Provinces
Depuis les années rébellions, au hit-parade des concepts les plus utilisés, il y a celui de l'autorité de l'Etat. Dans le contexte rd congolais, ce concept fait référence principalement aux Kivu et à l'Ituri. Vision réductrice, bien sûr, qui ressemble à l'arbre qui cache la forêt.
Il va bien falloir, hélas, opérer une mise à jour de cette lecture géopolitique de l'instabilité de la RDC. Les nouvelles qui proviennent, chaque jour, du Haut-Katanga renseignent que l'Etat est en train de céder du terrain sur certains territoires de cette partie du pays.
A Kasumbalesa, poste frontalier avec la Zambie, des pans importants d'activités douanières sont exercés par des personnes n'ayant pas qualité. Dans certains quartiers de Lubumbashi, chef-lieu de la province, piétons, motocyclistes, automobilistes…sont obligés de s'arrêter à la montée ou à la descente du drapeau d'un parti politique ! En cause ? Des compatriotes battant pavillon UDPS.
Seraient-ils inconnus au bataillon ? A cette vraie question, la Centrale tshisekediste à Kinshasa botte en touche lorsqu'elle ne se réfugie pas dans une espèce d'ambiguïté. La direction politique nationale ignore les agissements de certaines personnes se réclamant de l'UDPS, répète-t-on au sommet du parti.
Problème, sur le terrain, à Kasumbalesa comme à Lubumbashi, l'activisme de ces "combattants" ne relève plus de la spéculation. Il est même inversement proportionnel à la mollesse de la réaction de l'autorité provinciale, abonnée pour le coup au service minimum. Or, les valeurs de la République ne se négocient pas. Sinon, c'est l'autorité de l'Etat qui perd au change.
C'est bien le cas dans le Haut-Katanga où tout se passe comme si Kasumbalesa était devenu une zone de non droit ! Comme dans une sinistre loi de séries, la métropole katangaise - à une nonantaine de kilomètres - voit déjà le drapeau national être concurrencé par un drapeau d'un parti politique. Faut-il encore rappeler qu'en démocratie pluraliste un parti politique, même au pouvoir, demeure un fait privé ?
Il y a donc, dans le feuilleton haut-katangais, à la fois une atteinte à l'abc de l'Etat de droit et à l'autorité de l'Etat. Le summum du paradoxe est tout aussi à double spectre. Voilà un parti -ou des personnes qui s'en réclament - qui a fait de l'Etat de droit le credo de son combat politique en train de prendre des libertés avec ses propres fondamentaux proclamés. Et cette formation n'est pas n'importe laquelle. C'est le parti au pouvoir…suprême.
Pour tordre le cou à cette contradiction ? Pas 36 solutions, mais une seule : l'UDPS devrait se prononcer clairement sur l'incivisme rampant à Kasumbalesa et à Lubumbashi.
Il n'y va pas seulement de la cohérence entre les discours et les actes pour le parti tshisekediste. Il n'y va pas non plus uniquement de la nécessaire sauvegarde de l'autorité de l'Etat.
Il y va aussi et surtout de la paix sociale et de la cohabitation entre communautés dans une province où le vernis politique masque souvent mal le marqueur sociologique. Il n'y a que des amateurs de la politique de l'autruche ou des boutefeux assumés pour ne pas voir et même craindre ce que tous les observateurs équilibrés redoutent.
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