Politique
Si en démocratie, manifester est quelque chose de basique, il n’en demeure pas moins que cette forme d’expression n’a de l’intérêt que si elle se conforme à la loi, aux impératifs de cohésion et d’unité nationales. Le 19 décembre 2016 !
Voici donc une date qui a toute une valeur symbolique sur le calendrier des Congolais. Normal, dans la mesure où le second et dernier mandat constitutionnel actuel du Président Joseph Kabila, devra s’arrêter à cette échéance. Voilà qui enlève à cette date du 19 décembre en RD Congo, le caractère d’une indication ordinaire de calendrier.
A jour J-24, beaucoup se dit. Si pour certains acteurs, l’Arrêt de la Cour constitutionnelle rendu le 11 mai dernier avait déjà résolu l’après-cette date, d’autres pensent à un schéma tout autre, pour le moins peu démocratique. Comme dans une bulle, il se chuchote donc des choses autour de cette date fatidique du 19 décembre que d’aucuns considèrent comme apocalyptique pour l’avenir politique de la RD Congo. C’est dans cette optique que des organisations, des forces politiques et sociales pas très reconnues par la loi, s’activeraient à projeter des manifestations populaires de grande envergure aussi bien à Kinshasa, que dans les autres grandes villes du pays.
Pour quelle finalité ? Là n’est peut-être pas l’essentiel.
Cependant, si en démocratie, manifester est quelque chose de basique et même de naturel, il n’en demeure pas moins que cette forme d’expression n’a de l’intérêt que si elle se déroule en conformité avec les prescrits de la loi, les impératifs de la cohésion et de l’unité nationales. Plus fondamentalement, dès lors qu’une manifestation publique attente à l’ordre public ou porte atteinte aux biens privés, elle cesse d’être un moyen d’expression démocratique. Loin s’en faut. Bref, une manif est réputée démocratique lorsqu’elle ne rime pas avec la violence. Au cas contraire, on verse dans la négation même de la démocratie.
LES CONGOLAIS S’EN SOUVIENDRONT ENCORE PLUS LONGTEMPS
Pour si peu que la pratique paraisse liberticide et même anticonstitutionnelle, la prohibition d’une manifestation publique cadrant avec la loi, n’est pas conseillée dans toute société qui se veut respectueuse des droits de l’homme. Tout le problème se pose, cependant, sur la nature-même de ladite manif. Si déjà en temps de paix, la violence doit être combattue sous toutes ses formes, combien ne le serait-elle pas davantage en temps de crise ?
Quelle que soit la pertinence des raisons qu’auront avancées les auteurs d’éventuelles manifestations populaires après le 19 décembre prochain en RD Congo, la population congolaise dans son ensemble, est mieux placée pour connaître les affres du dévoiement des manifestations populaires. Car, plus d’une fois, on se rappelle que depuis les années transition sous feu le Président Mobutu, on a assisté à des manifestations qui, au mieux se soldaient par de violentes répressions militaires et au pire, par des actes de vandalismes sans pareil. Les pillages de septembre 2001 et janvier 2003 en sont une parfaite illustration. Plus de vingt ans après, le pays porte encore les stigmates de ces actes de destructions à grande échelle.
Des évêques de l’église catholique
A la lumière de ce triste héritage d’une démocratie mal comprise, tout le monde a donc intérêt à jouer à l’apaisement. C’est dans ce souci commun de vouloir préserver la paix sociale qu’il faille comprendre le Dialogue politique national inclusif de la cité de l’Union africaine, organisé du 1er septembre au 18 octobre dernier à Kinshasa. Perfectible, le compromis politique issu de ce forum l’est. D’où, le caractère ouvert de ce texte, en dépit de son approbation par nombre d’acteurs politiques et sociaux, partisans de la tranquillité. On pouvait bien se contenter des signatures recueillies jusqu’ici et se passer des postures des politiciens non signataires. Mais nul sage ne conseillerait cela. Voilà qui explique la mission de bons offices que le Président Joseph Kabila a confiée à la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO). Loin d’être une faiblesse, cette démarche des évêques de l’église catholique doit plutôt être comprise comme l’expression de la volonté, de l’engagement-même du Chef de l’Etat en faveur de la paix.
UNE RESPONSABILITE COMMUNE
La crise politique en RD Congo a le mérite de placer le pays au centre de l’actualité internationale. Depuis quelques mois, tous les projecteurs restent braqués sur le pays de Patrice Emery Lumumba. L’enjeu à la fois géopolitique et géostratégie explique cette attention de la communauté internationale sur la RD Congo. On se rappelle à ce sujet, des appels sans cesse ni fin, de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL), de la Communauté de développement d’Afrique australe(SADC), de l’Union africaine(UA), de l’Organisation des Nations unies (ONU)…à une responsabilité commune des Congolais de préserver la paix dans leur pays. Toutes ces organisations encouragent la recherche d’un consensus politique beaucoup plus élargi, gage de la quiétude après le 19 décembre prochain.
L'ambassadeur des États-Unis à Kinshasa, James Swan
Dans un communiqué rendu public le mardi 22 novembre courant, les Etats-Unis, par le biais du Département d’Etat, n’avaient pas cherché des mots pour inviter les différents acteurs nationaux à concourir à cet idéal de la paix. "Nous exhortons la coalition du Rassemblement sous la direction d’Etienne Tshisekedi, à faire des propositions constructives et pratiques et à s’abstenir de rhétoriques incendiaires ou des actions incompatibles avec les normes démocratiques. Pour sa part, le Gouvernement de la RDC devrait saisir l’opportunité offerte par la récente nomination du Premier ministre Samy Badibanga afin de renforcer la confiance de toutes les parties prenantes et de s’acquitter de sa responsabilité de respecter et de protéger les droits fondamentaux de tous les Congolais, notamment les libertés d’expression et de réunion ainsi que le droit d’accès à l’information", insistait le communiqué.
Le Premier ministre Samy Badibanga
Par ailleurs, dans ce texte que les principaux tabloïds de Kinshasa avaient repris dans leurs colonnes, le pays de l’Oncle Sam n’a pas caché sa disponibilité à accompagner les Congolais sur la voie de la recherche de la paix. "En travaillant ensemble, le Gouvernement, l’Opposition et le peuple Congolais peuvent tracer un nouveau chemin pacifique pour l’avenir de leur pays, mais le temps presse pour parvenir à un consensus. Les Etats-Unis sont prêts à aider les Congolais à relever ce défi important".
A la lumière de différents messages de l’extérieur, le seul combat qui vaille au jour d’aujourd’hui, est celui de rechercher plus d’inclusion pour une transition sans heurts. Et donc, un passage apaisé qui devra déboucher sur l’organisation des élections, libres et transparentes dans un climat tout aussi empreint de tranquillité. Partant de cet idéal commun, toute autre démarche ne plaiderait pas du tout la cause de la RD Congo. Car, la guerre on sait quand elle commence, mais personne ne peut savoir quand elle finira.
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