Afrique
Le groupe jihadiste Etat islamique (EI) a revendiqué via son organe de propagande Amaq l'attaque qui a fait onze morts dans les rangs de l'armée égyptienne dans le Sinaï samedi 7 mai. Ce bilan est l'un des plus élevés enregistrés par les forces égyptiennes depuis des années sur leur sol.
L'attaque contre une station militaire de pompage hydraulique dans la péninsule désertique, où sévissent des cellules radicales dont certaines ayant fait allégeance à l'EI, a suscité une vague de condamnations à l'étranger.
L'Union africaine, Paris, Washington ou Khartoum ont tous dénoncé un acte "terroriste" qui, a promis le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, ne "viendra pas à bout de la détermination du pays et de son armée à couper le mal du terrorisme à la racine".
(Traduction : "Les fils de la patrie répondent toujours à l'appel de leur patrie avec courage et sacrifice, dans une abnégation unique et une foi inébranlable pour la préservation de la patrie. Je vous assure que ces opérations terroristes perfides ne saperont pas la détermination du peuple de ce pays et de ses forces armées à achever de déraciner les racines du terrorisme.")
L'armée et la police ont lancé en février 2018 une vaste opération "antiterroriste" dans le Sinaï mais aussi dans le désert occidental, entre la vallée du Nil et la frontière avec la Libye. Dans le Sinaï, les attaques se concentrent particulièrement sur un point : les oléoducs et gazoducs qui approvisionnent Israël et la Jordanie.
Régulièrement, l'armée annonce avoir tué des jihadistes dans cette zone. En tout, plus d'un millier d'entre eux et des dizaines de membres des forces de sécurité ont été tués, selon les chiffres officiels, mais aucun bilan de source indépendante n'est disponible et le Nord-Sinaï est interdit aux journalistes.
Le dernier attentat d'importance au Caire remonte à mai 2020, quand une attaque a visé les pyramides de Guizeh dans le sud-ouest de la capitale, faisant 17 blessés, un mois avant que l'Egypte n'accueille la Coupe d'Afrique des Nations de football. En août 2019, toujours au Caire, une vingtaine de personnes ont été tuées lorsqu'une voiture chargée d'explosifs avait percuté à grande vitesse trois autres véhicules, provoquant une énorme explosion.
Le mois suivant, un policier et sept membres d'une "cellule terroriste" ont été tués dans des échanges de tirs au Caire. Ces jihadistes s'apprêtaient, selon les autorités, à s'en prendre à des chrétiens pendant les célébrations de Pâques.
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Capture d'image tirée d'une vidéo publiée par la page Facebook du porte-parole militaire égyptien, le 8 décembre 2020. Elle montre des véhicules de l'armée égyptienne qui roulent dans le désert au nord du Sinaï.