Santé
Comment s’assurer que les personnes qui ont été en contact avec des malades déclarés d’Ebola ne développent également des symptômes au risque de contaminer à leur tour d’autres personnes ? C’est ce qu’on appelle le suivi des cas contacts et c’est le casse-tête auquel sont confrontées les autorités dans leur lutte contre la propagation de l’épidémie d’Ebola qui touche l’Est de la RDC. Actuellement, sur les plus de 2 300 contacts recensés, les trois-quart sont effectivement suivis, de source officielle.
Le suivi des contacts, c’est le nerf de la guerre contre le virus Ebola. Une guerre difficile dans le Nord-Kivu, carrefour commercial où la population pour vivre et parfois survivre est habituée à se déplacer, comme l’explique docteur Bathé Ndjoloko, coordonnateur de la riposte contre l’épidémie.
« La forte densité humaine et une plus forte mobilité des populations » sont des « particularités » auxquelles les autorités n’ont pas eu à faire face dans d’autres provinces. Résultat : elles ne peuvent pas toujours « mettre la main sur tout le monde ». D’autant moins que « les gens sont toujours dans leurs champs. Souvent, ils y vont pour un ou deux jours. Et nous n’avons pas toujours les moyens de les retenir pour un suivi quotidien ». L’officiel affirme toutefois que « des efforts ont été fournis pour que, avec les partenaires nous puissions trouver une collation pour les stabiliser le plus vite possible, avec des rations alimentaires ».
A ces difficultés s’ajoute l’insécurité, qui rend inaccessibles certaines localités, mais aussi la panique qui en pousse plus d’un à déserter. Louise Kahambou Tsongo, chef de quartier adjoint à Mangina, l’épicentre de l’épidémie, raconte que « certains ont peur. Quand ils voient les gens mourir, le voisin parti à l’hôpital », ils se déplacent. D’autres sont déjà partis « dans la forêt, dans la province de l’Ituri ».
Et même si les responsables demandent aux habitants de ne pas partir, « pour ne pas éparpiller la maladie presque partout », ces derniers « refusent d’écouter ». Le ministère de la Santé fait désormais appel à l’autorité des chefs traditionnels pour tenter de retrouver ces familles et de les raisonner.
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