Politique
Kabund n’est plus dans l’ombre. Au troisième anniversaire de son parti Alliance pour le changement (A.ch), l’ex-homme fort de l’Udps (parti présidentiel) est revenu au-devant de la scène avec son costume de combattant et son discours de feu. Le radical opposant s’est offusqué contre ce qu’il qualifie de dérive autocratique, mafieuse et tribaliste du régime Tshisekedi.
Au cœur de son allocution, une grave accusation : le bradage des ressources minières du Congo-Kinshasa aux Américains, sous couvert d’un supposé dénouement du processus de paix dans l’est.
Il s’agit d’un contrat au goût de déjà-vu, crache-t-il. « Nous mettons le président Félix Tshisekedi et son gouvernement en garde contre toute tentative de brader nos richesses minières auprès des Américains sous prétexte de ramener la paix dans l’est du pays », a lancé Kabund, d’un ton grave, comme pour renouer avec sa verve des années de lutte anti-Kabila.
L’ancien premier vice-président de l’Assemblée nationale évoque un contrat opaque, en cours de négociation avec les États-Unis et s’inquiète de son impact. Pour lui, ce projet n’est ni une solution de paix ni un levier de développement, mais un détournement organisé, qui pourrait prendre des allures du tristement célèbre contrat chinois. « Nous disons aux Américains que l’incapacité du régime à sécuriser les Congolais n’est pas une question de moyens, mais de mauvaise gouvernance, de corruption et de détournements. Même les fonds destinés aux armes, aux salaires des militaires, sont volés », a-t-il remarqué.
Cependant, il a appelé Washington à reconsidérer ce partenariat, pour éviter qu’il ne profite à une clique prédatrice plutôt qu’au peuple congolais.
Un pays au bord de l’implosion
Le tableau brossé par JM Kabund est sombre, tragique, presque apocalyptique : effondrement de l’État, tribalisme institutionnalisé, oppression des libertés, économie en chute libre. Pour lui, le Congo de Tshisekedi n’est plus qu’un État-fantôme, dévoré de l’intérieur par les antivaleurs. « L’unité nationale est brisée. La division ethnique est cultivée au sommet de l’État. La liberté de la presse, la liberté d’expression, tout cela est réprimé. Le régime instrumentalise de faux complots pour éliminer l’opposition », a-t-il tonné.
Jean-Marc Kabund signe ici sa véritable rentrée politique. Son discours n’est pas celui d’un acteur en quête de réconciliation, mais d’un tribun en guerre contre l’ordre établi. Un retour aux accents de 2016, quand il dénonçait avec virulence les abus du régime Kabila. Sauf qu’aujourd’hui, son artillerie est dirigée contre Tshisekedi, son ancien allié. « Ce régime est devenu dictatorial, impopulaire, tribaliste, séparatiste, conduit par des incompétents. La population souffre, les indicateurs socio-économiques sont au rouge. Le pays est en chute libre », a-t-il fulminé.
Pour l’ex-prisonnier du régime, seule une résistance politique et constitutionnelle peut stopper l’effondrement. L’opposant dénonce l’opportunisme, le clientélisme, le mensonge comme devenus « normes d’État », et appelle à une alternative crédible fondée sur la justice, la redevabilité et la refondation des institutions.
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L’opposant Jean-Marc Kabund devant ses militants, lors du troisième anniversaire de son parti politique Alliance pour le changement (A.ch). @Photo Droits tiers.