Société
L’intransigeance de Paul Mwilambwe, prévenu en fuite, et l’un des condamnés par défaut au premier degré (peine capitale), à témoigner sur les circonstances de l’assassinat de Floribert Chebeya renforce davantage la situation juridique du Général John Numbi, accusé depuis d’auteur intellectuel. Et contre qui, une plainte de l’ONG VSV loge sans suite, l’Auditorat Général des FARDC.
John Numbi est loin de se tirer de l’affaire Chebeya, assassiné le 1er juin 2010, dans l’enceinte du Commissariat Général de la Police, à Kinshasa. Pour l’ONG VSV, cet officiel général en demeure l’auteur intellectuel. Ces accusations sont consolidées et affirmées par Paul Mwilambwe, co-accusé en fuite, devenu par la suite témoin à charge. Et, est prêt de faire déposition.« Je demande que je sois extradé dans mon pays pour que mes déclarations soient crédibles », a-t-il déclaré à RFI.
Paul Mwilambwe n’est pas à sa première demande de vouloir témoigner sur les circonstances de l’assassinat de Chebeya.
Nous sommes le 19 juin 2012, alors que la Haute Cour militaire venait de procéder à l’ouverture du procès dit Chebeya au degré d’appel, une année après la décision du premier juge soit rendue, soit le 23 juin 2011. Voilà quelques jours après l’audience en introduction, des révélations accablantes se font sur le « vrai auteur intellectuel ou le commanditaire » de l’assassinat de Floribert Chebeya et de son chauffeur Fidèle Bazana, tous membres de l’ONG VSV.
Des révélations décrivant également les circonstances, mieux le scénario de cet assassinat. Lesquelles révélations mettent en insécurité juridique permanente le général John Numbi.
Paul Mwilambwe se confiant en 2012 au journaliste belge Thierry Michel avait décrit cet ignoble meurtre. D’après lui, le commanditaire de ce double assassinat est sans contestation le général John Numbi, constamment et exclusivement suspecté par les parties civiles en tant qu’auteur intellectuel ou numéro 1 dans cette affaire.
Dans ses déclarations, Paul Mwilambwe a eu à affirmer que cet assassinat était perpétré dans les installations du Commissariat générale de la Police nationale congolaise a Kinshasa ou se situaient les bureaux du général John Numbi, Commissaire général de la PNC au moment des faits.
Concrètement, expliqua ce témoin à charge, Floribert Chebeya a été étouffé avec des sacs plastiques et des scotchs autour de la tête. Et que c’est le major Christian Ngoy Kenga Kenga, un autre prévenu, en fuite, condamné par contumace à la peine capitale, qui a exécuté Chebeya sur ordre de John Numbi qui lui aurait promis la somme de 500.000 dollars.
« C’est la partie qui m’a le plus interpellé, parce que quand vous regardez le rapport de l’autopsie, l’hypothèse de la mort par étouffement avait déjà été évoquée », a en son temps indiqué Me Mukendi, président du collectif des avocats des parties civiles.
Commission rogatoire évitée
A travers son porte parole Lambert Mende, pour le gouvernement r-dcongolais (sous le régime de Kabila), ces révélations ne pourraient faire foi, si et seulement elles étaient faites devant le juge r-dcongolais, lequel juge était entrain de connaître l’affaire en question.
Mais le régime Kabila n’avait jamais fourni d’efforts pour ne fusse que mettre en mouvement une commission rogatoire (une procédure appelée à laquelle pourrait recourir la justice r-dcongolaise pour recevoir le témoignage d’une personne notamment, Paul Mwilambwe se trouvant en dehors du pays).
A travers ces révélations, les parties civiles entendaient de l’Auditorat général de transformer la qualité de John Numbi dans cette affaire c’est-à-dire du renseignant au prévenu pour qu’il soit jugé.
Preuves matérielles
Les parties civiles avaient au premier degré soulevé, dès le début de ce procès, des exceptions déclinatoires d’incompétence, celles de méconnaître à la Cour militaire la compétence de statuer sur cette affaire. Elles ont soutenu que les preuves d’exécutions matérielles ou coopérations directes qui font croire que John Numbi est impliqué dans cette affaire sont notamment, le caractère certain des écrits, aveux circonstanciés et relevés téléphoniques qui ne l’épargnent nullement.
Leur voeu, pendant ce procès était que la Cour militaire constate qu’il pesait sur John Numbi des indices constants de culpabilité et qu’elle puisse, par conséquent, se dessaisir au profit de la Haute cour militaire, qui se trouve être son juge naturel.
Une demande qui avait été rejetée par le juge de la Cour militaire qui avait estimé ne pas avoir cette compétence et qu’il revenait à l’Auditeur d’en procéder, s’il y avait lieu.
Ces parties avaient cependant, dès le premier degré, déposé une plainte contre John Numbi. Curieusement, la suite ne leur a jamais été réservée. Le silence de l’Auditorat Général des FARDC peut être assimilé à un classement sans suite ?
Mais les parties n’ont jamais désarmé. Récemment, la VSV a demandé à ce que ce procès soit rouvert. Par quel mécanisme ? Alors que la décision dans cette affaire est déjà devenue irrévocable.
Heureusement, pour elles, John Numbi n’avait jamais été partie au procès dans cette affaire. Il a juste été appelé comme renseignant. En lieu et place demander la réouverture, les parties civiles feraient mieux d’actualiser leur plainte contre lui.
La question est de savoir si réellement, le régime de Tshisekedi va le livrer ? Et surtout qu’il serait devenu très proche de l’actuel président de la République. Si ce dernier ne le livrait à la justice, il risque d’avoir les mêmes problèmes diplomatiques que le régime Kabila avait eus notamment, pour cette affaire.
Une belle manière de protéger John Numbi est d’occasionner ce procès. Dans ce cas, si la justice le déclarait innocent, il sera juridiquement désormais de tout soupçon.
Par Me Papy Mbaki Ndombele, Observateur de la vie Juridique et judiciaire congolaise 0899525114
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