Politique
Alors que le coordonnateur de la plateforme Front commun pour le Congo (FCC) présentait la veille Thambwe Muamba, candidat porté à l’unanimité du FCC au perchoir de la Chambre haute, le deuxième poids politique du FCC s’est désolidarisé ce mercredi 03 juillet par l’investissement de leur candidat président du Sénat, le plusieurs fois ministre Bahati Lukwebo, autorité morale de l’alliance des forces démocratiques du Congo (AFDC). Dès lors se dégage une incongruence qui lance le début des hostilités au sein de cette plateforme dirigée par l’ancien président Joseph Kabila Kabange.
Alexis Thambwe Muamba et Joseph Kabila Kabange
Au regard de la pugnacité dont fait montre l’honorable Bahati Lukwebo en dépit du dévolu du « Raïs » jeté sur l’ex-ministre de la Justice et garde de sceaux, Alexis Thambwe Muamba, plusieurs observateurs en arrivent à se demander ce que cacherait réellement cette obstination qui démarque le patron de l’AFDC de la ligne édictée par l’autorité à qui ils ont prêté allégeance.
Joseph Kabila Kabange et Modeste Bahati Lukwebo
Dire que Bahati Lukwebo se battrait comme le diable dans un bénitier pour faire valoir le partage équitable des postes au sein de la plateforme kabiliste, semble ne plus convaincre. En effet, après avoir assumé différents postes ministériels au sein des gouvernements qui se sont succédé, l’heure serait à la récompense pour la loyauté indéfectible qu’il incarne. Pour ce faire, seule la présidence du Sénat, poste vacant, pourrait couronner sa carrière politique après la Primature et l’Assemblée nationale manquées. Au-delà de cette volonté démesurée qui toutefois le boosterait à la position la plus prestigieuse pour le dur combat de l’homme politique, la place de la deuxième personnalité du pays équivalant à la vice-présidence dans certains pays, semble être réservée aux élites, à la crème de Kingakati, donc aux personnes incarnant réellement la vision de l’ancien chef d’Etat, lui-même sénateur à vie. Point n’est besoin de rappeler qu’en cas de problème, c’est le président de cette haute chambre qui assumerait les fonctions ad intérim du président de la République. C’est là où l’équation devient corsé lorsqu’on sait que Bahati Lukwebo qui partait favori pour la présidence des deux hautes instances que le concours des circonstances a, hélas, modifié le cours, a été soupçonné de mener des tractations en cachette pour créer une majorité dans le dos de son autorité morale. Le couac dans les relations serait parti de là, soutient plusieurs analystes, c’est ce qui l’aurait discrédité, renchérissent-ils.
D’ores et déjà, ses chances étant maigres, une autre question taraude les esprits, celle de savoir si la candidature de Bahati ne serait pas une campagne de pression politique pour obtenir des postes importants dans les prochaines nominations ?
Passé de l’AFDC à l’AFDC/alliés qui fait sa force, il serait discriminatoire de la part l’honorable Bahati de révéler des intérêts égoïstes quand il est un secret de polichinelle que sa prédominance après le parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) est due aux partis satellites qui ont rallié sa cause pour les élections. Toutes les démarches qu’il entreprend dès lors sont faites en tenant compte de ses alliés. Ces derniers doivent tirer gain de leur engagement. Au-delà du parlement, le gouvernement dont on attend la publication, la diplomatie et le portefeuille sont encore à pourvoir. L’on comprendrait la taille des enjeux pour lesquels Modeste Bahati va jusqu’à défier l’autorité morale du FCC. Être aux affaires lui octroierait un long bras. Il aura tout un champ de manœuvre, cela lui sera nettement plus facile de positionner ses ouailles. A défaut, il pourrait lui être également confié, dans le secret, des quotas, la gestion de plusieurs biens de la république. Sauf que là, certains pensent, qu’ « il [Bahati] pourrait y trouver son compte], bouffer l’air frais en toute quiétude et par ricochet engranger des bons bénéfices ». C’est aussi une belle façon de finir sa carrière « une retraite paisible », souligne-t-on. Dans ce cas, qu’adviendraient-ils de ses colistiers ? Se contenteraient-ils de simples titres ou postes dans l’anonymat quand les postes politiques offriraient gros avantages, prestige, et une certaine intouchabilité ?
Et si Bahati était le plan B ?
Par-dessus toutes les pistes envisageables, d’aucuns n’ignorent que dans ce genre de conflits, le PPRD reste maitre dans l’art de la prestidigitation. De ce fait, il sied de souligner si pas de rappeler que le silence de Joseph Kabila que l’on ne sait définir ce qu’il cacherait n’a jamais prouvé de limites. Ils en veulent pour preuve, le choix inattendu du Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba ou de la présidente de l’Assemblée nationale, pendant que de tous les noms des pressentis à la présidence de la chambre basse claironnés çà et là, la parité n’a été de mise.
Personne n’a oublié, le scénario de 2007 entre Léon Kengo wa Dondo et Léonard She Okitundu. En dépit de la majorité dont jouissait sa famille politique à la chambre haute du parlement, She Okitundu, pourtant plébiscité comme futur président du Sénat avait perdu face à Kengo qui était de l’opposition. Ayant tiré les leçons de cette expérience malheureuse, beaucoup pensent que Joseph Kabila joue deux cartes à la fois en présentant en réalité deux candidats. Avec cette stratégie quel que soit le gagnant de cette élection, le pouvoir resterait dans les mains du Front commun pour le Congo (FCC).
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Modeste Bahati Lukwebo, président de l'AFDC