Afrique
Le gouvernement du Burundi a adopté un projet de révision de la Constitution qui pourrait permettre au président Pierre Nkurunziza de briguer dès 2020 deux nouveaux mandats de sept ans, a-t-on appris jeudi auprès de hauts responsables burundais.
Cette révision, dont le principe a été adopté mardi au cours d’un Conseil des ministres extraordinaire, changerait en profondeur la Constitution du Burundi, issue de l’accord de paix signé en 2000 à Arusha (nord de la Tanzanie), lequel avait ouvert la voie à la fin de la guerre civile qui a fait plus de 300.000 morts entre 1993 et 2006.
Elle « ne touche pas aux quotas de 60% de Hutu (ethnie majoritaire, 85% de la population), 40% de Tutsi (14%) et au moins 30% de femmes au gouvernement et au Parlement, ainsi que les 50-50 dans l’armée et la police, mais ne fait plus référence à l’Accord de paix d’Arusha », a indiqué l’un de ces hauts responsables, qui tous se sont exprimés sous le couvert de l’anonymat.
L’Accord de paix effacé
L’accord d’Arusha, dont l’actuelle Constitution est l’émanation et qui dit clairement qu’aucun Président ne peut diriger le Burundi plus de dix ans, avait été le cheval de bataille des opposants à la réélection du président Nkurunziza – au pouvoir depuis 2005 – pour un troisième mandat en avril 2015. C’est l’obstination de M. Nkurunziza à se maintenir au pouvoir malgré ce texte qui a précipité la crise actuelle.
Ce projet de révision de la Constitution prévoit que « le président de la République est élu pour un mandat de sept ans renouvelable », mais ajoute qu' »aucun Président ne peut diriger plus de deux mandats consécutifs ». Partant du principe qu’une nouvelle Constitution établissant de nouvelle règle, les précédents mandats du chefs de l’Etat ne « comptent » pas, rien n’empêcherait le président Nkurunziza de se représenter en 2020 et de se maintenir au pouvoir jusqu’en 2034, a expliqué un haut cadre burundais cité par Radio France International (RFI). Selon ce cadre, M. Nkurunziza pourrait même se représenter théoriquement en 2041.
La structure du gouvernement serait en outre profondément remaniée, avec la fin du système de deux vice-présidences, qui cèdera la place à un Premier ministre chef du gouvernement issu du parti majoritaire et à un seul vice-président issu de l’opposition, mais sans aucun pouvoir.
26.000 personnes
Selon un autre de ces hauts responsables, le Conseil des ministres a décidé que ce texte serait « soumis à un référendum populaire très rapidement, probablement en février au plus tard ». Ce projet tient compte des propositions formulées par une commission mise en place en mai par M. Nkurunziza, après des consultations menées pendant un an auprès de 26.000 Burundais, qui avaient notamment montré que la « majorité » de ces personnes avaient en commun « la volonté de supprimer la limite des mandats (présidentiels) ».
M. Nkurunziza, au pouvoir depuis 2005 et réélu en juillet 2015 pour un troisième mandat controversé, avait laissé entendre en décembre 2016 qu’il pourrait se représenter en 2020, « si le peuple le demand(ait) ».
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Le président du Burundi Pierre Nkurunziza arrivant pour la célébration du 55e anniversaire de l'indépendance à Bujumbura, Burundi, le 1er juillet 2017. (© VOA Afrique)