Rassemblement : le 2ème Conclave s’ouvre aujourd’hui avec la présence de la CENCO !

C’est à partir de 9 heures que les membres du Rassemblement vont démarrer les travaux du Conclave convoqué pour examiner la situation politique qui prévaut en RDC et formuler des recommandations appropriées. Plus de 120 organes de presse, dont une trentaine de chaînes de télévision nationales et internationales, sont accrédités pour la couverture médiatique de l’évènement.

L’église catholique, lancée à la recherche d’un Dialogue réellement inclusif, a confirmé sa présence à l’ouverture du Conclave des opposants. La CENCO ne va pas, pour autant, participer aux travaux parce que ne faisant pas partie du Rassemblement. On rapporte que c’est pour besoin d’équilibre. La CENCO, en effet, a pris part au Dialogue de la Cité de l’Union africaine, avant de s'en retirer jugeant le cadre non représentatif des forces politiques et sociales du pays.

Deuxième round du Dialogue ?

En réaction, le porte-parole de la Majorité présidentielle, André-Alain Atundu, ne partage pas la démarche de l’église catholique dont l’objectif, confiait-il à une radio internationale, est la convocation d’un deuxième Dialogue sur une même matière. Au sujet du Dialogue, justement, le Rassemblement a fait savoir qu’un cahier des charges sera apprêté au Conclave. Bruno Tshibala, l’un des cadres de l’UDPS, par conséquent du Rassemblement, a donné un aperçu du contenu de ce cahier des charges attendu. Sur le format du Dialogue, il y aura deux camps : les dialogueurs de la Cité de l’Union africaine et le Rassemblement. Sur le fond, le Rassemblement maintient son préavis pour le 19 décembre prochain. Les préalables sont actualisés car élargis aux récentes vagues d’arrestations survenues en marge des manifestations pro-élections du 19 au 20 septembre dernier. Le Rassemblement exigera des indemnités pour les victimes de la répression de ces manifestations. En même temps, la question de la prise en charge des blessés sera posée. On parle de la reconstruction des sièges des partis politiques détruits.

Kodjo prêt avec son Accord

A la Cité de l’Union africaine, les parties prenantes au Dialogue sont parvenues à minimiser leurs divergences sur les principales dates à inscrire dans le prochain calendrier électoral. La Majorité Présidentielle, l’Opposition pro-dialogue et ce qu’il en reste de la Société civile, après la suspension de la participation de l’église catholique et des Ongs de droits de l’homme, sont d’accord pour que la CENI termine les opérations d’enrôlement des électeurs autour du 31 juillet 2017. D’accord également que le corps électoral soit convoqué en novembre 2017. En revanche, lorsque la Ceni affirme avoir besoin d’au moins 504 jours, à dater du 31 juillet 2017, pour organiser les élections présidentielle, législatives nationales et provinciales, les divisions apparaissent au sein de la composante Opposition.

Des non-dits

Si pour Kamerhe, le chef de la délégation de l’Opposition pro-dialogue, la différence de quelques mois ne peut empêcher la signature de l’Accord de mise en œuvre des résolutions du Dialogue, son ami et Porte-parole de la composante, Jean-Lucien Bussa, ne comprenait toujours pas pourquoi l’actuelle direction de la Ceni exigeait plus de temps qu’il n’en a fallu pour les élections de 2006 et 2011. Comme quoi, 6 mois étaient amplement suffisants pour organiser les élections dès que le fichier électoral serait prêt en juillet 2017. Le projet d’Accord de clôture du Dialogue élaboré par la Facilitation et soumis à toutes les parties prenantes est resté muet sur la date du transfert pacifique du pouvoir entre le Président de la République sortant et son successeur élu. En début de soirée hier, lundi 3 octobre, le Groupe restreint institué par le Facilitateur Edem Kodjo, composé de 15 délégués de la Majorité présidentielle, de l’Opposition, de la Société civile et de 2 personnalités, en était à débattre autour du rôle politique que joueraient, à l’issue de la transition, l’actuel Président de la République, le Premier ministre et les membres du Gouvernement.

La pression des occidentaux

Mais, les difficultés techniques présentées par la Ceni pour retarder la tenue des élections ne convainquent pas les membres de la Communauté internationale. La France, par la bouche de son Ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, accuse le Président Kabila d’être à la manœuvre pour ne pas respecter la Constitution. C’est aussi le point de vue des Etats-Unis et du Canada qui, redoutant une guerre civile en RDC, procèdent au retrait partiel du personnel diplomatique. Les Congolais, eux, sont abandonnés à leur triste sort. Pourtant, ils aspirent à vivre en paix.