Politique
Depuis le week-end dernier, l'actualité politico-sécuritaire reste dominée par l'arrivée de l'ancien président de la République, Joseph Kabila à Goma, ville sous occupation rebelle.
Enseignant à l'Université de Mbandaka et doctorant en sciences politiques à l'Université de Kinshasa, le chef de travaux Gabriel Kamba livre son analyse de la situation à la rédaction de MediaCongo Press (MCP), sous la forme interrogatoire : le retour de Kabila par Goma ne serait-il pas un pari risqué ?"
Voici son analyse en 3 points :
1. Joseph Kabila, une volonté imprévisible
La semaine du 14 au 20 avril 2025, la scène politique congolaise a été marquée par le retour du sénateur J. Kabila au pays, après un séjour de plus d'une année en dehors de la RDC. Un retour effectué par Goma, la ville de l'Est du pays occupée par les forces rebelles de l'AFC/M23. Ce qui a suscité plusieurs interrogations dans l'opinion.
Point n'est besoin de rappeler que la RDC vit une crise sécuritaire qui oppose le gouvernement de la République aux groupes armés dont le M23, qui occupe une partie de l'Est du territoire national. Cette guerre, dont les causes sont multiples, notamment économiques à travers une exploitation illicite des ressources naturelles du Congo-Kinshasa et qui a déjà causé des millions de morts innocentes, a créé une onde de choc à l'échelle mondiale. D'où la mobilisation des acteurs à tous les niveaux pour y trouver une issue négociée.
2. Retour par Goma, un pari risqué
C'est dans ce contexte que l'ancien président Kabila a choisi de revenir au pays par la ville de Goma, dans la province du Nord-Kivu. Une décision assez risquée car susceptible de beaucoup d'interprétations. En effet, les différentes médiations initiées ont de plus en plus de chance d'aboutir à un compromis. Et pour cela, les acteurs politiques majeurs sont priés d'y participer. Mais là où le pari du sénateur à vie de la RDC est risqué, c'est de vouloir prendre part à ces négociations comme Parrain de l'AFC/M23 à la place du Rwanda, sommé de vider les lieux. Car, aux yeux des congolais tous les leaders politiques ont l'obligation morale de s'unir pour défendre la Patrie qui est en danger. Donc vouloir participer aux pourparlers en adoptant une posture de rebelle ne passe pas dans l'opinion publique. Car, ce serait s'affirmer comme responsable des millions de morts enregistrées dans le pays. Ce qui mettrait tout individu en porte-à-faux avec la population. A moins que tout cela ne soit qu'une agitation gratuite.
3. Combattre le bon combat
Face au désastre qui prévaut en RDC, il faut combattre le bon combat pour en venir à bout. Puisque la crise qui secoue le Congo est la résultante d'un triptyque, à savoir :
- la convoitise Internationale ;
- le déficit managérial des gouvernants ; et
- le manque de détermination de la population.
Mais la société étant dynamique, l'environnement national et international actuel a forgé une remise en cause qui tend à résoudre cette crise. Donc, ne pas s'inscrire dans cet élan et croire qu'on peut encore exploiter les éléments de ce triptyque, c'est nager à contre-courant avec le risque de se voir éjecté du système. Le pari gagnant est celui de miser sur la cohésion nationale avec le soutien déterminé de la population.
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