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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 02 mai 2024
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Forum « Stand Speak Rise Up ! »: Un appel à agir contre les violences sexuelles

2019-03-30
30.03.2019
Diaspora
2019-03-30
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Contre le viol comme arme de guerre, la grande duchesse Maria Teresa de Luxembourg aux côtés du docteur Mukwege pour faire de la prévention une des priorités de la communauté internationale. (© Cour grand-ducale/Sophie Margue)

Faire reconnaître le viol comme crime de guerre et obtenir réparation pour les victimes, tel est le but du forum «Stand Speak Rise Up!» qui a débuté mardi à Luxembourg, à l’initiative de la Grande-Duchesse Maria Teresa. Le discours du Dr Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018, a marqué.

Répondant à l’invitation de la grande-duchesse Maria Teresa, une quarantaine de victimes de violences sexuelles se sont retrouvées au Luxembourg autour des deux Prix Nobel de la paix 2018, le docteur congolais Denis Mukwege, connu pour « réparer » les femmes, et la jeune yézidie Nadia Murad, ancienne esclave sexuelle de Daesh. Leur but ? Que « la prévention des violences sexuelles devienne une des priorités de la communauté internationale ». « Toutes les formes de réparation qui permettent aux victimes d’être reconnues et réhabilitées sont nécessaires pour leur permettre de recommencer leur vie », a-t-il expliqué, rappelant également que ce «droit de réparation « est tout simplement, « un droit humain ».

La violence sexuelle dans les conflits est une expression de pouvoir, de perversion, de discrimination et de domination que des systèmes patriarcaux ont développée depuis des siècles. Et à ce titre, selon le Dr Mukwege, « en tant que société, nous avons pour obligation de soutenir les survivantes dans leur révolte à briser le silence. Nous n’avons aucune excuse de ne pas nous battre à leurs côtés ».

Pour le « docteur qui répare les femmes » qui ont subi des mutilations sexuelles à la suite des viols, se taire « rend complice ».

Faire de la prévention une priorité de la communauté internationale

(© Cour grand-ducale/Sophie Margue)

Mardi 26 et mercredi 27 mars, elles étaient nombreuses à avoir accepté l’invitation de la grande duchesse Maria Teresa pour lutter contre l’utilisation du viol comme arme de guerre.

Avec le soutien de ces femmes issues de dix-huit pays et qui se qualifient elles-mêmes de « survivantes », cette dernière a tenu un émouvant discours à l’attention de la communauté internationale comme le rapportent nos confrères du Monde.

« Les violences dans les zones sensibles connaissent une recrudescence sans précédent. Elles n'ont qu'un seul but: terroriser et humilier ». c’est par ces propos que la Grande-Duchesse Maria Teresa a ouvert ce mardi le forum. « Des centaines de milliers de civils dans le monde sont victimes de violences sexuelles dans les zones sensibles. C'est une "arme de destruction massive », a-t-elle poursuivi.

« Élevons nos voix pour que la prévention des violences sexuelles devienne une des priorités de l’action de la communauté internationale et des dirigeants du monde entier (…) Nous ne pouvons pas accepter que le viol de guerre soit un des crimes les moins rapportés et les moins punis dans le monde, que les victimes soient rarement identifiées et que les exactions soient passées sous silence parce que les femmes ont peur de parler », s’est-elle insurgée devant 1200 participants dont les deux Prix Nobel de la paix 2018, Nadia Murad et Denis Mukwege, autour desquels se trouvaient le premier ministre du Luxembourg, Xavier Bettel, la haut-commissaire aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, et la représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU pour les violences sexuelles dans les conflits, Pramila Patten.

« Nous ne pouvons pas arrêter la guerre, mais ayons l’ambition de vouloir arrêter l’utilisation du viol comme arme de guerre »

La grande duchesse a par ailleurs appelé à l’obtention de moyens d’action renforcés afin de mettre un terme à la « culture de l’impunité » d’une part, et à une participation financière afin de venir en aide aux populations civiles, victimes de ces violences, d’autre part. « La force de notre mobilisation collective aura un impact considérable sur la vie de milliers de femmes qui ont le droit, elles aussi, de vivre dans la dignité et le respect de leurs droits fondamentaux. Nous ne pouvons pas arrêter la guerre, mais ayons l’ambition de vouloir arrêter l’utilisation du viol comme arme de guerre , a conclu Maria Teresa.

« Nous devons agir concrètement », estime de son côté Xavier Bettel. « Tant que cette situation perdurera, le combat ne sera pas terminé ».

« Il faut du courage pour parler, pour affronter le regard des autres, heureusement nous l’avons ce courage, crie fièrement Bernadette Sayo, également membre du SEMA (Réseau mondial de victimes et survivantes pour mettre fin au viol de guerre).

L’éducation comme piste

L’éducation pourrait être une piste, a lancé Denis Mukwege : «Nous devons initier nos enfants à la masculinité positive et trouver des moyens de déconstruire la masculinité toxique pour enrichir notre société de nouvelles générations promptes à défendre l’égalité entre les femmes et les hommes.» Le principal remède à ce mal reste la loi pour mettre fin à l’impunité à l’échelle locale et globale, ainsi que d’instaurer l’égalité entre les hommes et les femmes. Encore faut-il que ces décisions soient appliquées, regrette le docteur.

Fort de son expérience au contact des victimes, Denis Mukwege préconise également des réparations juridiques, mémorielles ou financières, nécessaires à la reconnaissance des violences et des victimes en tant que telles. Il propose la création d’un fonds «qui interviendrait quand l’autorité de tutelle ou l’État ne peut ou ne veut pas faire de réparation» et constituerait «un geste palpable».

Une autre étape de la reconstruction des victimes passe par la prise en charge qui doit être «accessible et non stigmatisante». «Elle doit être considérée comme un droit humain à la réhabilitation.» Une prise en charge holistique et intégrale qui pourrait s’inspirer de celle qu’il pratique dans sa fondation Panzi. Les victimes y trouvent à la fois des réponses à leurs problèmes médicaux, psychologiques, juridiques et socioéconomiques de manière confidentielle avec la finalité de pouvoir se relever et reprendre leur vie en main.

« Les victimes ont un énorme potentiel de résilience pour transformer la souffrance en pouvoir jusqu’à devenir des actrices du changement dans la société », souligne Denis Mukwege. Mais pour que la femme devienne l’avenir de l’homme toxique, encore faut-il qu’elle atteigne une autonomie suffisante pour ne plus être sous sa coupe. « Elles ne peuvent y arriver seules, d’où l’importance de la mobilisation », poursuit le docteur, qui a réitéré son appel aux États et à la communauté internationale « à tracer une ligne rouge contre ces crimes ».

« Les violences sexuelles doivent être éradiquées, elles doivent disparaître de notre planète, de notre vocabulaire, être reléguées aux misères et aux cauchemars du passé », poursuit-il, prévenant que la lutte sera dure, mais que sa « conviction en la victoire est inébranlable ». Pour conclure, il intime aux femmes : « Restez debout, tenez bon! »

Un message d’espoir au milieu d’un océan d’atrocités

Des victimes de violences venues temoigner. (© L'essentiel)

Actuellement, neuf migrants sur dix subissent des violences sexuelles lors de leur périple. Des Syriens et des Irakiens sont violés dans les camps de réfugiés où la prise en charge des victimes est rare. « En République démocratique du Congo, les auteurs des crimes sont à la tête du pays. »

En Amérique du Sud, en Europe de l’Est, dans un très proche passé, le viol a été et est toujours une arme de guerre. Reste à espérer que le prix Nobel de la paix de Denis Mukwege ne restera pas qu’un trophée et que, comme il le dit, ce prix « est un cadeau empoisonné pour ceux qui ne veulent pas reconnaître la pratique des viols, car c’est la preuve que la Communauté européenne la condamnait ».

La première journée du forum a aussi été l'occasion d'écouter des témoignages poignants, comme celui d'Iryna Dovhan. Aujourd’hui membre du SEMA, elle a été torturée dans son pays en Ukraine. « J’ai été arrêtée pour mes positions, j’ai été torturée pendant quatre jours, j’ai connu la violence des soldats. J’ai été mise sur la place publique avec un panneau "marchandise d’occasion" et été humiliée. Ils retiraient mes vêtements, personne ne me regardait ».

 


Le Quotidien / Aufeminin / L'essentiel / MCP, via mediacongo.net
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Serge Mputu @8ZUB9AY   Message  - Publié le 30.03.2019 à 08:54
"Dites a l'occident d'arreter de financer et de soutenir les guerres et le fleau va cesser" C'est de l'hypocrisie. L'occident veut toujours se faire passer pour les saints de la terre alors que ce sont eux qui sont a la base du desordre sexuel dans le monde Ce sont de cris sans sens. Le monde est ce qu'il est a cause de ce desir insatiable de richesses de la madonne occidentale Et alors qu'est-ce qu'ils veulent? Changer cela? Sans la parole de Dieu? C'est des passe-temps

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