Société
Clément Kanku, député national et ministre honoraire, se trouve au devant de la scène depuis les révélations, par le très sérieux journal américain New York Times, de son implication présumée dans les massacres des civils, militaires, policiers et autres fonctionnaires onusiens dans l’espace Kasaï. En attendant qu’il puisse présenter ses moyens de défense, il n’apparaît pas moins comme un des donneurs d’ordre dans le feuilleton des violences qui secouent cette partie de la République démocratique du Congo depuis le mois d’août 2016, au lendemain de l’élimination physique du chef coutumier Kamwena Nsapu.
Apparemment anodine, l’affaire risque de prendre des proportions très graves à plus ou moins brève échéance, compte tenu du caractère de génocide que les Nations unies et plusieurs Etats confèrent déjà aux tueries que l’on enregistre au Grand Kasaï voici neuf mois. Toutes les conditions des crimes de guerre et crimes contre l’humanité semblent réunies dans un dossier où les tueurs se recrutent aussi bien dans les rangs des miliciens que des éléments des FARDC et de la Police. Pendant que la justice militaire s’apprête à ouvrir le dossier des auteurs présumés des massacres, l’autre versant de l’affaire se trouve être celui des commanditaires, où Clément Kanku est abondamment cité. Sans aller vite en besogne, tous les paramètres d’un dossier susceptible d’être pris en charge par la Cour pénale internationale sont perceptibles à l’œil nu. Les éléments d’informations fournis par le New York Times paraissent si concordants que d’aucuns voient déjà Clément Kanku en route pour le quartier pénitencier de cette juridiction, à La Haye.
Clément Kanku, unique suspect ?
Le député national Clément Kanku serait-il l’unique suspect à pointer du doigt dans l’affaire des massacres du Grand Kasaï ? D’aucuns pensent que non. Car, avant que son nom n’apparaisse au niveau des médias, des enquêtes de la justice militaire congolaises ont ciblé sept officiers supérieurs et sous-officiers des FARDC, sans compter de nombreux miliciens, dont certains étaient relâchés en marge des missions de bons offices des autorités tant nationales que provinciales, et d’autres toujours en détention préventive. Il y a tellement de personnalités politiques et notables, cités à tort ou à raison, dans l’affaire Kamwena Nsapu ainsi que tant d’éléments sonores et filmés, que la liste de candidats à la CPI risque de s’allonger. Il n’est pas exclu que dans les jours et semaines à venir, plusieurs responsables politiques et militaires congolais ne soient interpellés par la Procureure de cette juridiction, afin que toute la lumière soit faite non seulement autour des fosses communes, mais aussi des fonctionnaires onusiens éliminés dans la foulée des violences au Grand Kasai. C’est le lieu de relever que s’il est démontré qu’il y a eu effectivement une planification de ce « génocide » sans nom, un véritable séisme judiciaire va toucher aussi bien la classe politique que la mare des décideurs politiques congolais. Dans tous les cas, l’affaire Kanku et consorts ne fait que commencer. On va savoir, tôt ou tard, à qui devrait profiter l’insécurité récurrente au Grand Kasai.
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