du pays et à l’intérieur des zones SADC”, a-t-il expliqué.

L’ancien maire de Butembo propose la création des fonds transversaux au sein des pays SADC pour mieux participer au financement des activités industrielles. “Raison pour laquelle nous suggérons la mise en place des fonds transversaux interzones SADC qui permettent la construction des infrastructures pour que l’on facilite l’échange entre les pays membres de la SADC.

Si par exemple, il y a un pays producteur comme la Zambie, le Botswana, le Mozambique, l’Afrique du Sud ou le Congo et un pays consommateur dans l’un ou l’autre pays, avec facilités d’acheminement soit par chemin de fer, par route, soit par d’autres voies, des échanges seront facilités”, a-t-il brillamment argumenté.

Des industries capables de répondre aux besoins des autres États du monde

“Les États qui nous ont précédés dans les politiques industrielles ont commencé par identifier les besoins des autres. Dans la semaine industrielle que nous avons présidée la semaine dernière, nous avions évoqué un cas en disant que les États-Unis, l’Europe ou même la Chine, sont aujourd’hui les premiers producteurs d’armes. Mais lorsque vous interrogez ces pays-là, ils n’ont pas de guerre chez eux”, a rappelé le patron de l’industrie congolaise.

Pour Julien Paluku, les grandes industries planétaires sont conçues pour servir de marché international, alimenter les États qui expriment le besoin des produits industriels de ceux-ci. D’où, cette interrogation de Julien Paluku Kahongya : “Mais comment se fait-il qu’ils aient développés l’industrie d’armement?”. Et de répondre : “C’est parce qu’ils ont identifié que les autres États faisaient la guerre chez eux. Et donc, ils se sont spécialisés dans l’industrie d’armement parce qu’ils ont voulu répondre aux besoins des autres”.

Donc, les autres se mettent à réfléchir chaque jour sur “quels sont les besoins des tiers, pour développer leur industrie en fonction des besoins des autres”, fera-t-il observer. Julien Paluku Kahongya a plaidé pour la mise place d’une politique industrielle agressive dans l’espace SADC afin de bien tirer profit de la Zone de libre-échange continentale africaine-ZLECAF et de la Communauté des États d’Afrique de l’Est ainsi que d’autres organisations continentales.

Lutter contre la forte politisation de nos administrations sectorielles

Dans d’autres pays, on a dépassé le stade de la forte politisation des secteurs tels que celui des mandataires publics. Julien Paluku plaide pour que les efforts du président Félix Tshisekedi se concrétisent avec succès dans ce domaine. “Je crois que comme pays membre de la SADC, nous devons également migrer vers là. Il y a encore une forte politisation de nos administrations. Nos administrations de développement ou nos administrations fiscales.

Je crois que cette migration la n’est pas encore comprise par les politiques congolais. Mais cette migration, je la sens. Le président de la République est en train d’y aller, mais il est encore en train d’être nivelé vers le bas par quelques politiques”, a-t-il indiqué. Une mutation délicatement sensible qui n’agrée pas toujours la conception singulière des acteurs politiques des pays de la grande région SADC, reconnaît Julien Paluku.

“Ce n’est pas facile, il faut mettre en place un processus pour que l’ensemble de la classe politique comprenne qu’on doit fonctionner selon un modèle de compétence, un modèle de valeur, un modèle de performance et non nécessairement un modèle d’appartenance aux formations politiques pour mériter de diriger un organe qui doit piloter une réforme quelconque”, a-t-il poursuivi.

Rejoignant son co-paneliste, le professeur Daniel Mukoko Samba, Julien Paluku a soutenu l’idée de la création des agences techniques spécialisées afin de mieux accompagner l’industrialisation de la zone SADC. “Donc, je crois que les pays qui ont réussi effectivement, ont utilisé beaucoup plus les agences.

C’est ainsi qu’il y a des structures comme le Fonds de promotion de l’industrie (FPI) où quand nous sommes arrivés, nous avons instauré un système selon lequel, pour permettre au secteur privé d’accéder au financement, nous avons voulu créer l’accessibilité des opérateurs économiques au fonds pour que le FPI ne se comporte pas comme une banque”, a-t-il précisé.

D’après le ministre Paluku Kahongya, la première décision qui a été prise par le gouvernement congolais dans le secteur, était celle de rabaisser le taux d’intérêt des demandeurs des crédits qui était de 10 ou 12%, comparables à une banque ordinaire alors qu’il s’agissait des fonds publics. “Nous avons rabaissé le taux d’intérêt à 6%. Et pour les entreprises des jeunes et des femmes qui veulent accéder au crédit du Fonds de promotion, nous avons rabaissé le taux jusqu’à 4%”.

Julien Paluku rappelle même que pendant la période Covid, la RDC avait rabaissé le même taux d’intérêt jusqu’à zéro pourcent pour permettre aux entreprises qui étaient en difficulté d’accéder au financement. L’ancien gouverneur du Nord-Kivu explique que le Fonds de promotion de l’industrie (FPI) a des “fonds qui se recyclent chaque mois. Ce n’est pas comme une banque qui, elle, a des fonds qui ne se recyclent pas. Étant donné que le Fonds de promotion de l’industrie a une taxe qu’on appelle la taxe sur le Fonds de promotion de l’industrie qui entre chaque mois, on ne peut pas avoir peur d’accorder des crédits à 0% parce que chaque mois, les fonds se renouvellent”, a fait savoir le patron de l’industrie congolaise. C’est une stratégie qui permet, dira-t-il, cette coalition entre les politiques et le secteur privé.

Un Fonds minier pour les générations futures

Le ministre Julien Paluku Kahongya a rappelé à l’attention du public de la SADC en général et celui de la République démocratique du Congo en particulier que “le gouvernement a créé un deuxième Fonds. C’est le Fonds minier des générations futures parce qu’on a estimé que le secteur minier est porteur de croissance mais il n’y avait pas un Fonds qui permettait effectivement de faire face aux besoins des générations futures”.

Cette nouvelle agence fonctionne sous la tutelle du ministère des Mines et bénéficie d’une subvention ponctionnée sur la redevance minière. Ce Fonds qui doit aider à financer certains projets de développement qui feront face aux besoins des générations futures, est géré au niveau du ministère des Mines, a-t-il indiqué. “Ce sont des stratégies du gouvernement qui permettent, à côté d’autres fonds tels que le Fonds national d’entretien routier (Foner) qui est un Fonds qui permet justement de participer à la politique d’entretien de nos infrastructures routières, aideront la grande politique industrielle tant rêvée”, a ajouté le ministre Paluku.

L’industriel, moteur de développement encore négligé dans l’espace SADC

Le ministre congolais de l’industrie a également esquissé la crise du blé née à la suite de la guerre en Ukraine. Pour Julien Paluku Kahongya, les 16 pays SADC doivent réfléchir sur la possibilité de combler les vides constatés depuis l’avènement de cette crise internationale. “Nous, Africains, nous pays membres de la SADC, devons-nous continuer à dépendre du blé ukrainien ou du blé russe parce que le conflit ukrainien a démontré qu’une carence du blé a suffi pour nous priver du pain”, s’est-il demandé.

Il propose une réflexion axée sur les besoins futurs des États dans le monde pour engager une meilleure politique industrielle au sein de la zone SADC. “Nous devons réfléchir sur les besoins prochains des autres pour développer des filières que nous pourrions industrialiser. Par exemple, l’agriculture avec beaucoup d’éléments comme la filière fruits, la filière thé, la filière cacao, la filière arachides. Pour dire qu’il est possible de nous industrialiser pour éviter de continuer à importer des petites choses comme le cure-dents”, a-t-il souligné.

Et Paluku de renchérir sur l’utilité d’élever les ministères en charge de l’industrie dans les pays SADC en ministères régaliens. Le cas de la RDC est préoccupant. Le pays n’alloue qu’un budget de 7 millions de dollars l’an au ministère de l’Industrie prenant en compte le fonctionnement du ministère, du secrétariat général et de tous les projets d’industrialisation de la République démocratique du Congo. Il est important que le leadership des pays SADC comprenne que l’industrialisation est le moteur du développement, a-t-il conclu.

Jeanric Umande
OURAGAN / MCP, via mediacongo.net
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