Politique
Katumbi entretiendrait-il lui-même ce charivari pour mieux se positionner ? L’appartenance de la plateforme « Ensemble » à la coalition Lamuka, continue à alimenter la controverse au sein des katumbistes. Gabriel Kyungu n’y va plus à visage caché. Bien au contraire. Invité de Radio Okapi hier jeudi, le président national de l’Unafec (Union nationale des fédéralistes du Congo), membre du G7, persiste et signe qu’il n’est plus dans l’opposition. Ajoutant qu’il ne se voit pas combattre Félix Tshisekedi. « Baba wa Katanga » prend ainsi, l’exact contrepied de la position de Ensemble, telle que déclinée par Pierre Lumbi.
Lors de sa conférence de presse mardi 26 février à Kinshasa, le vice-président d'Ensemble a été formel. « La plateforme s’inscrit dans la logique de l’opposition face au pouvoir en place ». Tout en reconnaissant Félix Tshisekedi comme le chef de l’État congolais, Pierre Lumbi a fait savoir, par ailleurs, qu’Ensemble qui compte 66 députés, sera la première force de l’opposition à l’Assemblée nationale. Position soutenue par Olivier Kamitatu, porte-parole de Moïse Katumbi, qui a déclaré sur son compte Twitter qu’"Ensemble n’entrera pas dans un gouvernement issu d’un pacte secret ».
En rapport avec le combat sur la « vérité des urnes » pour lequel Martin Fayulu continue à mener, a montré ses limites. « La dynamique de la vérité des urnes a atteint ses limites. Je pense qu’à la vérité des urnes comme combat, va succéder le combat pour la restauration de l’Etat de droit et la consolidation de la démocratie. C’est-à-dire c’est ce que Félix Tshisekedi devra faire, pour qu’en 2023, ce qui s’est passé en 2006, 2011 et 2018, ne puisse plus se reproduire. Ça, c’est le combat que nous devons mener. Et si Félix Tshisekedi a encore le réflexe que nous avions ensemble pour un Etat de droit, probablement des convergences son possibles. Mais, pour le moment, nous pensons qu’à la lutte de la vérité des urnes, doit maintenant succéder la lutte pour un Etat de droit », avait-il déclaré.
Pas plus tard qu’hier jeudi 28 février à Bruxelles, Francis Kalombo, l’un des deux porte-parole de Moïse Katumbi Chapwe a déclaré qu’Ensemble n’a jamais quitté Lamuka. Et de poursuivre : « S’il devrait le faire, ce n’est pas par un communiqué de presse du vice-président Pierre Lumbi qui n’a pas le pouvoir d’engager la plateforme mais bien par le président lui-même. C’est-à-dire Moïse Katumbi Chapwe qui ne l’a pas fait jusqu’à ce jour. C’est donc nul et non avenu. Comme pour enfoncer le clou, Francis Kalombo qui a déclaré ne pas être le porte-parole du vice-président d’Ensemble, précise que c’est seul Moïse Katumbi, en tant que signataire de l’Accord de Genève, peut prendre position par rapport à la nouvelle donne politique et non personne d’autre. Ce qui veut dire que si Moïse Katumbi avait décidé de quitter Lamuka, il devrait d’abord impérativement consulter les 4 autres signataires de l’Accord de Genève et sa propre base. Ce qui n’a pas été fait. Francis Kalombo persiste et signe qu’Ensemble est toujours dans Lamuka !
FACE A LA CACOPHONIE, VIVEMENT LA POSITION DE KATUMBI
Les trois discours mis en parallèle, prouvent à suffisance qu’au sein du clan Katumbi, on tire à hue et dia. Si ce n’est pas déjà la confusion chez les katumbistes, en tout cas, ça y ressemble. Etant donné que Gabriel Kyungu, Pierre Lumbi et Francis Kalombo se réclament encore de Moïse Katumbi, d’aucuns estiment que seul le commandant en chef d’Ensemble dont on annonce les préparatifs du retour au bercail, peut trancher. Dès lors que Moïse Katumbi n’a pas jusqu’ici clarifié sa position, laissant ainsi les autres membres de sa plateforme se répandre en déclarations contradictoires, on se demande si ce n’est pas lui-même qui entretiendrait cette cacophonie pour mieux se positionner par rapport aux nouveaux enjeux. Sinon, l’opinion a du mal à digérer son silence. A tout point de vue, la position de Katumbi est vivement attendue pour venir à bout de ce chahut de plus en plus persistant.
Pour la petite histoire, après l’élection de Félix Tshisekedi, la « barque » Lamuka traverse des zones de turbulence. A la manœuvre, certains lieutenants de la plateforme Ensemble qui estiment que cette coalition n’a plus sa raison d’exister, parce que créée pour un objectif précis qui n’a pas été atteint. Par conséquent, les partisans de cette thèse ont résolu de quitter le navire "Lamuka", pour finalement accoster au port de Félix Tshisekedi qu’ils reconnaissent officiellement comme président de la république.
Premiers à débarquer, Gabriel Kyungu (pas n’importe qui) et Christophe Lutundula, ont plusieurs fois argumenté que Lamuka a été créé pour une mobilisation électorale autour de Martin Fayulu, candidat à la présidentielle du 30 décembre dernier. Ils estiment dès lors, que l’objectif ayant concouru à sa création n’ayant pas été atteint, Lamuka doit donc cesser d’exister. Dire que bien avant le scrutin, certaines figures bien connues de la classe politique, membres d’Ensemble, s’étaient déjà désolidarisées de Martin Fayulu. A savoir Delly Sessanga et André-Claudel Lubaya.
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