Musique
Avec sa voix enveloppée du velours, Faya Tess enflamme les cœurs à la seule vue de ses yeux doux. D'où, son surnom de la « Sirène d’eau douce ». Congolaise du sang, elle a conquis toute l’Afrique, l’Europe et l’Amérique. Aujourd’hui encore, l’ex diva de l’Afrisa International vient de surprendre le marché du disque avec un très bel opus intitulé « Désoléeee ». Ce nouveau playing a été au centre d’un entretien que nous avons eu avec la chanteuse, depuis Paris. Egalement, elle a saisi l’occasion pour éclairer la lanterne au sujet de son absence aux obsèques de Tabu Ley, à Kinshasa.
Retrouvez, ci-dessous, l’intégralité de l’interview.
Les générations de mélomanes se succèdent mais certains ignorent le nom de Faya Tess. Pouvez-vous rappeler encore aux lecteurs la personne de Faya Tess dans la musique congolaise ?
Je suis la Sirène d’eau douce. Faya Tess est née en 1966 à Kinshasa, en R.D. Congo. Sous ses apparences calmes, elle cache un volcan en constante ébullition justifiant ainsi son nom de Faya Tess, le feu ravageur…. Après avoir abandonné mes études devant être sanctionnées par un diplôme d’ingénieur, je rejoins l’un des deux grands courants de la rumba Congolaise et école : Fiesta. C’est en 1986 que j’avais intégré le groupe Afrisa international du Seigneur Tabu Ley. A l’époque, j’étais un élément d’espoir de cet ensemble musical et tête d’affiche à côté du patron de l’Afrisa. Ensemble, nous avions fait les beaux temps. Bref, je suis une ancienne chanteuse d’Afrisa, bien formée par Pascal Tabu Ley Rochereau. Que le public retienne que depuis un certain temps, ma carrière se passe plus en Europe qu’au Congo. C’est la raison pour laquelle moi et mon actuel producteur, nous voulons inverser les choses pour être plus souvent prés de mon public congolais.
Le public vous a découvert grâce à Tabu Ley, qui malheureusement, nous a quittés, en novembre 2013. Pourquoi n’aviez-vous pas assisté à ses obsèques à Kinshasa ?
Beaucoup de choses à dire à ce sujet. Le public doit savoir que j’étais littéralement terrassée par la disparition de Tabu Ley, qui était mon mentor, jusqu'au dernier moment, avant le rapatriement de son corps. D'ailleurs, certains membres de l’organisation m’ont fait croire que j’allais être dans la délégation qui devait accompagner le corps de l’illustre à Kinshasa. C’est à la dernière heure, presque à l’aube du rapatriement, que j’ai compris qu’il y avait d’énormes failles dans l’organisation. D'autres personnes se sont ajoutées sur la liste etc. Je n’ai même pas eu le temps de préparer le voyage pour rejoindre Kinshasa de par moi-même. Car, c’était tard ! Enfin, l’essentiel est que tout s’est bien passé et dignement. Personnellement, j’étais de tout cœur avec toute la famille biologique et artistique. Ici en Europe, on lui avait rendu hommage. Je suis intervenue activement. Les images en témoignent !
Quels souvenirs gardez-vous de ce monument de la musique congolaise ?
Les souvenirs sont illimités avec Tabu. Un des premiers, c’est le moment où il avait entrepris les démarches pour m’embaucher dans Afrisa. Il était venu lui-même en personne pour voir mes parents et les avait convaincus. Seigneur Ley avait cru en moi dès le premier moment où il m’avait vu chanter. Un autre souvenir, et grand souvenir : c’était lorsque je lui faisais écouter la chanson « Mongali » à Bruxelles alors qu’il était encore dans cette maison de repos. C’était en fait deux mois avant son décès. J‘étais allée lui faire écouter « Mongali » que je viens d’interpréter dans mon nouvel album qui vient de sortir juste après son décès. On avait passé toute une journée. Paix en son âme !
Pourquoi aviez-vous quitté le groupe Afrisa à l’époque ?
J’ai quitté l’Afrisa pour la simple raison que le groupe venait de s’installer à Paris où je fais ma vie de famille. Je n’ai pas pu suivre le groupe qui devait se rendre aux U.S.A pour plusieurs mois. Ainsi, j’ai démarré ma carrière solo.
Qu’étiez devenue après votre séparation avec Seigneur Ley ?
Je mène ma carrière solo. Il m’est arrivé de collaborer avec d’autres artistes du monde et aussi des talentueux congolais. Etant très sensibles aux problèmes de société, je mène aussi des actions sociales. Je suis, en même temps, ambassadrice à l’«Afrique avenir », qui fait la sensibilisation pour la prévention contre le VIH/Sida, l’Hépatite et les IST, auprès de la population d’Afrique subsaharienne et des caraïbes. Je joue dans les grands festivals à travers le monde… Donc, je suis bel et bien débout !
Combien d’albums avez-vous déjà réalisés tout au long de votre carrière solo ?
Déjà 4 albums dont plusieurs featuring avec beaucoup d’artistes congolais et étrangers. Mon quatrième disque vient d’être lancé sur le marché. Il s’intitule « Désoléeee ». L’album a été lancé le mois dernier à Paris où j’avais organisé une grande conférence de presse avec mon producteur, André Tetu, afin de le présenter officiellement aux journalistes. D’une façon générale, Paris est le point d’approvisionnement de tous les distributeurs en Europe. D’où l’album se propage automatiquement. Et puis, nous avons eu des contacts avec des grandes maisons pour assurer la distribution à travers le monde. Vu la mondialisation qui amène la révolution dans le circuit musical, nous venons également de mettre la vente en ligne, c’est-à-dire, sur Internet. Donc, même en Australie, au Brésil ou ailleurs, on peut acheter en téléchargeant facilement les chansons sur Internet.
Avec qui, a-t-elle chanté votre nouvel album ?
D’abord moi-même, arrangeur. Vraiment, j’ai donné le meilleur de moi-même avant de faire appel aux artistes. Canta Nyboma et Caen Madoka m’ont aussi accompagné dans la réalisation.
Quelle valeur artistique peut-on attribuer à cette œuvre ?
Je chante plus des faits qui se passent dans la société. Voila une œuvre où toutes les générations peuvent se retrouver. Je n’exploite pas seulement le thème d’amour dans mes chansons. FAYA TESS est interpellée par tout ce qui touche l’être humain et très sensible aux injustices et aux violations des droits humains.
Comment la communauté congolaise a-t-elle accueilli « Désoléeee », sur le bac en Europe ?
L’album a été bien accueilli. Je reçois beaucoup d’éloges venant de partout.
Comment entrevoyez-vous l’avenir de la musique congolaise avec l’absence criante des talents féminins ?
Je ne crois pas qu’il y a absence de talents mais plutôt absence des opérateurs ou producteur pour encourager des jeunes talents !! Personne ne veut prendre le risque.
Mot de la fin ?
Faya Tess : Je vous remercie d’abord pour votre volonté de collaborer et votre soutien. Merci au public qui m’envoie des messages des soutiens, malgré mon absence au pays. Je leur dis, désormais ; on sera plus régulièrement ensemble.
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