Politique
Ce graphique élaboré par l’économiste Jean-Paul K. Tsasa est une parfaite illustration de la conséquence de la « distraction institutionnelle » et « l’institutionnalisation de la distraction » ayant caractérisées la dégradation de la situation économique du citoyen congolais entre 1960 et 2020.
Cela tient des chocs politico-sécuritaires récurrents qu’a constamment subis l’économie nationale en affectant la capacité des dirigeants politiques à se contenter de façon optimale sur l’objectif majeur de leurs mandats respectifs, celui de l’amélioration du bien-être du peuple.
60 ans après l’indépendance, le revenu par habitant a a chuté d’environ 60%, passant ainsi de 1039 USD en 1960 à 403 USD en 2020. Jean Paul K. Tsasa explique ce processus d’appauvrissement du citoyen congolais par deux régularités empiriques visuellement perceptibles sur son graphique ci-dessous.
Si la première est la forte récurrence des chocs d’origine sécuritaire et des perturbations institutionnelles sous forme d’instabilité politique, la deuxième régularité empirique est la pente décroissante du PIB par habitant, une tendance baissière qui est sans doute consécutive aux chocs que subit constamment l’économie congolaise.
« Une lecture alternative de ces deux régularités empiriques est de dire qu’entre 1960 et 2020 : d’une part, les garants du bon fonctionnement des institutions (c’est-à-dire les différents présidents de la République) et, d’autre part, les chefs du Gouvernement (c’est-à-dire les différents premiers ministres) ont été confrontés quasi-continument aux problèmes liés à l’instabilité politique et la gestion des crises sécuritaires dans l’exercice de leurs fonctions respectives », explique l’économiste dans son analyse sur le bilan économique post-indépendance.
L’autre chiffre illustratif concerne le taux de croissance du PIB par habitant. L’évolution de celui-ci indique clairement que la RDC a enregistré 35 taux de croissance négatifs contre seulement 25 taux de croissance positifs sur la période allant de 1960 à 2020.
A lui de préciser : « au regard de ces évidences, nous soulignons que de manière générale la distraction institutionnelle l’a emporté sur la capacité de différents dirigeants politiques à se concentrer l’essentiel, à noter : l’impératif d’améliorer le bien-être de la population. »
Et face à l’institutionnalisation de la distraction par une élite dirigeante dépourvu d’un leadership fort et la vulnérabilité de l’économie sur le plan interne, tout choc d’origine externe tel le choc pétrolier (en 1973 et en 1978), la crise financière internationale (en 2009) ou encore la pandémie de la COVID-19 (en 2020) n’ont pu que fragiliser davantage les fondamentaux du cadre macroéconomique.
« La RDC a été fondamentalement, et sans doute, victime du déficit criant de leadership dans le chef de ses dirigeants politiques, hormis quelques exceptions près. En conséquence, pour mettre fin à l’institutionnalisation de la distraction ou pour l’atténuer, le Congo a davantage besoin des leaders politiques et non des dirigeants politiques », a préconisé ce professeur d’économie.
Un leader politique, insiste Jean Paul K. Tsasa, est celui qui a le pouvoir d’inspirer les changements en faveur de la majorité. Mais aussi de les imprimer concrètement au gré des groupes de pression ou des obstacles divers.
Il est donc temps d’oeuvrer résolument pour sortir le citoyen congolais moyen de sa pauvreté qui s’est accentuée 60 ans durant. Des efforts qui ont été fournis pour remonter la pente à partir de l’an 2000 auront été, sur le plan individuel, appréciables mais non suffisants. Car, soutient l’économiste, le niveau de vie de la population s’est significativement dégradé.
Alors qu’en 1960, un congolais moyen disposait d’un revenu d’environ 3 USD par jour ; en 2020, ce revenu moyen par jour est passé à un niveau inférieur à 1,2 USD.
Par conséquent, cette situation historique et récurrente devrait interpeller au plus point les dirigeants politiques de tous bords afin de penser et d’agir « République » et « bien-être collectif » dans leur actions, mieux contributions à la gestion de la des publics.
Aussi, devraient-ils mobiliser toutes les énergies morales, intellectuelles, matérielles et financières pour remettre le pays sur la trajectoire de la croissance durable, de la résilience socio-économique et de la fin de la dépendance extérieure en produits de première nécessité.
Vivement la rupture !
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