Politique
Le député national élu de Mbuji-Mayi déplore l’absence d’un consensus autour du chronogramme publié par la CENI qui, selon lui, vient plutôt accentuer la crise politique en RDC.
Quelques jours après la publication du calendrier par la Commission Electorale Nationale Indépendante(CENI), les réactions fusent. C’est dans ce cadre que des journalistes de quelques médias de la capitale ont tendu leur micro hier mardi 7 Novembre 2017 au député national Alexis Mutanda Ngoy-Muana, élu de la ville de Mbuji-Mayi, dans la province du Kasaï Oriental, sur la liste de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS).
Tout en dénonçant l’absence de consensus autour de ce chronogramme et le nouveau glissement que ce dernier octroie à l’actuel Chef de l’Etat dont le mandat a expiré depuis le 19 décembre 2016, Alexis Mutanda a qualifié d’irréalisable le calendrier électoral publié par la CENI, dans la mesure il prévoit l’organisation en un seul jour, soit le 23 décembre 2018, de l’élection combinée des élections présidentielle, législatives et provinciales, sans pour autant avoir les moyens financiers pour organiser lesdits scrutins. A ce propos, Alexis Mutanda regrette que la CENI préfère miser sur l’apport financier de la communauté internationale, alors que les autorités congolaises ne cessent de diaboliser cette même communauté internationale, en l’accusant d’ingérence !
Maîtrisant très bien la matière pour avoir eu à coordonner la centrale électorale de l’UDPS lors des scrutins de 2011, Alexis Mutanda a relevé plusieurs éléments qui confortent sa thèse sur l’irréalisme du calendrier publié par la CENI. Pour l’élu de Mbuji-Mayi sur la liste UDPS en 2011, le calendrier publié par Corneille Nangaa « vient au contraire renforcer la crise politique au pays ».
Un saut dans l’inconnu
L’ancien Secrétaire Général de l’UDPS a justifié son pessimisme par le fait qu’il faudra s’attendre à un nombre colossal de candidats pour les trois scrutins combinés. Alexis Mutanda a, pour cela, rappelé qu’en 2011, la CENI avait enregistré plus 18.000 candidats sur l’ensemble du pays rien que pour l’élection présidentielle et les législatives nationales.
Selon lui, il faudra s’attendre à un nombre encore plus élevé pour les trois scrutins combinés du 23 décembre 2018. « Cela devient encore plus compliqué à réaliser en un seul jour », a fait remarquer Alexis Mutanda. Evoquant par ailleurs la difficulté liée à la vaste étendue du pays, l’élu de Mbuji-Mayi a épinglé l’inaccessibilité de plusieurs contrées de la RDC, ainsi que les caprices de la météo. Car, le mois de décembre est une période généralement très pluvieuse en République Démocratique du Congo. A cette difficulté, il a ajouté celle liée au ramassage des urnes dans un pays aussi vaste.
La diaspora et le danger de la double nationalité
Au cours de sa sortie médiatique d’hier, Alexis Mutanda Ngoy-Muana a déploré le fait que la CENI ait attendu si longtemps avant de penser à faire enrôler les Congolais de la diaspora à partir du 1er juillet au 28 septembre 2018.
Pour le député national Alexis Mutanda, cet enrôlement sera très difficile, voire impossible à réaliser correctement, étant donné que la RDC dispose d’une diaspora très nombreuse et éparpillée à travers le monde. Aussi craint-il que la CENI puisse ainsi donner aux Congolais de la diaspora ayant une double nationalité l’occasion de se faire enrôler. Ce qui serait une violation de la Constitution de notre pays qui stipule que la nationalité congolaise est une et exclusive.
Non au cycle de glissements !
Face aux journalistes, l’élu de Mbuji-Mayi s’est dit convaincu que ce calendrier publié par la CENI vient accentuer la crise politique, dans la mesure où il est perçu comme de la provocation, dès lors qu’il accorde un nouveau glissement à un chef de l’Etat dont le second et dernier mandat a déjà expiré. Aussi Alexis Mutanda craint-il que la RDC reste ainsi dans cette situation confuse, en allant de glissement en glissement jusqu’en 2020 au sommet de l’Etat.
Le Secrétaire Général honoraire de l’UDPS a saisi l’occasion pour rappeler la feuille de route publiée le 15 février 2015 par le parti cher à Etienne Tshisekedi qui demandait la restructuration de la Commission Electorale Nationale Indépendante, pour l’organisation de bonnes élections en RDC.
Dans son mot de la fin, Alexis Mutanda a exhorté le peuple congolais qui est le souverain primaire à prendre conscience de sa responsabilité et à s’assumer. Et de conclure : « comme le recommande l’hymne national, les Congolais doivent se mettre debout et prendre conscience du rôle qu’ils doivent jouer ».
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