Manu Birato quitte l’UNC et menace Kamerhe: “il n’arrivera plus à Kavumu”

Au Sud-Kivu, C’est la colère d’un désormais ancien cadre du parti de Vital Kamerhe.  Manu Birato parce que c’est de lui qu’il s’agit a annoncé à la presse qu’il quittait désormais l’Union pour la Nation Congolaise (UNC), parti dirigé par Vital Kamerhe.

Plusieurs griefs à la charge de monsieur Kamerhe, qui, d’ailleurs, rappelle-t-il, est cousin à ses enfants.

Ils se résument en une phrase: Kamerhe m’a oublié, il a oublié ma famille et il sert les autres, pourtant j’ai tout perdu à cause de lui.

Au cours de cette conférence de presse de plus ou moins 2 heures tenue à Bukavu ce dimanche 8 décembre, Manu Birato rappelle qu’il a été persécuté sur plusieurs plans, même fiscal parce qu’il se présente comme le « Blé Goudé de Kamerhe » en référence à l’ex-chef des “Jeunes patriotes” ivoiriens et fervent soutien de Laurent Gbagbo.

Il révèle qu’il a été obligé de s’exiler en Belgique, parce que « poursuivi » par l’ancien Gouverneur Marcellin Cishambo, qu’il pardonne d’ailleurs pour être venu au deuil de son père alors que Vital Kamerhe ne l’a jamais fait depuis qu’il a perdu ses deux parents.

Pour l’UNC, Kamerhe a commis deux erreurs, selon Manu Birato. Premièrement, il s’agit d’un «pouvoir absolu» détenu par Vital Kamerhe sur son parti. Or, dit-il «le pouvoir absolu corrompt absolument» et en second lieu, c’est celle de s’entourer des «pauvres» pourtant, insiste-t-il, «On ne fait pas la politique quand on est « pauvre».

«Il y a des gens qui sont venus, des va-nu-pieds dans le parti et il a fait d’eux ses proches collaborateurs. Or, un pauvre à côté du décideur sème la haine, la division parce qu’il est jaloux des riches » dit-il.

Manu Birato explique qu’il a mené plusieurs démarches pour que la médiation soit faite entre lui et Vital Kamerhe mais sans succès. Il dit d’ailleurs avoir appelé Norbert Basengezi Katintima qui a reconnu « sa loyauté » en Kamerhe pour la médiation mais jusqu’à ce jour, rien a été fait. Une démarche menée également vers les « sages » de l’UNC.

«Pour votre rappel, je suis allé même voir les sages de l’UNC Bukavu. Je leur ai demandé de faire la médiation entre Vital et moi. Jusque-là, aucune réaction, aucune réponse. Alors, que voulez-vous que je fasse, il n’y a pas de relation personnelle. C’est vrai que c’est mon frère, je  ne vais pas le nier…il a des parentés avec mes enfants, nous en resterons là. Parce que mes enfants sont en train d’attendre. Il y a un qui a fait son master en Afrique du Sud…son dossier est à Kinshasa et n’a jamais été servi. Mon fils ! Cousin de Vital Kamerhe. Mais pendant ce temps, Kamerhe offre des postes à des gens qui n’ont rien fait pour ce pays, pour cette province. Il est maintenant du côté de l’Ouest. Vous savez vous-même pourquoi il est à l’Ouest” se plaint-il.

Celui-ci menace clairement le président de l’UNC de ne plus permettre qu’il vienne battre campagne à Bukavu et dans une partie du territoire de Kabare.

Moi, j’aimerai qu’en 2023, Vital aille déposer sa candidature à l’Ouest parce qu’il n’arrivera plus à Kavumu. Je vais appeler mes frères de Kavumu, je vais appeler mes frères de Bushumba, je vais appeler mes frères de Birava, je vais appeler mes  guérilleros de Kalengera pour qu’on lui barre la route » menace Manu Birato.

En attendant, Birato se dit prêt à intégrer le Front Commun pour le Congo (FCC) ou l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) si la demande lui est faite, rappelant qu’entant qu’acteur politique, ce sont les intérêts qui comptent.  Il refuse tout de même de revenir à l’opposition pour ne plus revivre la même situation que quand il était dans l’UNC à l’opposition.