Politique
Au cours d’une conférence de presse, ce vendredi 26 janvier 2018 au Palais de la Nation, le président de la République Joseph Kabila a convié les media nationaux et internationaux en vue de s'exprimer sur les 17 ans de son accession au pouvoir.
La sortie médiatique du chef de l’Etat de ce vendredi 26 janvier 2016 avait comme objectif de « clarifier, informer, corriger et certainement rassurer notre Peuple », car déclare-t-il d’entrée de jeu, « Depuis des années, on vous dit tout. Tout sauf la vérité ! », Et de renchérir « Depuis des années, vous [la presse] dites toutes ce qui est négatif dans notre pays. Jamais ce qui se passe de positif. Je vais vous donner mon point de vue, ma lecture ».
De cette lecture qui a duré près de 1h30, le président Joseph Kabila a passé en revue plusieurs sujets brulant de l'actualité et des évènements depuis son accession au pouvoir. Et notamment: de la sécurité (en particulier sur la situation au Kasaï) ; la politique ; le processus électoral ; les relations avec les voisins et partenaires de la RDC ; la MONUSCO ; et la situation socio-économique.
« Le processus vers les élections est résolument engagé ! »
Débutant évidement par le sujet brulant des élections et d’un potentiel référendum, Joseph Kabila s'est voulu rassurant. « Le processus électoral est résolument engagé », a-t-il affirmé.
Et à la question d’une journaliste qui voulait savoir s’il serait candidat à la présidentielle, le chef de l’Etat l’a renvoyé vers la constitution. « Quelqu’un a-t-il une copie de la Constitution ici ? Remettez ça à ma jeune sœur », avant d’expliquer que : « La loi électorale, l'enrôlement des électeurs presque à terme, le fichier bientôt sera prêt consolidé.» Et d’ajouter : « Le calendrier électoral est bien précis. Dès que les élections auront été organisées et que l’élu sera connu, il y aura passation. Mais notre volonté est qu’elles soient bien organisées pour que l’après élection soit paisible. » Avant de recadrer l'Eglise catholique: « Nulle part, dans la Bible, Jésus-Christ n'a jamais présidé une commission électorale. »
Et de conclure ce premier sujet en déclarant qu’il n’y aura pas de referendum : « Je n’ai pas vu inscrit dans calendrier électoral la tenue d’un référendum…» mais que le processus électoral est perfectible. « Est-ce que l'on peut améliorer ce processus ? Certainement ! La porte est ouverte.»
«La RDC existe toujours »
Au sujet de son mandat, le président de la République a fait part de ses réussites comme la réunification du pays: « Mon plus grand succès est que la RDC existe toujours alors que beaucoup avait parié sur sa dislocation. » et la mise en place de l’actuelle Constitution : « J’étais le seul à avoir battu campagne pour l’adoption de la constitution. Les autres avaient carrément rejeté la constitution. Ils étaient restés sur place ici à Kinshasa, dans les bistrots, dans les ambassades, alors que j’étais sur le terrain en train de battre campagne pour l’adoption de la constitution. Et quand je vois ceux qui prétendent défendre la constitution, je ne fais que m’éclater, c’est plus rire. Ils défendent la constitution aujourd’hui, une constitution qu’ils avaient rejetée… » et « Parmi ceux qui avaient rejeté la constitution en vigueur c’est l’Eglise catholique », a tenu à préciser le Président de la République.
Néanmoins, il admet que l’évolution de la mentalité des Congolais est à mettre parmi ses échecs : « Mon regret est de ne pas avoir réussi à transformer l’homme congolais, objectif de notre révolution. On a gardé des points négatifs du Zaïre.»
« Je suis pour la libre expression »
Quant aux libertés fondamentales, et notamment le droit de manifester, qui ont émaillé ces derniers jours l’actualité de la RDC, Joseph Kabila s'en est pris à l'opposition, l'église catholique et la MONUSCO qu'il accuse, entre autres, de s'être opposé à l'avancée démocratique dans son pays, se demandant même « Pourquoi alors chercher à faire dérailler le train menant aux élections ? Cela est inadmissible. »
« Citez-moi un seul pays chez nos 9 voisins qui a autant de partis politiques et où le journaliste peut se réveiller le matin et injurié le Président de la République comme en RDC. Je suis contre les injures et les calomnies mais pour la libre expression ! Mes homologues des pays voisins s’en étonnent même auprès de moi. Ma réponse est que c’est ce qui fait de la RDC un grand pays…», affirme-t-il.
Cependant, le Président pense qu’il sied de mettre en place une loi sur les manifestations. « Il faut permettre manifestations mais leurs organisateurs doivent pouvoir répondre de leurs effets. Nous sommes stricts sur le comportement des forces de l’ordre, cela doit aussi s’appliquer aux organisateurs. […] le Senat et L’assemblée Nationale doivent se pencher sur la loi sur les manifestations. La démocratie ce n’est pas la foire, j’espère que cette loi sera adoptée par Parlement. »
Parlant de la situation sécuritaire, le chef de l’Etat s’est félicité de l’amélioration « à 85% la situation au Kasaï » et d’assurer que « les autres provinces sont dans la paix ». « Sur les 26 provinces de la RDC, il n’y a que deux provinces là où nous avons une situation que je peux qualifier d’inquiétante. C’est la province du nord et du Sud-Kivu. Le problème le plus sérieux se situe à Beni. […] pour les deux Kivu et les provinces du Kasaï touchées par les violences, il faut des sanctions exemplaires. »
« Ceux qui ont assassiné la démocratie dans ce pays devraient faire preuve d'humilité »
Clôturant sur la Communauté internationale et particulièrement la Belgique, Joseph Kabila a tenu à (re)mettre les points sur les « i » : « Mon pays n'est pas à vendre, la RDC doit être respectée », lance-t-il avant de demander à la Communaute internationale de respecter la RD Congo malgré son apport et son aide. « Même si on donne à manger à quelqu’un, il a droit au respect. Or, personne ne donne à manger au Congo. Le Congo refuse que l’aide serve de moyen de subordination».
Parlant de la Belgique, le chef de l'Etat fut plus incisif : « Nous avons été calmes, sereins. Nous les appelons oncles. Ils nous appellent neveux! Nous sommes plutôt des cousins. Les responsables belges doivent comprendre que le Congo n’est plus une colonie !» Et de renchérir : « Ceux qui ont assassiné la démocratie dans ce pays devraient faire preuve d'humilité en lieu et place de donner des leçons », a fait savoir le président Kabila à ses détracteurs.
Quant à la Monusco, Joseph Kabila dit exiger le « respect strict du SOFA », l'accord qui lie la RDC à l'ONU, accord maintes fois violé, selon lui. Il accuse par ailleurs l'ONU d'avoir tardé à réagir après des drames. « Kamwina Nsapu, ADF, etc. Malgré nos multiples appels à la Monusco face à ces terroristes, il y a eu réaction tardive, après des drames », et de ne se réveiller que lorsqu’on tue les leurs ; se référant aux 2 experts de l'ONU tués au Kasaï et aux 15 casques bleus assassinés récemment en décembre à Semuliki, dans le territoire de Beni, au Nord-Kivu. « La MONUSCO n’a éradiqué aucun groupe à l’Est de la RDC. Les opérations en cours sont celles des FARDC. Il a fallu que terroristes décapitent des experts de l'ONU pour qu’elle ouvre yeux. Idem sur les ADF qui ont commis crimes atroces.»
Le président Kabila a conclu ce face-à-face avec la presse, en s’étonnant qu’il n’y ait pas eu de questions sur sa richesse et celle de sa famille alors qu’on n’a pas cessé, ces derniers temps, de faire plusieurs révélations et sujets d’articles à ce propos dans les medias.
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Le Président de la République, Joseph Kabila, face à la presse ce vendredi 26 janvier 2018.