Provinces
La province de l'Equateur est encore loin de vivre des jours paisibles. Deux peuples, habitants d'Enyele et de Monzaya, ne cessent de se regarder en chiens de faïence. Ce conflit ne date pas d'aujourd'hui et ne concerne pas que les deux populations précitées. Pour les départager, des accords de paix avaient été conclus en février 2013 à Gemena, dans la même province entre les Lobala de Enyele et les Bomboli de Monzaya.
Malheureusement, ils ne sont pas appliqués sur le terrain, comme l'a constaté la mission conjointe des autorités du territoire de Kungu et le bureau des affaires civiles de la Monusco. D'après les membres de cette mission, le gouvernement central n'a pas tenu les promesses qu'il a données aux deux communautés lors de la signature du pacte de non agression.
La Monusco rapporte dans son rapport d'évaluation du niveau d'application des accords de paix conclus entre les Lobala de Enyele et les Bomboli de Monzaya, que la cohabitation reste difficile entre les deux parties.
Les origines de ce conflit, pourtant sanglant, ont de quoi étonner. Les Lobala estiment, en effet, que le conflit autour des étangs de poisson, qui a dégénéré en 2009 et 2010 en insurrection armée, n'a jamais été résolu.
Président de la Coordination des comités locaux de Conciliation pour la paix et le développement du Sud-Ubangi, l'abbé Oscar Kakwe, explique que « jusque-là, l'Etat n'a toujours pas tranché le problème pour dire que l'étang appartient à telle ou telle autre communauté. Sur le terrain, n'eut été l'encadrement des comités locaux de conciliation… la situation n'est pas encore revenue à la normale ».
Lors de la signature du pacte de non agression précité, le gouvernement central s'était engagé à réaliser des projets de prise en charge socio-économique en faveur des deux communautés pour l'amélioration de leurs conditions de vie.
Au finish, a tenu à préciser la mission conjointe, aucun projet n'a été réalisé depuis. Cette situation inquiétante crée le mécontentement dans ces deux communautés qui se regardent toujours en chiens de faïence.
Entre-temps, la localité de Dongo, qui est située à 230 kilomètres de Gemena, est présentement sous contrôle de jeunes gens armés du clan Enyele. Ils seraient commandés par un chef mystique et un officier des FARDC. Jeudi dernier, des affrontements sanglants entre des éléments de la police et ces jeunes ont fait plusieurs morts de deux cotés, selon de nombreux témoignages recueillis sur place par la radio onusienne.
Les policiers victimes avaient été dépêchés le même jour à Dongo afin de rétablir l'ordre public dans cette localité du territoire Kungu, où les communautés locales s'affrontent, rappelons-le, pour la gestion des étangs piscicoles. L'intervention de la police a donné lieu à de violents affrontements avec les jeunes gens du clan Enyele.
Le bilan de ces affrontements reste controversé suite aux sérieuses difficultés de communications que vit le secteur de Dongo. Certaines sources policières à Gemena font état d'une quarantaine de personnes tuées, policiers et civils, chiffres non confirmés cependant par les autorités de Kinshasa.
Le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, a présenté un bilan faisant état de 11 morts dont 7 policiers et 4 civils. « Un certain Edo Bokoto, ancien chef de secteur suspendu par décisions des autorités, avec le concours d'une sorte de gourou qui s'appelle Adjani, a mobilisé une dizaine d'éléments de sa tribu qui souhaitaient prendre le contrôle de ces étangs piscicoles qui sont une propriété d'un groupe des villages. Ils ont commencé à s'en prendre aux non originaires de leur communauté. Ce qui a entraîné l'intervention de la police locale. Un élément de la police a été tué hier jeudi, six autres éléments ont perdu la vie aujourd'hui. Une opération de rétablissement de paix est en cours au moment où nous parlons ».
Les insurgés étaient munis d'armes de guerre. L'origine de ces armes n'est pas encore élucidée. Le gouverneur ad intérim de l'Equateur, Guy Inenge, a dans une interview accordée à Radio Okapi, indexé le chef de secteur suspendu de Dongo. Il l'a accusé de fomenter une « petite rébellion ».
Edo Bokoto bénéficie, dans ce mouvement, du soutien de certains dignitaires de la République, a-t-il affirmé. Le véritable enjeu de ces affrontements est celui de briguer des mandats territoriaux.
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