Politique
La désignation du dauphin de Joseph Kabila, parmi ses multiples lieutenants, a fait couler beaucoup d’encre et de salive ! Après qu’il s'est séparé de Moïse Katumbi le plus favori de ses fidèles, Joseph Kabila a surpris tout le monde, en désignant Emmanuel Ramazani Shadary pour porter le brassard du Front Commun pour le Congo (FCC), sa nouvelle plateforme. Ce choix découlant de l’improbité souvent reprochée à la politique de Joseph Kabila semble renforcer la thèse selon laquelle, le président Joseph Kabila aurait positionné son véritable dauphin dans le camp adverse afin de lui gratiner tout acharnement naissant de l’unité de l’opposition.
Alors que s’approchait à grand pas la fatidique année 2016, le camp présidentiel se dissociant de plusieurs de ses cadors, dont les plus confidents collaborateurs de Joseph Kabila. Cette vague, prétextant la non-organisation des élections à la date constitutionnellement établie, fut conduite par les véritables et principaux gardiens de la philosophie de gestion de l’homme de Kingakati.
Moïse Katumbi, depuis en exil, n’avait jamais cessé de figure d’hyper favori à la succession au trône de Joseph. Dès lors qu’il a migré vers l’opposition, le natif de Kashobwe ne s’est pas empêché de caresser la voie de l’exil, après un rien de contact avec quelques gouttes de la marmite terreur qu’on est censé endurer quand on est opposant dans un pays où les droits de l’homme ne sont respectés que dans les chartes internationales et d’autres livres de lois.
La politique n’étant pas de l’apanage des nerfs fragiles, d’aucuns ne se sont pas empêchés de croire à la radicalisation de Moïse, oubliant la profondeur du lien qui l’unit à son mentor, et père spirituel Joseph Kabila. Cependant, les signes qui ne trompent pas font état d’acharnement accru du gouvernement congolais à l’égard de l’ancien gouverneur du Katanga. Cette attitude cache pourtant une sacrée campagne de propulsion avec, à l’initiative, la machine kabiliste.
Les procès fantaisistes, ayant collé à la peau de Katumbi, n’ont-ils pas servi à susciter un sentiment de sympathie dans les cœurs des citoyens congolais qui trouvaient en cela une crise de fair-play ! « Tel Mobutu avait créé Tshisekedi, ainsi Kabila est en train de créer Katumbi », s’exclama un jour Kudura Kasongo, alors que le ministre Thambwe Mwamba menaçait le Chairman, le mettant en garde contre tout retour au pays.
Le pèlerinage du frère à Raphaël Katebe au Rwanda, à l’occasion de la conférence organisée par le milliardaire Mo Ibrahim, vint renforcer les soupçons qui planaient sur la rupture entre Katumbi et Kabila. Pour nombreux congolais, le pouvoir de Kinshasa a toujours entretenu des fines relations avec Kigali. Chose qui n’est pas à prouver compte tenu de la précarité de la situation socio-économique de la population congolaise, alors que le pays de mille collines garnit son économie grâce aux ressources congolaises.
Son séjour aux côtés de l’homme le mal aimé du peuple congolais, Paul Kagame, n’a donc constitué qu’une forme d’allégeance au même pouvoir de Kigali dont la connivence avec Kinshasa a toujours fait grincer les dents.
« S’il retourne au pays, il devra d’abord faire face à son juge naturel », ont toujours prévenu les membres du gouvernement congolais, une fois appelés à s’exprimer au sujet du retour de Moïse Katumbi Chapwe. Chose qui du reste ressort d’un sacré folklore.
Dernièrement à Kasumbalesa pour tenter de rejoindre le pays, histoire de déposer sa candidature à la présidence, Moïse n’a pas été permis de traverser la frontière congolo-zambienne ! « Acharnement », clamera monsieur Katumbi. Cependant cette tactique, digne d’une malice de haute facture, ne crée-t-elle pas une contradiction ?
En effet, quand un homme recherché par la justice se pointe à l’entrée du pays, la police n’a aucun intérêt à lui interdire cette bonne fois l’amenant à se rendre ! Palier franchi avec succès, car l’ancien tout-puissant gouverneur a pu jauger sa côte de popularité dans le Katanga, ponctuée par une note pas du tout décevante.
Katumbi n’aurait donc pas l’amabilité de déposer son dossier à la Ceni ; pas suite à des irrégularités dues à la multitude de nationalités, moins encore au dossier d’abus de confiance, mais pour avoir été empêché de fouler le sol Congolais. Ce parfait stratagème ne passera guère sans impact sur le sort du multimillionnaire. Il a sans doute engrangé quelques points auprès des anti-Kabila, qui ne jurent qu’au départ de leur ennemi, cela quel que soit le moyen.
L'émergence du vrai dauphin le moment venu ?
Maintenant que la pression a décru sur les épaules du Raïs, le tour semble joué ! Pro et Anti-Kabila sont tous satisfaits que le président en exercice ait dévoilé son successeur ! Nul ne semble se figurer cependant que cette mesure, teintée de bonne foi, est précurseur d’une autre mesure plus conciliante encore, que sera la décrispation de l’espace politique. Du coup, les prisonniers stratégiques devront sortir de leurs cellules, les exilés politiques seront de retour, avec cessation de toute poursuite.
Afin d’être complet dans son processus de repentance, le régime de Kabila rouvrira une brèche afin que les rescapés de l’acharnement déposent leurs candidature. Ainsi, le véritable dauphin pourra postuler, mais en guise de loup revêtant la peau de brebis.
Pour un petit rappel, à son départ, Katumbi s’était accompagné d’un arsenal considérable émanant de la haute structure du régime de Kabila. Il s’agit, entre autre, de Pierre Lumbi Okongo, l’ancien conseiller spécial du président, en charge de la sécurité. Ce natif de Kabambare, fut longtemps considéré comme une véritable plaque-tournante de la machine répressive de la Kabilie, avant de changer le fusil d’épaule et intégrer miraculeusement l’opposition, où la mission principale semble de parrainer le chairman Moïse, dans la conquête de la magistrature suprême comme ce fut le cas avec Joseph.
Ironie du sort, le dauphin, officiellement plébiscité par le Raïs, est bel et bien un natif du même terroir [Kabambare]. L’approche géopolitique ne révèle-t-elle pas que le quota s’octroie en fonction de la valeur des acteurs originaires de tel ou tel autre recoin ? Simple coïncidence, clameront les éminents optimistes, qui peignent la bonne volonté du chef de l’Etat tous azimuts.
Emmanuel Shadary ne vaudra donc pas plus qu’une béquille sur laquelle devra s’appuyer la paire Katumbi-Lumbi, afin de briguer la présidence paisiblement.
En effet, Kabila n’offrira jamais de cadeau à ses adversaires. Emmanuel Shadary, qui ne représente qu’un petit agneau dans un enclos des gros félins que sont les gros monuments de l’opposition, n’est pas digne de bomber le thorax dans tel genre de challenge.
La nomination d'un poids plume pour affronter des poids lourds, ne serait-ce pas cerise sur le gâteau pour l’opposition, alors que la famille du chef de l'Etat regorge également des poids lourds capables de faire face aux grandes hostilités ? Il fallait donc choisir un faible qui ne fait pas de consensus afin de ne pas gêner l'émergence du vrai dauphin le moment venu.
Kabila n’a que parfaitement joué sa carte en cachant, derrière le dos de ses protagonistes, son meilleur élément, que seuls les plus avertis ont su identifier pourtant.
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