30 juin : le mouvement "Les Congolais Debout ! " defile à Bruxelles

Quelques milliers de personnes du mouvement « Les Congolais Debout », initié par l'homme d'affaires congolais Sindika Dokolo, ont manifesté ce samedi depuis le square Lumumba, inauguré à midi près de la Porte de Namur à Bruxelles, jusqu'au rond-point Schuman devant les institutions européennes. Ils appellent à des élections libres et sans l'actuel président Joseph Kabila, qui pourrait briguer un troisième mandat en dépit de la limitation à deux fixée par la Constitution congolaise.

Cette manifestation est organisée par le mouvement citoyen « Les Congolais Debout ! », initié par l'homme d'affaires congolais Sindika Dokolo. Une pétition pour demander à l'Union européenne de sanctionner son gouvernement a été lancée ce samedi sur le site du mouvement. Une délégation se rendra mardi à Strasbourg en France pour rencontrer des représentants européens.

Manifestation du mouvement citoyen « Les Congolais Debout ! » à Bruxelles ce samedi 30 juin 2018. (© mediacongo.net)

Les participants sont partis de la Porte de Namur et ont longé la petite ceinture jusqu'à la station de métro Trône. Ils ont marqué un arrêt devant l'ambassade de la RD Congo – où ils ont été empêchés de s’en approcher en raison d’un dispositif policier présent sur place - avant de continuer vers le rond-point Schuman. L'ambiance est toutefois demeurée festive avec des chants et de nombreux drapeaux congolais arborés.

Un arrêt devant l'ambassade de la RD Congo mais sans incidence. (© mediacongo.net)

« Nous sommes en face d’un pouvoir criminel »

Sindika Dokolo : « Tous les Kabilistes ont commis un crime que l’histoire ne leur pardonnera jamais. » (© mediacongo.net)

A l'arrivée du cortège, Sindika Dokolo a prononcé un discours sur le rond-point Schuman peu avant 18h00 avant de partir pour une conférence donnée dans un hôtel de l'avenue Louise.

« A l’heure où notre pays est pris en otage par ces dirigeants, notre pays a plus que besoin de tous ses fils et filles et amis », a-t-il débuté avant de rendre un hommage vibrant à tous les martyrs de la liberté du passé, comme Lumumba ; ou actuel, tel que notamment Rossy Mukendi.

« Nous sommes en face d’un pouvoir criminel et nous tous nous avons le devoir de faire échec à cela sur base de l’article 64 de notre Constitution. », a-t-il déclaré avant d’exposer sa stratégie pour en finir avec les dirigeants actuels qu’il considère comme des traitres. « Tous les Kabilistes et ses politiciens du ventre ; ces "médiocres" ont commis un crime que l’histoire ne leur pardonnera jamais par leur faiblesse coupable, égoïste ils ont affaibli l’Etat et l’unité de notre pays à tous ».

« Les sanctions prises par le Trésor américain a beaucoup heurté Joseph Kabila et on pense que c'est important que l'Europe emboîte le pas aux Etats-Unis en décidant d'un arsenal de sanctions exemplaires pour arriver à stabiliser la situation au Congo », estime l'homme d'affaires congolais.

« Les ultra-Kabilistes essaient de faire dérailler le processus électoral en disant qu'on peut considérer qu'il lui reste un mandat, qu'il s'est présenté en tant qu'indépendant la dernière fois... Ils sont en train de tester l'opinion. [...] », poursuit M. Dokolo.

« Le dépôt des candidatures doit se faire cet été. Kabila ne veut pas abandonner le pouvoir. Nous savons que Joseph Kabila de son plein gré n'organisera pas d'élections libres ; il ne veut pas d'élections libres car s'il le faisait il perdrait directement le pouvoir et serait obligé de répondre d'actes graves. [...] Il est évident qu'il va y avoir des manifestations en juillet et août et Kabila, comme il en a l'habitude, va pratiquer une répression violente et il risque encore d'y avoir des morts… », avertit encore Sindika Dokolo.

« Si l'Union européenne adoptait une position très claire, soit pour les ultra-Kabilistes afin de défendre une stabilité, soit pour les défenseurs de l'Etat de droit, cela aiderait à sauver des vies concrètement au Congo. Les tortionnaires réfléchiraient à deux fois avant de tirer sur les manifestants ». Il appelle les Congolais de Belgique comme d'ailleurs à faire entendre leurs voix.

Faiblesses actuelle de l’opposition

Sindika Dokolo : « mosapi moko esokolaka elongi te ! » (© mediacongo.net)

Réaliste, il reconnait cependant des faiblesses à l’opposition actuelle et particulièrement deux qu’il a tenu à désigner et expliciter. « Nous combattons en ordre dispersé au lieu d’être unis prenant en cela un proverbe populaire pour clarifier son sujet : "mosapi moko esokolaka elongi te !" ["un doigt ne peut seul laver un visage !"]… »

D’autre part, il considère qu’il serait illusoire de croire à « une solution miracle pour résoudre la crise en RD Congo ». « C’est une distraction qui freine l’élan citoyen », dit-il.

C’est pourquoi il préfère appeler chacun à se joindre à ses initiatives et se « battre pour apporter le changement au pays ». « Nous devons-nous battre pour jouir du pays que Dieu nous a donné. Rien ni personne ne peut s’opposer au peuple en marche car "le Peuple gagne toujours…’’ ».

Un concert a clôturé l'événement en début de soirée sur le rond-point Schuman.

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