Politique
Avec son « safari » réussi dans l’Est, Moïse Katumbi confirme son leadership dans l’Opposition
Le Parlement tarde à inscrire à l’ordre du jour la question du porte-parole de l’Opposition. Comme en 2006 et 2011, ces tergiversations et autres manœuvres dilatoires tendent à faire rater une fois de plus ce poste à l’Opposition. A y regarder de plus près, c’est le FCC, et donc Joseph Kabila, son autorité morale, qui en tirerait bénéfice. Cela pour des raisons évidentes. Sans compter le jeu malsain de certains opposants qui voient mal Moïse Katumbi accéder à ce poste, alors que tous les indices penchent en sa faveur.
L’Opposition est encore loin de s’affranchir de son vieux démon de la division. Une fois de plus, c’est au Parlement qu’elle étale ses contradictions. Le poste de rapporteur adjoint au bureau de l’Assemblée nationale, censé revenir à l’Opposition, en donne la preuve. Sans compter l’enlisement dans lequel se sont embourbés les trois groupes parlementaires de l’Opposition qui ont du mal à pourvoir aux postes leur réservés dans les différentes commissions permanentes de l’Assemblée nationale.
Au sein de l’Opposition, on n’est plus loin d’un dialogue des sourds. Au-delà de l’élection du rapporteur adjoint de l’Assemblée nationale et des délégués de l’Opposition dans les bureaux de différentes commissions permanentes, une question continue encore à tarauder les esprits. C’est bien entendu l’élection du porte-parole de l’opposition. La question est d’ailleurs réglée dans la Constitution.
Par deux fois, soit en 2006 et 2011, l’opposition s’est retrouvée dans l’incapacité de se choisir un porte-parole. Une incapacité qui a largement profité au pouvoir en place, incarnée alors par Joseph Kabila. En 2019, la même erreur risque de se répéter.
En effet, l’opposition s’est une fois empêtrée dans ses contractions, oubliant l’essentiel, c’est-à-dire fédérer toutes ses forces pour servir de contrepoids au pouvoir. Pour le cas précis de l’Assemblée nationale, les contradictions sont telles que l’on voit mal comment l’opposition pourrait sortir du piège dans lequel elle s’enferme au jour le jour. Les plus optimistes n’excluent pas un sursaut d’orgueil de dernière minute dans les rangs des opposants. Pour l’instant, les premiers indices ne sont pas rassurants. Pour autant chaque camp s’accroche à sa position, refusant apparemment toute concession.
Voilà une situation qui fait la part belle au FCC de Joseph Kabila. On sait que, pendant son règne de 18 ans, Joseph Kabila a déployé tous les moyens à sa disposition pour empêcher l’opposition de se choisir un porte-parole, selon les prescrits de la Constitution. Joseph Kabila avait réussi son coup aussi bien en 2006 qu’en 2011.
Quoi qu’écarté du pouvoir à la suite de la présidentielle de décembre 2018, Joseph Kabila, qui garde une mainmise sur les institutions, via sa plateforme politique, le FCC, voudrait donc rééditer le même exploit. Il compte une fois de plus sur la naïveté des opposants qu’il a appris à manipuler par des moyens subtils mais efficaces. Conséquence : le choix du porte-parole de l’Opposition devient une gageure. Les nombreuses tergiversations qui rongent l’Opposition parlementaire corroborent cette thèse.
Moïse Katumbi fait peur
En réalité, c’est Joseph Kabila qui tire les ficelles. Pour quelle raison ? Moïse Katumbi fait peur. Torturé de mille et une manières avant d’être forcé à un exil qui a duré trois ans et l’a empêché de se présenter à la présidentielle de 2018, l’homme des trois penaltys était considéré comme mort politiquement. Curieusement, à la faveur de l’alternance intervenue en 2018 et qui a porté Félix-Antoine Tshisekedi à la tête de la RDC, Moïse Katumbi a repris tous ses droits après avoir été lavé de tous les montages judiciaires qui pesaient sur lui.
« Une des perdues dix de retrouvées ». Cet adage s’applique bien au président d’Ensemble pour le changement qui a réussi à aligner le plus grand nombre d’élus de l’Opposition dans les deux Chambres du Parlement. Du coup, il part pour être le grand favori pour le poste de porte-parole de l’Opposition. Ce qui donne des insomnies au FCC et à son autorité morale.
Au FCC, le mot d’ordre est connu : tout faire pour bloquer Katumbi. Pour y arriver, Joseph Kabila a déployé de gros moyens qui vont jusqu’à l’infiltration de l’Opposition, pour semer la confusion dans ses rangs. Ce qui justifie d’ailleurs le spectacle désolant qu’offrent présentement les opposants, incapables de se mettre d’accord sur un candidat au poste de rapporteur adjoint et sur leurs délégués dans différentes commissions permanentes de l’Assemblée nationale. A la manœuvre, il y a bien évidemment Joseph Kabila qui remue ciel et terre pour barrer la route à Moïse Katumbi.
Le grand succès que récolte le safari national qu’a lancé depuis le Grand Katanga le leader d’Ensemble pour le changement a sérieusement brouillé les cartes du FCC. En effet, Joseph Kabila pensait court-circuiter Katumbi en l’opposant à un autre leader, plus conciliant de l’opposition. Mais, à la fin de son safari dans l’Est, Moïse Katumbi a mis la barre si haut que l’opposer à un autre candidat dans la course au porte-parole de l’Opposition est un pari perdu d’avance.
Sans s’avouer vaincu, le FCC a levé l’option de tout faire pour décaler l’échéance de l’élection d’un porte-parole de l’Opposition. Pour ce faire, Joseph Kabila se sert des présidents de deux Chambres du Parlement, à savoir Jeannine Mabunda et Alexis Thambwe Mwamba, qui lui obéissent au doigt et à l’œil.
Dans toutes les manœuvres que déploient le FCC et son autorité morale, c’est Félix Tshisekedi qui aura finalement le dernier mot. Va-t-il jouer le jeu de Joseph Kabila en fermant les yeux devant tout ce qui se met en place au sein du FCC ou faire parler la Constitution ? Difficile à dire pour l’instant.
Selon des sources très introduites, le chef de l’Etat dispose d’assez de marges de manœuvres pour battre la mesure et amener les deux bureaux du Parlement à convoquer une plénière pour donner l’occasion à l’Opposition de se choisir son porte-parole. Ce serait faire preuve de courage politique.
En tout cas, pour l’instant, Moïse Katumbi est parti pour triompher haut la main dans l’élection – c’est tout ce qu’on souhaite – d’un porte-parole de l’Opposition. Tous les sondages le plébiscitent.
Dans l’Est, Katumbi vient de faire une belle démonstration de sa popularité et de son ancrage dans l’Opposition. Bien plus, il a confirmé qu’il est, à juste, le leader indiscutable de l’Opposition.
Retarder la tenue de la plénière élective du porte-parole de l’Opposition équivaudrait à tirer un fil fin qui finira bien par se rompre. Les observateurs les plus avertis en sont convaincus.
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