Politique
Moïse Katumbi, le leader de la plateforme électorale « Ensemble pour le Changement » a accordé à TV5 Monde une interview exclusive à Bruxelles. L'opposant congolais est l'un des sept signataires de l'accord de Genève rejeté par Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe. Dans cet entretien, Moïse Katumbi revient sur les coulisses de cet accord et assure qu'il ne boycottera pas la présidentielle du 23 décembre. Il affirme aussi que l'opposition congolaise est soutenue par les chefs d'Etat des pays voisins de la RDC.
Les ratés de Genève
Interrogé sur le désistement de Felix Tshisekedi et Vital Kamerhe juste après la signature de l’accord de Genève et l’image désastreuse que l’opposition qui n’a pas pris en compte l’intérêt de la population, Moise Katumbi considère plutôt que l'opposition congolaise n'a pas volé en éclat car il y a encore 5 signataires de l'accord toujours présent et qui sont en train d'accompagner Martin Fayulu. « C'était une mission de la population congolaise avec objectif de sortir un candidat commun ce qui a été fait je suis très content aujourd’hui et nous avons demandé aux autres de revenir à la raison mais le candidat du peuple congolais c'est Martin Fayulu »
Quant à savoir pourquoi ce revirement de la part de Kamerhe ou Tshisekedi suite aux pressions de leurs bases, il considère que c’est une question qu'il faut la leur poser à eux. « Pour moi le plus important c’est le vote et la nomination du candidat commun à Genève demande à la population de faire gagner Martin Fayulu l’heure du changement est arrivée ! Si Martin Fayulu gagne, c’est la population congolaise qui gagne » tout en affirmant toutefois qu’ « Un leader c’est celui qui sait dire non à la base quand il faut lui dire non »
Concernant ses relations avec Félix Tshisekedi suite à son revirement, sans répondre concrètement à la question, Moïse Katumbi affirme toutefois que « Félix Tshisekedi c'est un ami ; c’est un frère » avant d’expliquer le déroulement du vote de Genève et de rappeler combien et comment il avait soutenu la candidature de Félix Tshisekedi.
« Félix Tshisekedi c'est un ami, c’est un frère On n’a jamais eu de problème avec […] et j'avais un partenariat avec lui. A Genève, j’ai supporté mon candidat qui était Félix Tshisekedi malheureusement ça n'a pas été car les élections ont été à 2 tours - ce que nous voulons réinstaurer au Congo - j'avais même fait une mention de procédure parce qu'il restait 2 candidats de la même province. Hélas, Felix Tshisekedi et Vital Kamerhe m'ont fait savoir qu'on devait continuer et accepter le résultat. »
Cependant pour le leader d’Ensemble, le plus important aujourd’hui s’est « de regarder que vers l’avenir ; Le plus important c’est l’accord […] le plus important pour moi et de voir comment nous pouvons faire passer notre candidat Fayulu. »
Peur d'une probable coalition UDPS-UNC ?
Au sujet de la coalition entre UDPS UNC, l’ancien gouverneur du Katanga dit aussi ne pas craindre une alliance entre les deux partis car eux défendent « la voix de la population congolaise qui a demandé un candidat commun de l’opposition et se sont eux qui vont élire Fayulu. »
Par ailleurs, il estime aussi que les opposant de Genève vont mettre tous les moyens financiers possibles en faisant une campagne à l’américaine « pour que le candidat commun de l’opposition désigné à Genève, gagne l’élection présidentielle. »
Toujours sur ce point, et concernant le suffrage populaire, il considère que lui et Bemba sont en mesure de rameuter beaucoup de voix pour Fayulu. « Jean-Pierre Bemba va ramener des millions de voix à Martin Fayulu, moi-même je vais lui ramener des millions de voix dans tout le Congo et surtout à l’Est […] Moi et Jean-Pierre Bemba nous sommes les poids lourds de la République Démocratique du Congo, à cela s’ajoute Martin Fayulu, Muzito et Matungulu. »
Enfin il affirme que plusieurs pays voisins et personnalité de la communauté internationales soutiendraient Fayulu. « Dans les pays voisins, il y a des chefs d'Etat qui soutiennent Martin Fayulu, il y a aussi quelques personnes de la communauté internationale. Donc nous sommes dans le bon et je suis très sûr que le 23 décembre 2018, Martin Fayulu va gagner les élections », a-t-il fait savoir.
Pas de boycott des élections
Sur la question du boycott en raison de l'utilisation des machines à voter, le dirigeant « Ensemble pour le Changement » s’est montré clair en renonçant au boycott mais appelant plutôt à l’exercice d’une forme de pression sur la CENI afin qu’elle revienne dans le cadre légal du processus électoral.
« Nous n’allons pas boycotter les élections, il y a la loi électorale du Congo qui ne recommande pas que l’on puisse utiliser les ‘machine à tricher’. Et même dans le calendrier de la CENI, il n’y a pas de machine à voter ! Et le vote électronique n’existe pas en RDC. Nous n’allons pas boycotter, nous allons aller aux élections demander les bulletins de vote le 23 décembre pas Nous allons aller aux élections, vous seriez peut-être surpris d’apprendre qu’un de ces quatre matins que Kabila risque d'annuler les élections et faire un report », dit encore l’ancien gouverneur du Katanga.
Néanmoins, en cas de non tenue des élections le 23 décembre, Moise Katumbi estime que le peuple congolais est prêt pour l’exercice de son droit à l’autodétermination telle que prévu dans les dispositions de l’article 64 de la Constitution.
« Nous n’allons pas accepter [le report]. Nous allons utiliser l’article 64, on n’acceptera pas un autre dialogue, il n’y aura plus d’autres négociations parce que trop c’est trop. Nous allons nous tous nous mobiliser comme un seul homme pour chasser le pouvoir en place […] Qu’est-ce que les Congolais recherchent aujourd’hui si ce n’est les élections. »
Mais il reconnait toutefois que cela risque de se faire au prix du sang. « Je sais que le sang va couler – Mais Kabila y est habitué. On a été tué depuis 2015 (s’il y a un pays où on a tué c’est au Congo). […] C’est lui-même qui est en train de tuer la population congolaise pour pouvoir rester au pouvoir […] Les gens vont aller demander le départ de Kabila. S’il y a un peuple qui est prêt c’est le peuple congolais ! […] C’est pour cela que nous demandons à la communauté internationale d’être présent et d’envoyer des observateurs. Aujourd’hui le président Kabila refuse même les observateurs parce qu’il veut tricher ! Pourquoi il veut financer les élections seul ? Parce qu’il veut tricher ! »
« Je n’ai pas besoin de garantie pour rentrer »
Concernant ses affaires judicaires et son retour en RDC, Moise Katumbi, dit que l’accord de Genève ne lui a pas octroyé des garanties puisqu’il dit ne pas en avoir besoin pour rentrer car il se considère toujours comme innocent.
« Je n’ai pas besoin de garantie pour rentrer parce que je n’ai rien fait ! Je n’ai pas besoin de garanti de Martin Fayulu ou de qui que ce soit je suis sûr et certain que je vais rentrer ; Je n’ai pas besoin de garanti du candidat Fayulu s’il est élu ! »
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