Politique
Très critique envers le pouvoir en place à Kinshasa, la représentante des Etats-Unis aux Nations unies ne faisait pas partie de la délégation du Conseil de sécurité qui vient de séjourner à la capitale congolaise. Pour quelle raison ? Difficile à comprendre. Dans les salons politiques, l’absence remarquée de l’ambassadrice américaine soulève bien des questions.
Les membres du Conseil de sécurité ont bouclé samedi dernier leur visite de travail à Kinshasa. Dans la capitale congolaise, ils ont conféré avec toutes les parties impliquées dans le processus électoral, notamment le chef de l’Etat, Joseph Kabila, le Premier ministre, Bruno Tshibala et le président de la Ceni, Corneille Nangaa. Ils ont par la même occasion eu une séance de travail avec une délégation de l’Opposition – en tout cas celle qui évolue en dehors des institutions.
Mais, dans la délégation de l’organe de décision des Nations unies, une absence remarquée a attiré toute l’attention. C’est celle de la très bouillante ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU, Nikki Haley. La diplomate américaine très critique envers le régime en place à Kinshasa, n’a pas effectué le déplacement de Kinshasa. Dans la capitale congolaise, son absence a évidemment alimentée la chronique. On en parle. Pour le moment, les raisons de son absence n’ont pas été révélées ; Washington ayant préféré garder le silence.
Le plus évident est que Nikki Haley n’était pas à Kinshasa. Ce qui n’est pas étonnant. Car, entre Kinshasa et Washington, les rapports ne sont pas
au beau fixe. En août dernier, la représentante des Etats-Unis à l’ONU a soulevé, lors d’une réunion interne du Conseil de sécurité consacrée à la RDC, de graves inquiétudes de l’administration américaine par rapport à l’évolution du processus électoral en RDC. À l’occasion, Nikki Haley avait fait part « des signaux rouges et des questions sans réponses » qui n’auguraient pas d’un processus électoral apaisé et crédible en décembre prochain.
Sans doute, à Washington, l’administration Trump a déjà une idée sur ce qui va réellement se passer le 23 décembre 2018, au cas où la Ceni s’entêtait à organiser les élections dans les conditions actuelles. Ce qui aurait, d’une certaine manière, motivé l’absence de Nikki Haley dans la délégation du Conseil de sécurité dépêchée à Kinshasa. Il faut donc savoir lire les signes du temps.
DANS LES COULISSES DE LA MISSION DE KINSHASA
Audience accordée par le président Kabila à la délégation du Conseil de sécurité de l'ONU, ce samedi 06 octobre 2018. (Twitter/@Présidence RDC)
Quoique réservé sur la marche de la RDC vers les élections de décembre prochain, le Conseil de sécurité a, toutefois, souligné l’opportunité historique que représentent les élections du 23 décembre 2018.
Pour la France qui a dirigé cette délégation du Conseil, les priorités de cette mission en RDC ont été les élections prévues avant la fin de l’année, la situation sécuritaire dans le pays, la participation des femmes congolaises au processus électoral et la lutte contre les violences faites à ces dernières.
« Le Conseil de sécurité doit mettre tout son poids au service de notre objectif prioritaire : des élections le 23 décembre, crédibles, transparentes,
dans un climat apaisé », avait déclaré vendredi soir le représentant permanent de la France à l’ONU, François Delattre, lors d’un point de presse à Kinshasa, la capitale de la RDC.
« Nous avons marqué la volonté du Conseil d’accompagner la RDC sur le chemin de la paix, de la stabilité et de la prospérité », avait indiqué, sans tout autre commentaire, l’ambassadeur français à l’issue de l’audience accordée par le président Kabila à la délégation du Conseil. « Les élections du 23 décembre marquent une opportunité historique sur ce chemin. Elles ouvrent en effet la voie à une première transition démocratique et pacifique du pays », a souligné M. Delattre avant d’ajouter : « C’est pourquoi il est cruciale que les élections du 23 décembre soient crédibles et transparentes et se tiennent dans un climat apaisé. »
Arrivée à Kinshasa vendredi après-midi, la délégation du Conseil de sécurité a eu, dès le premier jour de sa visite, une « séance de travail » de deux heures avec le bureau de la Ceni.
L’occasion pour la Ceni d’échanger avec les membres du Conseil sur les avancées et les défis du processus électoral. Devant la presse, le président de la Ceni avait relevé la nécessité de concilier un double impératif : la crédibilité des élections et leur tenue le 23 décembre. « Le 23 décembre se tiendront les élections en République démocratique du Congo », avait-il indiqué.
Pour la Cenco, la rencontre avec la délégation du Conseil était l’occasion d’exprimer « les craintes, les difficultés et les inquiétudes » liées au processus électoral en RDC, mais aussi de souligner que « le processus est en train d’avancer ».
« La Cenco n’a cessé d’inviter les acteurs politiques et sociaux à chercher le consensus autour des problèmes qui les divisent », a déclaré l’abbé André Masinganda, le premier secrétaire général adjoint de la Cenco, au micro de Radio Okapi, citant les problèmes liés au fichier électoral et à la machine à voter. Une machine à voter que rejette l’ensemble d’acteurs impliqués dans le processus, sauf curieusement la Majorité au pouvoir...
Tout en faisant part de l’« opportunité historique, avec les élections du 23 décembre [2018] décidées par le président Kabila, pour une première transition démocratique et pacifique dans ce pays qui, elle-même, doit ouvrir la voie à la consolidation, la stabilité en RDC, et y créer les conditions propices au développement », le Conseil de sécurité a, au terme de toutes ses consultations, fait remarquer qu’il était « crucial que les élections du 23 décembre soient crédibles, transparentes et qu’elles se tiennent dans un climat apaisé ».
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La délégation du Conseil de sécurité de l'ONU à la sortie de leur audience avec le président Kabila au Palais de la Nation, le 06 octobre 2018. (Twitter/@Présidence RDC)