7 millions USD introuvables, des cadavres dans les placards de la SCPT

Des syndicalistes et un groupe d’agents de la Société congolaise de poste et de télécommunication ruminent déjà leur colère après les assurances et les lueurs d’espoirs données par le nouveau directeur général et son comité. L'euphorie du départ passée, ils découvrent peu à peu que leur société est toujours ce tombeau blanchi qui ne profite qu’aux mandataires désignés par l’Etat propriétaire. Faute d’un vrai suivi, à côté des actions qui frappent à l’œil, des fautes de gestion voire de détournements de fonds sont enregistrés.

Revenus sur terre, après avoir salué la reprise réelle qui se constate à la SCPT, les représentants des travailleurs sont d’avis que cela doit s’accompagner d’une bonne gouvernance pour que l’entreprise ne sombre pas demain. En compulsant des archives, ils se rendent à l’évidence que certaines choses ne se sont pas déroulées de manière orthodoxe. Ce qui les a poussé à scruter les destinations données aux 7.259.997,06 dollars américains consacrés à la réhabilitation de l'hôtel de poste de Kinshasa.

L’utilisation de cette bagatelle risque de remettre en cause la gouvernance du DG Didier Musete et faire basculer la SCPT à l’époque de la misère et des grèves à répétition.

Pour la réhabilitation de l'hôtel de poste, 66 prestataires ont été mis à contribution pour une bagatelle de plus de 7 millions de dollars américains. Ce nombre d’intervenants intriguent déjà tout auditeur sérieux et habité par les normes de la bonne gestion.

Cet émiettement des fournisseurs répond-il à l’objectif de la bonne gouvernance ? La suite démontre le contraire et c’est là où le pot-aux-roses à été découvert.

Des services au sein de la SCPT chargés statutairement du suivi et de la conclusion de pareils marchés ont été superbement ignorés. Le gré à gré, modèle-type de dissimulation des preuves des détournements des fonds publics. Les deux portails des entrées du siège de la SCPT ont couté à l’entreprise 116.000 USD ! Donc la pièce a couté plus de 50.000 USD. Un paiement sans libellé a été effectué au bénéfice d’un fournisseur dénommée CICTT CONGO d’un import de 1,8 millions USD intrigue. Crea art design a lui été doublement payé d’une facture de 21.315 USD, sans précision sur la nature de la prestation. La direction générale de la dette publique a reçu 50.000 USD et la DGRAD a aussi été bénéficiaire de 15.000 USD. La société de M. Ekunda Mbale a touché 910.000 USD pour la location des véhicules ! Les « ETS NOUS 2 » ont perçu 181.261 USD pour une prestation connue du seul DG Musete. Ce listage est non exhaustif.

Ainsi se comprend la crainte de certains syndicalistes qui ont décidé de passer à la vitesse supérieure en obtenant des éclaircissements sur ce mode de gestion d’une entreprise qu’on est censé sortir du trou.

Conformément à la promesse faite aux travailleurs lors d’une paritaire à Thérésianum, le DG Musete avait promis de payer régulièrement les travailleurs des provinces. Jusque-là, les provinces enregistrent un retard dans le paiement des salaires de quatre mois. Il y a risque que le cycle tant décrié des grèves ne reprenne son droit de cité.

Un mémorandum en gestation serait en route ou déjà sur la table de la ministre du Portefeuille qui devra prendre des dispositions qui s’imposent face à ces révélations des syndicalistes. L’objectif n’est pas de déstabiliser le DG Musete, mais de le ramener sur la voie de la bonne gouvernance afin d’éviter que l’entreprise ne sombre une fois de plus dans des situations malheureuses des années d’avant le comité Musete.

Chat échaudé craint l’eau froide. Mais s’il s’avère que la responsabilité personnelle du mandataire serait engagée, il faut en tirer les conséquences a martelé un syndicaliste déterminé à y voir absolument clair.