Politique
Décidément, le démon du désordre électoral a la peau dure. Alors que les plaies des dernières manifestations ayant causé mort d’hommes ne sont pas encore cicatrisées, voilà qu’une plateforme de la société civile sonne la provocation.
La Société civile forces vives se donne le culot de s’adresser à la fois au chef de l’Etat, au gouvernement, à l’Assemblée nationale et aux acteurs politiques pour rappeler ce dossier de très mauvais souvenir et de très mauvaise odeur politique. Pour ce groupe d’acteurs sociaux, Malonda est et reste le seul candidat valablement désigné pour occuper le poste de président de la commission électorale nationale indépendante (CENI). Tout un tremblement de terre !
Très diabolique que ceci puisse paraitre, une déclaration de trois pages, signée (plutôt paraphée) par dix-neuf citoyens anonymes est en circulation irrégulière sur la toile. Elle émanerait de la coordination nationale de la «société civile forces vives» qui signale la tenue de trois journées de réflexion (on ne sait où) axées sur la problématique de la désignation de Ronsard Malonda comme président de la CENI.
Du vendredi 14 au lundi 17 août 2020 en effet, ces activistes ont rassemblé toutes leurs intelligences, leurs efforts et leur savoir pour défendre une candidature avariée et qui sombre depuis quelques semaines dans les oubliettes de la République. Ils articulent qu’ « une intoxication et une désinformation de la population par certains politiciens et leaders d’opinion véreux » indexerait la candidature de Monsieur Malonda, sans faire référence aux conséquences suscitées par celle-ci sur l’ensemble du territoire national.
Quatre marches monstres foulées aux pieds par la « société civile forces vives »
Qui ignore que l’acte de désignation de Ronsard Malonda par les six chefs des confessions religieuses a soulevé des vagues dans le pays jusqu’à créer une crise institutionnelle entre les trois pouvoirs : le législatif, le judiciaire et l’exécutif de la République ? Qui ne se rappelle pas combien ces démonstrations populaires ont provoqué à la fois mort d’hommes, destructions méchantes, tracas, effroi et trouble de l’ordre publique dans la plupart des villes et bourgades de la République démocratique du Congo ?
D’abord l’impressionnante marche du 9 juillet 2020 initiée par l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS). Celle-ci mit en terreur tous les élus nationaux jusqu’à empêcher tout accès à la chambre basse du parlement. Les conséquences politiques et sociales sont connues. Puis vint la marche monstre de Lamuka avec Jean-Pierre Bemba et sa famille biologique en tête le 13 juillet 2020. Tout Tshangu était noir de monde.
Heureusement, sans que l’on ne déplore un quelconque incident grave. Rappelons également la significative marche du Comité Laïc de Coordination (CLC) de Isidore Ndaywell qui a parcouru quelques communes de la Tshangu le 19 juillet 2020. Et finalement, la marche dite « démonstration de force » du Front Commun pour le Congo (FCC) tenue le 23 juillet 2020 jusqu’au boulevard triomphal. Quatre manifestations de grande envergure qui ont sérieusement secoué le pays jusqu’en province et pour certains cas, dans des territoires. La plupart d’entre elles fondant leur revendication sur le refus catégorique de la candidature de Ronsard Malonda.
Ces faits historiques ne semblent donc pas du tout ébranler la conscience des responsables de la « société civile forces vives » qui, infatigablement, poussent la quinine à exploser d’amertume en pleine bouche de la politique. Pourtant, les religieux ont bel et bien évolué. Après un échange fructueux avec le président a.i de l’Udps, l’Abbé Donatien NS’hole avait signifié au monde entier que la page Malonda appartient au passé. Même les six grands électeurs de Malonda l’ont définitivement acquiescé. Il n’y a qu’à constater le silence responsable des chefs des confessions religieuses sur ce dossier. Les réflexions auraient systématiquement changé de tableau.
Des candidatures en cascade pour la nouvelle CENI
A part certains poids lourds déjà signalés dans la course, les jeunes viennent à leur tour de se signaler dans la bataille pour la présidence de la commission électorale nationale indépendante (CENI). A l’issue d’une réunion motivée, le consortium des organisations des jeunes pour la réforme de la CENI (COJEREC) s’est désigné trois candidats. Trois noms sont sortis des consultations très précipitées de Kasavubu et qui investissent Me Justus Tshikona Kanupabu, Me Emmanuel Katshunga Kwambika et Mr serge Mbala Luntondo. Les trois ont été investis candidats et leurs noms transmis à l’Assemblée nationale. Même procédé que Malonda.
Il vous souviendra que la Nouvelle génération d’accompagnement et de soutien aux actions du chef de l’Etat (Ngasa) avait déjà versé une candidature lourde d’expérience à la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) ainsi qu’auprès des autres confessions religieuses pour la même cause. Ce qui suppose que ce poste reste religieusement vacant jusqu’à la preuve du contraire.
Qui manipulerait la société civile forces vives ?
Très curieusement, le texte incriminé ne porte aucun nom identifiable. Sinon, dix-neuf signatures distinctes. Des signatures muettes. Un texte usuellement qualifiable de tract qui livre pourtant tous ses secrets en entête du document en circulation. D’après nos sources, la société civile forces vives appartiendrait à une ministre honoraire actuellement députée nationale. C’est donc elle qui aurait décidé de porter la candidature de Malonda contre vents et marées.
Advienne que pourra ! C’est Malonda ou rien ! Pour cette députée nationale et ce groupe d’acteurs sociaux, l’intérêt de la nation viendra plus tard. Il faut à tout prix imposer Malonda, peu importe les conséquences que ceci pourrait engendrer au pays. Ils invitent la société civile à faire preuve de responsabilité et de culture démocratique car, disent-ils, « c’est le vote que Ronsard Malonda se retrouve à la tête de la CENI ». Dangereux !
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