Afrique
Le Burundi est devenu le premier pays à se retirer de la Cour pénale internationale, a indiqué vendredi un porte-parole de la cour dont le siège est à La Haye.
Le pays avait lancé la procédure de retrait de la CPI le 27 octobre dernier, estimant que la CPI était un "moyen politique" utilisé par la communauté internationale pour "opprimer les pays africains".
Le président burundais Pierre Nkurunziza avait promulgué la semaine dernière la loi portant sur le retrait du pays du Statut de Rome, adopté le 17 juillet 1998. En avril 2016, la procureure de la CPI, la Gambienne Fatou Bensouda, avait entamé un examen préliminaire sur la situation prévalant au Burundi depuis avril 2015. Le 27 octobre 2016, le gouvernement burundais a réagi en annonçant le déclenchement du processus de retrait du Statut de Rome. Le pays d'Afrique centrale avait alors accusé la CPI de cibler les leaders africains.
Fadi El-Abdallah, le porte-parole de la CPI, a déclaré à la BBC, que ce retrait n'affectera pas les enquêtes que mène la Cour au Burundi. "L'article 127 indique qu'un retrait n'affecte pas les procédures de la CPI concernant des crimes commises quand le pays était membre de l'institution", a-til déclaré.
D'autres pays africains - la Gambie et l'Afrique du Sud - avaient également annoncé leur retrait en 2016 avant de revenir sur leur décision, faisant du Burundi le premier et seul pays à quitter officiellement cette juridiction pénale universelle permanente chargée de juger les personnes accusées de génocide, de crime contre l'humanité, de crime d'agression et de crime de guerre et qui compte désormais 123 pays. dont 34 pays africains, le plus grand bloc continental.
En Septembre, la Commission d'enquête de l'Onu sur le Burundi a accusé le gouvernement de commettre des crimes contre l'humanité, incluant des exécutions et des tortures, et a appelé la CPI à ouvrir une enquête dès que possible.
Le Burundi est le théâtre d'une violente répression menée par le pouvoir depuis la décision du président Pierre Nkurunziza, en avril 2015, de briguer un nouveau mandat. Les violences ont fait 500 à 2.000 morts, selon les sources (ONU et ONG) et ont poussé à l'exil plus de 425.000 Burundais.
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La ministre burundaise de la Justice ce vendredi à Bujumbura lors d'un point de presse. (© BBC Afrique)